L’ensemble des travailleurs de la compagnie Rusal-CBK ont exprimé la semaine dernière, au cours d’une rencontre d’échanges à la cite Simbaya, leur inquiétude face à une éventuelle occupation du chemin de cette société minière par le groupe Bolloré.
Au terme de cette rencontre le collège syndical de Rusal-CBK composé du syndicat de la mine de Simbaya et du port ont écrit une lettre adressée aux autorités en charge du secteur minier et de la centrale syndicale pour exprimer leur refus catégorique de voir le train de Bolloré circuler sur le chemin de fer de Rusal-CBK.
Après avoir qualifié cette situation de menace d’emplois dans cette unité industrielle, votre reporter a rencontré cette semaine El hadj Mamadouba Soumah, Secrétaire Général de la fédération des mines et carrières, d’industries chimiques, qui a réaffirmé leur soutien aux travailleurs de la Rusal-CBK dans ce combat qu’il qualifie de légitime.
Bonjour Monsieur.
El hadj Mamadouba Soumah : Bonjour
Les travailleurs de la compagnie Rusal-CBK vient d’organiser une rencontre à la cité Simbaya à Conakry, pour dénoncer une éventuelle occupation du chemin de fer de cette société minière par le groupe Bolloré. Etes-vous au courant de cette rencontre ?
El hadj Mamadouba Soumah : Effectivement, nous avons reçu récemment un mémorandum des travailleurs de Rusal qui détaillait la situation actuelle de la CBK dans le cadre de l’utilisation du chemin de fer par Bolloré. Quand nous avons reçu l’information, nous avons vite multiplier les copies pour qu’on puisse remonter le Secrétaire général de la CNTG pour mieux étudier ce dossier et voir ce qui a lieu de faire. Ce n’est pas parce qu’on ne veut pas de coopération, mais notre rôle de syndicat, c’est de défendre les intérêts moraux des travailleurs. Si l’utilisation des rails de la CBK va perturber la production, cela aboutirait au licenciement pour motif économique. Alors qu’on est contre ce type de licenciement.
Donc, il y a lieu de voir les dispositions à prendre. Comment les rails seront-ils utilisés par Bolloré? Il faut qu’on discute clairement parce que cela risque de perturber la production.
Quelle analyse faites-vous de l’inquiétude des travailleurs qui craignent des pertes d’emploi avec l’utilisation du chemin de fer de Rusal-CBK par Bolloré ?
El hadj Mamadouba Soumah : Écoutez, le train minier se planifie sur le tonnage. Si CBK veut réellement prendre dix millions de tonnes de la mine de Débelé pour le port, elle ne pourra pas avec la perturbation de la voie ferrée. Parce que si cela y est avec des normes qui ne sont pas atteintes, les travailleurs n’auront pas leur 13èe mois, car leur salaire aussi sera perturbé. Et plus tard, ça sera des licenciements pour motif économique. C’est pourquoi, nous disons haut et fort que nous soutenons fermement les travailleurs de la CBK. Tant qu’on ne voit pas réellement un programme très bien ficelé qui n’empêche pas le train minier de CBK de bien circuler, nous allons nous opposer à l’occupation du chemin de fer de Rusal par Bolloré, parce que nous savons pas où mettre les travailleurs s’ils arrivaient à perdre leur emploi. Et surtout on a suivi récemment le représentant de Rusal en Guinée qui a dit qu’ils ne sont plus pour le licenciement d’un travailleur de leur société, sauf dans les cas inattendus ou exceptionnels, notamment la retraite ou la mort d’un travailleur. Donc, en tant que syndicat, nous saluons à sa juste valeur cette décision de la compagnie Rusal.
En tant que syndicat dont le travail est de défendre les intérêts des travailleurs, comment appréciez-vous l’attitudes des autorités face à cette situation ?
El hadj Mamadouba Soumah : Vous savez, les rails appartiennent à l’Etat qui est représenté par l’agence nationale des infrastructures minières. Avec tout ce qu’on voit aujourd’hui, la volonté du président de République est de créer quelques choses de bien pour les travailleurs. Donc, je ne crois pas si le Professeur Alpha Condé va accepter de retirer les rails avec Rusal pour donner à Bolloré seul. Je pense qu’il se bat aujourd’hui parce qu’il avait promis beaucoup de choses qu’il est en train de réaliser. D’aures promesses aussi sont en train d’être tenues par le chef de l’Etat aux Guinéens. Il a promis également de travailler avec les syndicalistes guinéens comme l’Etat allemand le fait avec ses syndicalistes. Le syndicat et le président de la République se consultent régulièrement pour discuter les différents problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs pour enfin trouver une solution.
Et si malgré tout on autorisait le groupe Bolloré à exploiter les rails de la CBK qu’allez-vous faire
El hadj Mamadouba Soumah : D’abord je pense qu’on arrivera pas là sans dialogue et échange entre toutes les parties pour une solution consensuelle qui prendra en premier lieu en compte les intérêts des travailleurs de la CBK Et si on arrive là, nous allons nous concerter avec Amadou Diallo Sécrétaire général de la CNTG pour voir ce qui est mieux de faire pour sauver les travailleur de la CBK, afin qu’ils ne perdent leurs emplois. J’ai grand espoir que le président de la République préfère éviter le licenciement des travailleurs de la CBK .Quant à nous syndicalistes, nous soutiendrons jusqu’au bout les travailleurs de la CBK dans la sauvegarde de leur emploi.
Merci Monsieur
El hadj Mamadouba Soumah : C’est moi qui vous remercie.