« Je ne suis pas impliqué dans ce massacre et j’attends que la justice conforte ma légitimité », dixit Dadis

Captain Moussa Dadis Camara of Guinea walks with new Prime Minister Komara during arrival of Libya's President Gaddafi in Conakry airport« Comment pourrais-je avoir l’estime du peuple si je ne rentre pas dans mon pays ? Les élections approchent, la justice avance, et je me dois de me battre et de montrer à mes détracteurs et à mes ennemis que je suis et que je resterai avec la Guinée. », dit Moussa Dadis Camara depuis son exil burkinabé.

C’est dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique que l’ancien chef de la junte guinéenne s’est prononcé sur son inculpation le mercredi dernier (8 juillet 2015) par le pool de juges chargés de faire la lumière sur les massacres du 28 septembre 2009.

« Depuis mon exil forcé, j’attends que la lumière soit faite sur ces événements. Je ne suis pas impliqué dans ce massacre et j’attends que la justice conforte ma légitimité à me battre pour la Guinée dans des élections démocratiques. », dit Moussa Dadis Camara, qui annonce son retour « très prochainement » en Guinée.

Le président des FPDD est-il surpris de cette inculpation ? « Non. De toute évidence, on ne peut pas chercher à rendre la justice sur un événement aussi grave sans inculper toute la chaîne de commandement. Je ne suis donc pas surpris ni par ces chefs d’accusations de complicité, ni par le timing de cette inculpation, puisque l’on est à quelques mois des élections [la présidentielle doit avoir lieu le 11 octobre, ndlr] ».

Répondant à une question sur son projet d’alliance avec Cellou Dalein Diallo, Moussa Dadis Camara reformule la question avant de répondre : « La vraie question est : pourquoi cette décision de justice tombe-t-elle alors que nous discutons d’un projet d’alliance forte et juste ? Je crains une orchestration, voir une instrumentalisation politique de la justice. Je n’ai jamais redouté aucune décision de justice, mais force est de constater qu’il y a probablement un désir de restreindre notre élan. Donc je vous retourne la question : à qui profiterait mon absence et l’anéantissement de cette alliance ? ».

Enfin, qu’attend monsieur Dadis du procès, l’homme dit attendre des réponses, surtout rêve d’une vérité qui révélerait le rôle de ceux qui ont peur de sa présence en Guinée : « Comme vous : des réponses. N’oubliez pas que j’ai failli perdre la vie après ces événements. Punir ces éléments factieux revêt un caractère presque personnel, même si mes pensées vont d’abord aux Guinéens qui ont souffert ce jour-là. Un procès apportera la vérité et les vrais coupables seront condamnés. Et peut-être qu’il attirera l’attention sur ceux à qui profite mon éloignement. Souvenez-vous qu’ « il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice » [citation de Montesquieu]. »

Lu pour vous par Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com

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