Dakar : le RPG se retire de la CEAMI qu’il accuse d’être manipulée par l’opposition

Dakar CENI« Nous avons retiré, hier jeudi, nos deux représentants à la CEAMI (Commission Électorale d’Ambassade Indépendante). Ils ne sont pas dignes de représenter la Mouvance Présidentielle au sein d’une institution aussi importante que sensible. Ils ne sont ni compétents, ni expérimentés, ni efficaces, ni fiables ni vigilants. Ils ont en face d’eux deux représentants de l’opposition très rusés et expérimentés dont ils n’arrivent pas à contrôler les velléités. L’enjeu de l’Election Présidentielle est tel qu’il faut absolument être vigilant », a dit le Secrétaire Fédéral du RPG de Dakar, Mamadi Camara, à Guineematin.com via son Correspondant basé à Dakar.

Depuis sa mise en place à la faveur de la révision exceptionnelle des listes électorales, les trois quarts des membres de la CEAMI du Sénégal, avec en tête le Président lui-même, brillent par l’incurie, l’amateurisme, le laxisme et les innombrables dysfonctionnements qui caractérisent ce démembrement de la CENI au pays de la Téranga. C’est du moins de l’avis de maints acteurs de la vie politique guinéenne au Sénégal. Désormais, des voix s’élèvent de toutes parts, Mouvance présidentielle et Opposition, pour réclamer la dissolution de la CEAMI du Sénégal avant le démarrage de la campagne électorale comptant pour la Présidentielle du 11 octobre 2015.

Et, le responsable fédéral du parti présidentiel d’enfoncer le clou : « Ce sont eux qui nous ont induits en erreur, en prenant la décision unilatérale et incongrue, à l’époque, d’étendre les opérations de révision des listes électorales aux localités de Rufisque et Joal, alors les autorités guinéennes et sénégalaises n’avaient convenu que pour la seule ville de Dakar comme centre unique du déroulement desdites opérations. La conséquence fut une honte nationale, lorsque le kit a été saisi par les autorités sénégalaises pour des fins d’investigation, alors qu’un fichier électoral est un document de souveraineté nationale. Les machines ont été examinées, auditées, avant d’être restituées, cinq jours après. Sans compter que le Président de la Commission Administrative de Révision des Listes Electorales (CARLE) avait également passé quelques heures de garde-à-vue à la Gendarmerie de Joal pour violation de frontière administrative sans documents appropriés et activités suspectes menées dans la clandestinité ».

Sans désemparer, le Secrétaire Fédéral du RPG, Mamadi Camara, précise qu’ « à la faveur d’une  réunion d’urgence, tenue le vendredi 4 septembre 2015, au siège de son parti sis à Mermoz, un rapport a été dressé pour fustiger également l’incompétence et la timidité notoires du Président de la CEAMI, Emile Baba Yombouno ».

Comme nous n’avons pas le pouvoir de relever Yombouno de ses fonctions, puisque étant issue de la Société Civile, le rapport a été adressé à qui de droit, pour demander son éjection. Quant à nos deux anciens représentants, leurs remplaçants seront désignés dans les prochaines heures, histoire d’éviter toutes formes de défaillances à la veille d’un scrutin crucial ». Faut-il préciser que les deux anciens représentants de la Mouvance Présidentielle étaient Samba Condé du RPG et Boubacar Diallo de l’UPR.

De l’autre côté, bien que craints par les responsables du parti présidentiel qui les taxent de rusés et d’expérimentés, les représentants de l’opposition risquent, eux aussi, de se voir retirer la confiance de leurs mandants qui marmottent déjà l’éventualité de leur remplacement par d’autres personnes jugées plus fiables et loyaux. Ce qui pourrait, ipso facto, entraîner la dissolution de la CEAMI.

Tous ces remous qui arrivent à quelques jours seulement du scrutin présidentiel, prévu le 11 octobre 2015, ne seront pas sans incidence sur la qualité des activités devant être menées par la CEAMI à ce rendez-vous électoral d’envergure. Pauvres des électeurs de la circonscription électorale d’Ambassade du Sénégal !

Depuis Dakar, Mandian SIDIBE pour Guineematin.com

 

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