Délégations spéciales : voici la formule « consensuelle » qui ne profite pas à l’UFR

Aboubacar Sylla, DamaroContrairement aux assurances de la mouvance présidentielle, il n’est pas évident de signer l’accord politique de sortie de crise ce vendredi 3 juillet 2015, a appris Guineematin.com de plusieurs sources concordantes et souvent bien informées des négociations politiques en cours.
Même si des avancées considérables ont été obtenues, il reste encore d’importants désaccords autour de plusieurs points comme par exemple le fichier électoral, la CENI, etc. On sait notamment que l’opposition qui dénonce « un enrôlement massif des mineurs » est contre le fichier en cours de confection. Également, les adversaires d’Alpha Condé veulent changer les commissaires de la CENI issus de leurs rangs, mais qui auraient rejoint la mouvance présidentielle… Et, pour sa part, le pouvoir ne veut rien changer de tout cela à environ cent jours du premRier tour de la présidentielle, si elle est maintenue au 11 octobre prochain.

Alors, parmi les points de consensus qui ont remporté l’acceptation de la presque totalité des acteurs, il y a le cas des délégations spéciales. Le pouvoir aurait accepté la recomposition et la « cohabitation » pour que l’opposition accepte en contrepartie de renoncer à son exigence des élections locales avant la présidentielle.

Ainsi, il aurait été admis que chaque parti dirige la commune où il est arrivé en tête aux dernières élections législatives. Un peu comme le proposait la société civile (CNOSC) quand Docteur Dansa Kouroumah faisait le tour des états majors politiques pour sa médiation bien avant le début du dialogue… À la différence que le pouvoir n’aurait pas accepté que le scrutin uninominal soit la base. Ce qui lui permettra, à Conakry par exemple, d’occuper trois mairies (Kaloum, Matam et Matoto) en laissant son principal adversaire diriger les mairies de Dixinn et de Ratoma. Alors que si on prenait le scrutin uninomial comme base, c’est l’UFR qui trônerait à la tête de ces trois mairie et le pouvoir n’aurait rien dans la capitale…

Donc, en prenant le scrutin proportionnel comme base, le pouvoir n’aurait pas tout perdu, au contraire, mais aurait concédé également l’entrée de l’opposition dans la gouvernance locale. Autre aspect qui aurait été mis en exergue, c’est la facilité de recomposer les délégations spéciales désormais consensuelles si cette partie du futur accord politique venait à être signée. Le vote proportionnel aurait l’avantage de dégager rapidement un quota de représentativité pour chaque formation politique dans toutes les communes urbaines et rurales du pays.

Seulement, le parti qui aurait « perdu » si cette formule venait à être validée, serait évidemment l’UFR de Sidya Touré qui n’aurait aucune commune dans la capitale et malheureusement aussi très peu à l’intérieur du pays, contrairement à son « partenaire », l’UFDG de Cellou Dalein Diallo qui partagerait Conakry avec le parti au pouvoir et qui occuperait également plusieurs autres communes urbaines et rurales en Basse Guinée avant d’imposer sa suprématie au Fouta, etc. Et, que dire des autres petits partis qui participent activement à ces négociations, mais qui n’ont pas récolté de vote favorable aux dernières consultations électorales ?

À suivre

Nouhou Baldé pour Guineematin.com

 

 

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