Campagne : Cellou Dalein demande « de refuser qu’un petit roi continue de régner en Guinée »

Cellou Dalein DialloLe président et candidat de l’UFDG a lancé sa campagne électorale au stade de Sanoyah, dans la commune rurale de Manéah, ont assisté deux reporters de Guineematin.com dans l’après-midi de ce vendredi 11 septembre 2015. Dans un discours très engagé et d’une rare virulence, le candidat Cellou Dalein Diallo a dénoncé les pratiques du « petit roi » qui a gonflé le budget de la présidence et réduit ceux des secteurs de croissance comme l’enseignement et la justice ; un « petit roi » qui distribue l’argent du peuple aux populations guinéennes comme si la Guinée était peuplée de mendiants…

Dénonçant les colossales charges des 80 ministres actuels dans un pays de onze millions d’habitants, le candidat de l’UFDG a estimé qu’aucun partenaire sérieux ne pourrait investir dans un pays aussi mal géré.

Parlant des jeunes et de leur emploi, Cellou Dalein Diallo a estimé que ce n’est pas en fin de mandat qu’on doit demander aux jeunes ce qu’ils veulent. S’attaquant à la dernière promesse présidentielle sur des tablettes annoncées aux étudiants, le principal opposant au régime actuel a rappelé qu’un étudiant perçoit actuellement 95 mille francs par mois. Il demandera alors comment un étudiant qui peine déjà à payer son transport et le manger pourrait payer une telle tablette…

Sur l’ethnocentrisme dont il se dit être victime, l’ancien challenger d’Alpha Condé a dénoncé le paradoxe de ceux qui l’accusent de se battre pour le Foutah et en même temps lui font le reproche d’avoir piloté des réalisations (notamment de ponts et de routes) dans les autres préfectures (Haute Guinée, Guinée Forestière et la Basse Guinée plus qu’au Foutah). « J’ai répondu que j’étais un ministre de la République et non d’une région », a dit Cellou Dalein Diallo.

La nouveauté de ce discours du candidat de l’UFDG à Manéah, il y a à la fois une virulence inhabituelle, une juxtaposition entre ce qui se fait qu’il dénonce et ce qu’il promet de réaliser s’il devient président ; mais, surtout, ce refrain sur « le petit roi », en parlant de tous domaines : Ebola, enseignement, emploi des jeunes, projets de développement, détournements, etc.

Parmi les nouveautés contenues dans ses projets, Cellou Dalein Diallo a promis la création d’une « Haute Autorité chargée de la lutte contre la corruption en Guinée » qui ne sera pas logée à la présidence, mais meublée par des représentants des partis politiques en vue d’être totalement indépendante.

Il parlera de réconciliation nationale et dénoncera de passage l’allocation de 75 pour cent du budget de développement de cette année à la région de la Haute Guinée. Le candidat de l’UFDG a promis de former un gouvernement d’union nationale dès le lendemain du 11 octobre, s’il est élu, l’élection des gouverneurs des régions, etc.

« J’ai besoin de vous, j’ai besoin de chacun et de chacune d’entre vous ! Le 11 octobre prochain, je vous demande de refuser qu’un petit roi continue de régner en Guinée, je vous demande de changer notre avenir à tous… », a-t-il sollicité, sous fond d’ovations et de cris des supporteurs exemplifiées par la puissance des moyens technologiques affrétés à cette première sortie que le chef de file de l’opposition guinéenne a voulu grandiose et impressionnante.

Mamadou Diouldé Diallo et Abdoulaye Oumou Sow, envoyés spéciaux de Guineematin.com à Manéah

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