Que fera Saïdou Diallo à la tête de la coordination des associations guinéennes de France (CAGF) ? Entretien

Logo CAGF, Coordination des jeunes guinéens de France La Coordination des Associations guinéennes de France (CAGF) organise son Assemblée Générale le Samedi 19 Septembre 2015 de 13H à 18H 30 dans le 20ème Arrondissement de Paris au 4, rue Olivier Métra – 75020 Paris (salle de la matière grise). Accès : Métro Jourdain (ligne 11) ou Bus Pyrénées-Ménilmontant (26 & 96). Au-delà du Rapport d’activités, dans l’ordre du jour, il est prévu ce jour le renouvellement de ses instances, c’est-à-dire le Conseil d’Administration et le Bureau Exécutif.

Guineematin.com a reçu pour vous monsieur Saïdou Diallo, jeune et dynamique cadre guinéen basé en région parisienne qui a présenté sa candidature au poste de président de la Coordination des Associations Guinéennes de France (CAGF) pour un entretien.

Guineematin.com : Monsieur Diallo, pouvez-vous nous parler un peu de vous ? De votre parcours ou expériences dans le milieu associatif guinéen en France ?

Saïdou Diallo, candidat à la présidence de la CAGFJe suis ingénieur en Energies Renouvelables et Environnement, domaine dans lequel j’ai travaillé pratiquement deux ans.

Mais les deux dernières années, je travaille dans l’informatique en tant qu’ingénieur Support Qualité et Chef de Projets. Je suis un passionné de sports de presque tout genre et j’aime sortir avec mes amis et par-dessus tout, faire de nouvelles rencontres, j’aime beaucoup voyager et découvrir de nouvelles choses.

En ce qui concerne mes expériences associatives, je suis membre de l’Association des Jeunes Guinéens de France (AJGF) depuis 2004, année de mon arrivée en France. Et j’ai participé très activement, avec d’autres jeunes dynamiques à la renaissance de l’AJGF en 2007. J’ai été d’abord Responsable de la Commission Etudiante de 2007 à 2009, ensuite Président de 2009 à 2011 et après membre du CA entre Mai 2013 et Juin 2015.

De nos jours,  je représente l’AJGF à la CAGF où je suis l’actuel Secrétaire Général,  en juillet dernier, le CA de l’AJGF m’a choisi pour porter sa candidature à la Présidence de la CAGF lors des prochaines élections qui se tiennent le 19 Septembre 2015.

Pendant toutes ces années, j’ai travaillé avec beaucoup d’Associations et fais énormément de rencontres, je dirais qu’à ce jour, je connais très bien le paysage associatif Guinéen ainsi que son fonctionnement.

Guineematin.com : Quelles sont vos motivations réelles au point que vous présentez une candidature à ce Poste de Haute Responsabilité ?

Vous savez, partout où les jeunes passent aujourd’hui, c’est toujours le même discours, «c’est à vous de changer les choses, l’avenir vous appartient, … ». Ce message interpelle les jeunes que nous sommes au point de prendre nos responsabilités. Moi je dirai plutôt que le présent nous appartient, ainsi que l’avenir, et c’est à nous de prendre nos responsabilités et de les assumer complètement. En deux mots, je dirai, «osons le changement, et faisons le changement». Nous devons donc nous engager partout où nous pensons pouvoir assumer les responsabilités qui seront les nôtres. En ce qui me concerne, partant de mes différentes expériences associatives, je suis très confiant dans mes capacités  de relever le challenge de la CAGF. Et soyez sûrs d’une chose,  j’y arriverai si les Associations membres du réseau m’accordent leur confiance. Ma plus belle motivation, c’est de servir, servir et encore servir. Quand je suis venu à la CAGF, j’ai rencontré des responsables associatifs qui avaient un mode de fonctionnement complètement différent de celui que je connaissais, j’ai beaucoup appris en les côtoyant. Aujourd’hui, si j’ai souhaité poursuivre l’aventure, c’est parce que je pense que la CAGF et ses associations ont besoin du sang neuf pour les accompagner, et je ne m’y déroberais pas. Pendant les différentes activités que j’ai eu à piloter, j’ai vu des mamans, des papas, des tontons, des tantes, qui étaient très enthousiastes et étaient les premiers à arriver et les derniers à repartir, malgré leurs occupations familiales et autres, et ça m’a beaucoup marqué. Je me suis dit que ces personnes méritent mieux et je suis sûr de pouvoir leur en donner. Il y a d’ailleurs une très grande majorité d’entre elles qui me soutiennent aujourd’hui. Ces derniers mois, j’ai échangé avec beaucoup de représentants associatifs et des personnes ressources de notre communauté, et ce qui m’a vraiment frappé, c’est une démotivation totale de leur part. Ils ne croient plus dans la CAGF, ils se sentent abandonnés à  eux-mêmes et se disent qu’ils ne veulent plus avoir à faire à la coordination. Ils disent qu’on leur a beaucoup promis, mais force est de constater qu’ils n’ont pas vu grand-chose en retour. Donc, je suis conscient de tout ça, et je ne ménagerai aucun  effort pour  leur montrer qu’ils ont fait le bon choix en revenant.

