Consensus politique : exit 128 maires « périmés » !

Dinguiraye, commune urbaineDepuis hier (lundi 17 août 2015), l’opinion publique guinéenne est informée d’un consensus entre le pouvoir et l’opposition « contre » 128 maires des communes urbaines et rurales, au lieu de l’ensemble des 342 de la Guinée dont l’opposition réclamait la recomposition. 

Ainsi, dans les prochains jours, il y aura de nouvelles têtes dans ces communes urbaines et rurales concernées.

Les communes urbaines : toutes les 38 sont concernées

Les maires actuels de l’ensemble des communes urbaines du pays vont perdre le pouvoir. Et, ne seront reconduits parmi eux que ceux qui appartiennent à des mouvances politiques localement dominantes. C’est à dire que chaque parti politique qui aura remporté une commune désignera le maire de cette commune. C’est aussi le résultat proportionnel des élections législatives de 2013 qui servira de base à la recomposition des communes et non le résultat du scrutin uninominal.

Par exemple, le parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, qui a perdu toutes les cinq communes de la capitale, aura pourtant trois des cinq communes de Conakry, ayant remporté le scrutin proportionnel à Kaloum, Matam et Matoto.

Pour sa part, l’UFDG aura les deux autres communes (Ratoma et Dixinn) où le principal parti de l’opposition guinéenne a gagné les deux scrutins (uninominal et proportionnel).

Les communes rurales : 90 sont concernées

Contrairement à la volonté de l’opposition de pouvoir recomposer toutes les communes rurales de la République, le pouvoir n’a finalement accordé que 90 communes rurales, des communes ayant plus de dix mille habitants, dit-on, en se fondant toujours sur le résultat du scrutin proportionnel comme mode de désignation des futurs « maires » et conseillers communaux…

Un mode désignation qui donnera la part du lion aux deux plus grands partis politiques adverses. Sur cette base, le RPG arc-en-ciel se placera évidemment en tête avec trois communes à Conakry, la presque totalité des communes urbaines et rurales de la Haute Guinée, plus de 90 pour cent de la forêt…

Pour sa part, l’UFDG viendra sans surprise en deuxième position avec deux communes de la capitale, la presque totalité au Fouta et plusieurs communes de la Basse Guinée.

Troisième force politique, l’UFR viendra loin derrière, avec zéro commune à Conakry et troisième dans plusieurs communes y compris en Basse Guinée où l’UFDG et le RPG prendront les deux premières places comme à Boké, Dubréka, Kindia, Télimélé, Fria…

En réalité, les petits partis paraîtront encore plus petits avec cette recomposition, étant entendu que les deux grands (le RPG et l’UFDG) sont souvent deuxième chacun là où l’autre est premier, sauf dans quelques communes.

Enfin, peu d’acteurs se soucient aujourd’hui de la chute imminente des 128 maires et les nombreux conseillers communaux qui quitteront leurs bureaux si leur mouvance politique n’est pas majoritaire dans ces communes ou s’ils ont déjà perdu la confiance de leurs dirigeants…

Thierno Amadou Camara pour Guineematin.com

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