Les difficultés rencontrées par les Guinéens de l’étranger, notamment en Europe, aux Etats Unis, en Angola, en Guinée Equatoriale, au Gabon… Guineematin.com a donné la parole au Ministre Délégué des Guinéens de l’Etranger, Sanoussy Bantama Sow.
Ci-dessous, la partie de l’interview concernant les Guinéens de l’étranger :
Guineematin.com : D’abord, Monsieur le Ministre, qu’est ce qui fait votre fierté depuis que vous avez été nommé à la tête de ce Département ?
Sanoussy Bantama Sow : Je remercie le chef de l’Etat de m’avoir nommé à la tête de ce Ministère depuis quelques deux ans. Comme j’ai passé quatorze ans à l’étranger, je connais les problèmes auxquelles les guinéens de l’étranger sont confrontés, il a cru que je peux régler les problèmes de ces compatriotes. Depuis que je suis là, j’ai fait beaucoup de choses et je suis donc très fier.
Guineematin.com : Vous dites que vous connaissez les difficultés auxquelles nos compatriotes sont confrontés, pourriez-vous nous en citer quelques unes ?
Sanoussy Bantama Sow : La première des choses, c’est l’organisation de nos différentes communautés, parce que l’Etat ne peut pas travailler avec la diaspora si cette dernière n’est pas organisée. Depuis que je suis là, nous avons lancé l’installation des conseils des guinéens de l’étranger. A partir de là, on peut croire comment impliquer cette diaspora dans le processus de Développement de notre pays, en coordonnant leurs apports dans les différents domaines.
En plus de ça il faut aider les guinéens à avoir une maison en Guinée. On a signé un protocole d’accord avec la société Diamond plazza qui est en train de réaliser des maisons d’habitation en Guinée. Nous avons discuté avec eux pour permettre aux guinéens de l’étranger d’avoir de très belles maisons à moindre coût.
Nous avons signé aussi un protocole avec la société NSIA Guinée, dans le cadre du rapatriement des corps. Voilà un des problèmes auxquels la communauté est confrontée à l’extérieur. Le plus souvent, ils recourent à des cotisations pour le rapatriement des corps.
Guineematin.com : Mais, comment ça va se passer ?
Sanoussy Bantama Sow : Chaque guinéen va s’assurer vivant à l’étranger, à travers l’assurance de NSIA. Les adultes 65 Euros, et les enfants 35 Euros. En cas de décès, on ramène le corps et on payer le billet aller-retour de celui qui l’accompagne. Arrivé en Guinée, on donne mille Euro à la famille pour les funérailles.
Guineematin.com : Est-ce qu’il y a eu un travail en amont pour s’assurer que nos compatriotes adhéreront à ce projet ?
Sanoussy Bantama Sow : Nous sommes convaincus qu’ils vont adhérer à ça. D’ailleurs, nous et la société NSIA avons rencontré l’Ambassadeur de la Guinée en Angola, nous avons aussi rencontré le Président des ressortissants guinéens à New York. Ils ont tous salué l’initiative.
Les jours à venir, nous allons nous rendre en Angola et à New York, pour vulgariser cet accord.
Guineematin.com : Au temps de votre prédécesseur, Madame Rougui Barry, il y avait des travaux en cours pour doter le Ministère d’un fichier des guinéens de l’étranger, où en est-on de nos jours ?
Sanoussy Bantama Sow : Jusqu’à présent nous sommes à la case de départ. A notre venue içi, nous avons relancé le projet, mais il faut reconnaitre que tout dépend du Ministère de l’économie et des Finances. Cette année, nous avons été surpris de voir que notre budget a été réduit de 20 %. Le projet du fichier des guinéens de l’étranger n’a pas été accepté pendant notre passage devant la commission.
Guineematin.com : C’est seulement cette question de budget qui en est la cause ?
Sanoussy Bantama Sow : Oui, c’est ça !
Guineematin.com : Mais ? il y a la session de révision du budget en cours, est ce que vous comptez plaider davantage pour la prise en compte de ce projet ?
Sanoussy Bantama Sow : Hier à 10 heures, nous étions devant la commission des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger. Nous avons reposé la question. Mais ensemble nous nous sommes accordés à ce qu’on reporte ça à l’année à venir, puisque cette année est presque finie.
Guineematin.com : Est-ce qu’il y a un programme ou un projet pour nos compatriotes qui souhaitent revenir au pays après leurs études ?
Sanoussy Bantama Sow : Bien sûr ! Depuis quelques mois nous sommes en train de travailler en commun accord avec la Présidence de la République pour un projet qui consiste à faire revenir des Professeurs, des Docteurs et des Ingénieurs. Ce genre de projet existait déjà au temps du régime défunt. Mais cette fois ci, lorsqu’on fait revenir un médecin pour une durée de trois mois, s’il percevait mille dollars aux USA, arrivé en Guinée, nous le payeront aussi mille dollars. C’est juste un exemple. Je sûre au début de l’an 2016, nous allons passer à l’application de ce projet.
Guineematin.com : Mais, est ce que ce projet est suffisant par rapport à la masse de ressortissant que nous avons, parce que là j’imagine qu’il s’agit seulement d’une élite.
Sanoussy Bantama Sow : Bien sûr, maintenant concernant tous ceux qui sont partis étudier à l’extérieur, on est confronté au même problème que par rapport aux guinéens qui étudient ici. L’Etat ne peut pas employer tout le monde. Il faut se battre pour la paix dans ce pays pour permettre aux investisseurs de venir investir.
Guineematin.com : En plus de nos compatriotes qui vivent difficilement en Angola, nous avons vu récemment que le Gabon et la Guinée Equatoriale qui commencent à persécuter des étrangers notamment nos compatriotes. Est-ce que quelque chose est engagée contre cette situation ?
Sanoussy Bantama Sow : Ces derniers jours, j’ai eu beaucoup de discutions, notamment avec l’Ambassadeur d’Angola en Guinée ici. Nous avons échangé et nous sommes en train de travailler sur la question. Comme vous le disiez, ces derniers temps nous voyons des expulsions massives d’étranger au Gabon et en Guinée Equatoriale, mais ce qui est sûr est que ça fera partie de nos priorités l’année prochaine.
Interview réalisée et décryptée par Thierno Amadou Camara pour Guineematin.com
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