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Cellou Dalein Diallo et le Fouta Djallo

Cellou Dalein DialloPar Amadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com : Celui que l’UFDG vient de réélire à sa tête et investi pour la présidentielle du 11 octobre prochain appartient au domaine du déjà vu et du déjà connu sur le plan professionnel. C’est un technocrate confirmé, un grand commis de l’Etat sous la haute bienveillance du général Lansana Conté, fut un grand bâtisseur de routes et de ponts qui enjambent les fleuves rivières et marigots de notre pays. Il détient la longévité ministérielle sous le règne de l’enfant de Bouramaya, 11 ans pour finir Premier ministre et s’engager comme c’est souvent le cas en politique du vivant même de ce dernier et avec sa bénédiction.

Mais, notre propos d’aujourd’hui, c’est de tenter de cerner l’autre versant de Cellou Dalein Diallo, en allant le chercher sous son toit de chaume villageois dans le cadre naturel et sociologique du Fouta Djallon et pour tenter avec l’espoir d’avoir su cerner l’homme dans sa dimension plurielle et comprendre l’importance des actes qu’il pose dans l’unité et le rassemblement de tous ses compatriotes.

Au premier chef et en remontant le cours de l’histoire du Fouta Djallon affirmer sans risque de se tromper que c’est son aïeul et homonyme Thierno Mamadou Cellou dit Karamoko Alpha Mo Labé qui s’est ressuscité en lui tant ce dernier avait accueilli, donné gite et couvert à tous ceux qui venus de partout s’étaient installés sur ses terres celle du Diwal de Labé à telle enseigne qu’il avait poussé le partage jusqu’aux différentes portes de la mosquée de Labé dont il est le fondateur.

Interrogeons plutôt l’histoire !

Saïdina Oumar Ibn Khattab, deuxième calife de l’islam et lieutenant du prophète Muhammad (PSL) avait envoyé à l’Ouest de Missira (le Caire), une mission chargée de convertir à l’islamisme tout peuple païen qu’elle rencontrerait et de renforcer la foi de tous ceux qui étaient déjà convertis.

Conduit par Oumar Boun Assi, la caravane musulmane arriva au Macina où elle fit connaissance avec un groupe peulh ignorant les principes de l’islam. ll l’appela à la voie du salut et il eut de nombreuses conversions dont celle du chef de la tribu.

Après quelques mois de vie commune avec les nouveaux mohamétans, la mission manifesta le désir de retourner au bercail. Sollicité par le nouveau groupe musulman de la place, Oumar Boun Assi, mandata Ougbata Boun Nafiou et quelques autres compagnons arabes, à rester pour parachever la mission d’islamisation.

A la longue, tous les étrangers contractèrent mariage avec des filles de la tribu peuhle. A commencer par Ougbata lui même, le chef de clan accorda une de ses filles du nom de Madjoumaou en l’an 15 de l’hégire, soit 637 de l’ère chrétienne.

Cette fille donna naissance à quatre garçons. L’ainé fut baptisé Aribou. Il serait l’ancêtre des Ouroubhés Bah et Baldé. Au second, ancêtre des férobhes ou Sow, on attribua le prénom de Wané. Le troisième ancêtre des Diallobhés ou Diallo prit le nom de Bodhéwal. Il parait que de ce clan étaient issus les chefs de la tribu peulh au Macina.

Au benjamin des enfants, aïeul des Dayébhés ou Barry, fut attribué le prénom de Daatu. Tous les autres enfants nés des ménages mixtes arabes peulhs s’allièrent à ces 4 fils pour former les 4 grandes familles peulhes : Bah, Sow, Diallo et barry ou Diakité, Sidibé, Diallo et Sangaré.

Pour les jeux et plaisanteries des enfants, le troisième fut confié à l’ainé et le benjamin Barry au second Sow. C’est ainsi qu’est né le système Sanakou.

Ce sont les descendants des quatre frères et leurs cousins issus des mariages mixtes qui émigrèrent vers l’Ouest à la recherche des paturages, où ils exerceraient leur foi en DIEU dans la quiétude (récit du Waliou Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan et l’historien peulh Thierno Souleymane Sayandé, repris par Elhadj Maladho Diallo dans son livre histoire du Fouta Djallon).

Revenons à Cellou Dalein pour retracer sa descendance à partir de Bodhéwal, le troisième fils de Ougbata Boun Nafiou et de Madjoumaou. Ils eurent pour fils Saïkou Aldiouma Ibn ilo, père de Saïkou Adiouma et petit fils de Bodhéwal fut l’un des premiers peulhs islamisés à s’établir dans le Fouta Djallon à Pitadji dans le Labé.