Je mettrai donc toute ma force et ma détermination pour rendre la CAGF audible, rassembleuse, où chacun se sentira chez lui, afin qu’elle puisse peser dans les décisions importantes de la Guinée.

Je souhaiterais aussi que chacun se dise une chose, même si l’on pense que l’on n’a pas besoin de la CAGF parce qu’elle ne nous apporte rien, la coordination, elle, a besoin de nous, tous ensemble réunis et allant dans le même sens, pour être plus forte.

Guineematin.com : Vous avez été Secrétaire Général durant les deux dernières années, Quelle est votre Connaissance de la Structure de la CAGF ? Quel est le Bilan Sommaire du mandat qui vient de s’écouler ?

Ces deux dernières années, j’ai été au centre du fonctionnement de la CAGF. J’ai apporté ma jeunesse, mon énergie, mon enthousiasme, mais surtout beaucoup appris au contact d’autres associations que je ne connaissais pas auparavant. Je connais parfaitement aujourd’hui la maison CAGF, je connais ses forces et ses faiblesses, je sais donc exactement ce qu’il faudra faire pour lui rendre sa mission première.

Après les dernières élections, j’ai eu la charge de mettre en place les Commissions par Thématiques, qui ont travaillé dans toutes les activités de la CAGF. J’ai été le pilote et je dois vous avouer que j’ai été très content de travailler avec ces personnes aussi sympathiques les unes que les autres. J’ai tissé des liens très forts avec elles et si je dois retenir quelque chose, je retiendrai ça.

Nous avons donc travaillé notamment sur les projets de solidarité internationale, sur la lutte contre Ebola, l’organisation des différentes fêtes de l’indépendance en coopération avec les régions de la Guinée. Nous avons aussi organisé à deux reprises la Journée des Associations Guinéennes de France. Je vous invite à aller voir sur le site de la CAGF  http://www.cagf.fr/  ou à venir à l’Assemblée Générale du samedi 19 septembre 2015 pour avoir plus de détails.

Guineematin.com : Quels seront pour vous les Chantiers Prioritaires au cas où les Associations du Réseau de la CAGF vous confiaient les clés de la Maison pour les deux années à venir ?

Aujourd’hui tout est prioritaire, car comme je le disais tantôt, les Associations membres de la CAGF veulent que les choses changent dans le bon sens et elles ont besoin d’avoir des personnes capables de prendre en compte leurs  difficultés quotidiennes.

Donc je commencerai par renouer les liens entre la Coordination et ces Associations. J’irai à leur rencontre pour savoir  leurs besoins afin d’orienter au maximum les activités de la CAGF sur ce qui intéresse ses Associations membres.

Il existe aujourd’hui beaucoup d’Associations qui ont des problèmes dans leurs structurations, et c’est le rôle de la CAGF de leur  venir en aide et de les accompagner ; j’assisterai donc ces Associations.

Le problème des passeports, tant promis, qui pénalise aujourd’hui une grande partie de notre communauté, doit enfin être réglé, et je m’y emploierai personnellement.

