Lettre aux candidats : « Nous mères, nous voulons nous reconnaître dans vos programmes de société »

Mariama PT Diallo, Oslo, Genève « A la veille de la campagne électorale pour l’élection d’un nouveau président, les mères de Guinée ont les ventres qui bouillonnent de mille feux. Les femmes de Guinée ont peur que leur pays se transforme en terrain de combat entre belligérants ou adversaires politiques à la veille d’une élection présidentielle très « décisive » car c’est leurs enfants qui sont militants et sympathisants. », a écrit Mariama PT Diallo, depuis Oslo, Norvège.

Guineematin.com vous propose l’intégralité de cette lettre de notre compatriote soucieuse de la veille et du lendemain électoral dans notre cher pays :
Messieurs et Madame les candidats, c’est encore une femme soucieuse, éprise de paix, de liberté et de sécurité qui revient en vous pour solliciter auprès de vous plus d’indulgence et de maturité à la veille de l’ouverture de la campagne électorale en République de Guinée. Mon peuple est un peuple martyr qui a traversé des moments très critique de son histoire. Comme chaque élection est une source intarissable de conflits et de manipulation de la conscience populaire ! Comme chaque campagne électorale est une espérance bretonne ! Comme chaque candidat se définit par son identité et sa région ! Pour gérer une nation aussi métissée comme la Guinée, un candidat ne doit pas avoir une identité. Il doit porter seulement des valeurs et des principes qui incarnent sa moralité.

Mariama PT DialloA la veille de la campagne électorale pour l’élection d’un nouveau président, les mères de Guinée ont les ventres qui bouillonnent de mille feux. Les femmes de Guinée ont peur que leur pays se transforme en terrain de combat entre belligérants ou adversaires politiques à la veille d’une élection présidentielle très « décisive » car c’est leurs enfants qui sont militants et sympathisants.
Mes très chers candidats, connaissez-vous les angoisses que les femmes porteuses ont pendant une période électorale ? Notre seule inquiétude, nous mères,  vous le savez bien, reste et demeure  la récupération de cette élection présidentielle pour semer le trouble et attiser la haine inter ethnique. Les mères de Guinée ont trop perdues des vies. Les mères de Guinée ont trop souffert dans leurs âmes. Elles ont trop subit et trop pleuré. Ça suffit, plus jamais ça !
Imaginez simplement, M. les candidats et candidate, une mère de famille qui perd son unique enfant au nom de la démocratie. Que représenterait cette démocratie aux yeux de cette mère aux espoirs déçus ? C’est pourquoi la situation actuelle de la Guinée doit vous préoccuper et vous donner l’amour pour la paix et l’unité. Nos ventres bouillonnent et nos cœurs battent sans cesse de peur. Des torrents de larmes coulent sur nos visages. Nous avons peur. Nous sommes inquiètes. Imaginez toutes les pleurs d’une mère, les pleurs d’une femme. Que c’est triste !
Lorsqu’on se porte candidat pour une élection présidentielle, il faut forcement avoir le sens de civisme et de patriotisme. Un candidat aux élections présidentielles doit avoir plusieurs cordes à son arc. Il doit avoir le souci de préserver la paix et la quiétude sociale et tenir un discours qui reforme et qui réconcilie, un discours accès sur la joie de vivre en commun, l’unité nationale et la concorde. Un bon leader politique, un très bon candidat aux élections présidentielles tient un discours sulfureux qui apaise et mobilise.
Je ne pointerai pas mon doigt sur n’importe qui, mais si je suis amenée à le faire, par ordre de mérite, je demanderai particulièrement à M. Alpha CONDE, M.Cellou Dalein DIALLO, M.Sidya TOURE, M.Lansana KOUYATE et autres de penser d’abord à la Guinée. « La Guinée en marche ou la Guinée d’abord » doit être votre leitmotiv, votre parole de campagne. Vous défendrez l’intérêt des guinéens qui vous élisent et qui vous plébiscitent. Ce ne serait pas de l’ingratitude.
Mes chers candidats, votre maturité politique, votre responsabilité sociale pourra bien nous empêcher de tomber dans le chaos. Quelque soit l’issue des élections, prônez la paix, la sécurité et l’unité entre les Guinéens. On ne gouverne pas des cimetières mais plutôt des peuples. Évitez une déchirure sociale qui aura de nombreuses années d’impacts et des fâcheuses répercussions sur la vie sociale. Soyez les premiers à défendre les couleurs nationales comme les premiers à appeler à la cohésion sociale et à l’unité nationale. Car on dit souvent tel leader, tel militant.
Nous mères, nous voulons nous reconnaître dans vos programmes de société et non pas dans vos calculs politiques et politiciens. Nous voulons voter pour celui qui a le meilleur programme, la meilleure vision et le meilleur projet social.
Nous, nous voulons bien donner nos voix au candidat qui regroupe les guinéens autour d’un idéal, qui prône la paix et l’unité, qui fait la promotion des valeurs sociales et culturelles de la Guinée et qui défend le droit, l’ordre, la justice, la liberté, l’équité et l’égalité. Nous voterons pour le candidat qui aura à cœur la tolérance, le pardon, le partage et l’amour de son peuple. Notre candidat, pour nous les mères, c’est le candidat qui nous protège et nous préserve de toute insécurité quelque soit sa forme. Nous voulons la sécurité alimentaire et la sécurité physique, la sécurité sociale tout court. Nous voulons un candidat qui a une grandeur d’âme et un état d’esprit, celui qui se soucie des femmes et des enfants, crée l’emploi pour les jeunes, fait la promotion de l’excellence et choisi ses cadres sans distinction de genre, de région ou d’appartenance. Nous voterons pour le candidat de notre choix. Celui qui a la même définition démocratique que nous, qui a la même approche et le même idéal que nous, mères.
 Pour ce ne serait-ce que la présence de la seule femme parmi les candidats, la campagne électorale doit être prometteuse et civilisée. Il faut féliciter Mme Marie Madeleine Dioubate, une femme porteuse qui aspire à diriger une nation très métissée en apportant toute son expertise dans la construction d’une Guinée forte, unie et prospère. Il faut saluer son initiative et son courage qui se galvanisent davantage et souhaiter la promotion de la femme guinéenne dans toutes les entreprises.
M. les candidats et candidate, mon cri de cœur est un cri de mère pour une meilleure sécurité du processus électorale, un cri de femme pour alerter les candidats sur les conséquences de la déflagration. Mon cri est très loin du cri d’une possédée mais d’une guinéenne soucieuse de la préservation des acquis de la République, de la nation et du peuple. Je l’ai voulu pour une meilleure conscientisation de la classe politique guinéenne notamment les candidats en lice. C’est un devoir patriotique. La démocratie est un jeu. La démocratie est un comportement. C’est le savoir, le savoir-faire et le savoir vivre qu’il faut prévaloir dans un processus électoral. Il y a beaucoup de technique et de tactiques, des stratégies de communication et d’information qu’il ne faut pas perdre de vue. Dans la communication politique, il faut avoir quelque chose à dire et le dire clairement avec des objectifs précis en tenant compte de l’auditoire. Chaque mot compte et chaque expression est appréciée selon qu’elle soit utile ou nuisible.
Je vous souhaite une très belle campagne électorale et que le meilleur gagne !
Vive la paix,
Vive l’unité,
Vive la Guinée.
 Je vous remercie
 Oslo, le 12 septembre 2015
 
Mariama PT DIALLO
Norvège- Oslo
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