Il eut pour fils Al Diouma dit Maoundé qui mourut à Sombili dans Popodara et qui est l’ancêtre des grandes familles Yillabhés de Labé. A sa mort, il laissa quatre garçons : Moussa koulé dit Koly, ancêtre des Woussinayabhés de Bouroudji, des Patéyabhés de Diountou Lélouma et des Nguériyabhés. Féré ancêtre des Féréyabhés du Diwal de Labé, Hammadi ancêtre des Hammadiabhés de Labé et Boukari qui donna naissance à Ndiobo ancêtre des Ndioboyankés et à Kalidou aïeul des Kalidouyankés de Labé. Kalidou se rendit au sahel pour des études islamiques et une parfaite connaissance de la religion musulmane. Il eut pour fils Abdoulaye qui donna naissance à Mamadou Saliou dit Abou Saliou qui eut pour fils Alpha Mamadou Cellou dit Karamoko Alpha Mo Labé. Il est le fondateur de Labé et fait partie des 9 marabouts qui imposèrent l’islam et créèrent le Royaume Théocratique du Fouta Djallon au début du 17é siècle.

Il eut 9 enfants dont l’ainée était Nênan Aïssata Gniré. Elle fut donnée en mariage au Séléyanké Thierno Abdoulaye Diallo dit Mama Doulla. Ils eurent 5 garçons : Ousmane Tanou Lélouma, le père du Waliou Thierno Boubacar Poty Lougoudhy, Mody Saïdou qui s’installa à Karatangui, Abdoulaye Tanou qui s’installa à Gadha Comba, Boubacar Dendé qui s’installa à Mombéya et qui donna naissance au Waliou Thierno Mamadou Samba Mombéya, Karimou Tanou qui fonda Dalein Hindé et Mama Ibrahima Bano qui fonda Dalein Kolla et qui donna naissance au Waliou Thierno Saadou Mo Dalein qui eut pour fils Thierno Saliou Dioulnowo qui eut pour fils Thierno Diawo qui eut pour Saïkou Amadou Tidiane qui donna naissance à Alpha Mamadou Cellou appelé communément Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre, président de l’UFDG et chef de file de l’opposition guinéenne ; il est issu de la plus grande famille maraboutique du Fouta Djallon et l’une des plus aristocratiques.

Les autres enfants de Karamoko Alpha Mo Labé, tous des garçons, donc petits frères de Nênan Aïssata Gniré sont : Alpha Ibrahima Sambégou (homonyme du Premier Almamy du Fouta Barry Seydiyanké), il est connu sous le pseudonyme de Thierno Mo Sigon. Il s’installa à Gadha Comba et est l’ancêtre des Kaldouyankés de Sigon Salambaldé et Yembéring dans Mali, Modi Madiou Hansaghéré, ancêtre de Souleymane Lynx, Modi Souleymane de Popodara Kinsi Koté, Singueti (Gaoual), Modi Amadou de Missira, Modi Billo de Tatadji, Bagnan et Pellel Kahi, Modi Mamadou Dian ancêtre des Kaldouyankés de Madina Wora, Dougountouni (Mali) Kaadé (Gaoual) et Ngabou (Guinée Bissau) ; pour la petite histoire c’est Thierno Mamadou Dian qui vainquit Sory Birama Condé et sa sœur Fanta à la terrible bataille de Siragouré près de Bantignel Pita en compagnie de Kéoulen le fils de Almamy Sory Mawdho le deuxième Almamy du Fouta Djallon. Thierno Mamadou Dian mourut à Timbo des suites de ses blessures et y fut enterré. Almamy Sory Mawdho qui se rendit à Labé pour les condoléances y mourut et repose au mausolée de Karamoko Alpha Mo Labé tout près de la mosquée.

Thierno Saidou Sérima était le cadet des fils de Karamoko Alpha, c’est l’ancêtre de la poétesse Dienabou Koumanhio Diallo.

Comme le voit Cellou Dalein Diallo est de par ses origines et sa naissance un grand fils du Fouta Djallon et un illustre de la guinée. Toute chose qui justifie pleinement qu’il demande le suffrage des guinéens pour la magistrature suprême de notre pays.

QUI DIT MIEUX.

A suivre !

Amadou Diouldé Diallo, journaliste-historien pour Guineematin.com

 

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