J’organiserai aussi très souvent des séances de formation dans les montages de projets  pour renforcer les capacités des Associations, car l’objectif c’est de trouver de nouvelles sources de financements (en dehors du PRAOSIM) pour que le plus grand nombre puisse en bénéficier.

Je ferai un vrai travail de proximité, car tout le monde doit se sentir concerné par la CAGF, et à son tour, cette dernière doit pouvoir répondre présente aux sollicitations des associations membres (ou non) et de la communauté Guinéenne de France.

Guineematin.com : Avez-vous des idées novatrices ? Si oui, lesquelles ?

Bien-sûr, j’ai des idées novatrices qui pourront faire beaucoup de bien à la coordination et à la communauté. Je vous citerai trois que je développerai un petit peu, car il ne suffit pas d’aligner des promesses, mais de montrer les moyens pour les atteindre.

Première idée : mettre en place des coordinations régionales pour pallier aux problèmes de mobilisation :

Vous savez, aujourd’hui, force est de reconnaitre que la CAGF a des problèmes pour mobiliser les associations et la communauté Guinéenne de France. C’est pourquoi, je travaillerai beaucoup pour mettre en place des coordinations régionales, à l’image de ce qui est fait en Rhône-Alpes. Et pour y arriver, cela nécessiterait beaucoup de rencontres avec la communauté Guinéenne vivant en province qui se sent complètement exclue, et croyez-moi, je suis un habitué de ce type de marathons  et je suis sûr que ça marchera à merveille.

Deuxième idée : booster fortement la coopération décentralisée :

Le but de la CAGF et de toutes les associations, c’est de bien s’intégrer ici, mais en même temps aider au développement de la Guinée et sur ce point les associations font un excellent boulot, qu’il faudra amplifier. Donc le rôle de la CAGF c’est de les aider dans cette lancée et surtout être un acteur fort de propositions à leurs côtés. C’est pourquoi je m’emploierai afin que les associations qui répondent aux critères requis bénéficient de tous les accompagnements nécessaires dont elles auront besoin. L’objectif à la fin des deux ans, c’est qu’il y ait au moins une dizaine de signatures de coopération décentralisée, ce qui est très peu, mais ce ne serait qu’un début d’un long processus qui pourra être pérennisé.

Troisième idée : négocier avec l’Etat Guinéen afin que les matériels de dons envoyés par les associations en Guinée soient détaxés :

Nous avons aujourd’hui des associations qui se battent pour trouver des matériels, pour nos hôpitaux, nos écoles, …, et qui peinent à les acheminer vers la Guinée, et pour celles qui y arrivent, elles ont en plus des taxes à payer pour sortir ces matériels du port de Conakry. Donc, il est temps que les autorités Guinéennes participent à l’effort collectif, car après tout, nous aspirons tous à la même chose, le développement de la Guinée. Dès après les élections, j’enverrai, dans un premier temps des courriers aux services concernés, en leur expliquant clairement la situation et nos attentes. Et par la suite, mon équipe et moi les rencontrerons, et nous signerons les conventions de partenariats dans lesquelles, toutes les associations qui auront du matériel à envoyer vers notre pays, n’auront plus à débourser des sommes astronomiques pour le faire.

Guineematin.com : En quelques mots, votre projet sera axé autour de quoi ?

Mon projet sera axé autour des Associations, car on est une coordination d’Associations, ce qui veut dire que sans les Associations, la coordination n’existerait pas. Donc tout ce que je dirai et ferait tournera autour d’elles. Je suis convaincu qu’en se mettant au service des associations, mais aussi de la communauté, la CAGF sortira grandi et pèsera dans les grandes décisions de notre chère patrie, la Guinée.

Guineematin.com : Quel sera votre Slogan ?

Mon slogan est simple : « Ensemble, pour une CAGF plus proche des Associations »

Guineematin.com : Vous avez un projet très ambitieux, pensez-vous pouvoir faire tout ce que vous avez évoqué en deux ans seulement ?

Vous savez, l’idéal serait de tout faire et finir avant les deux ans, mais ce qu’on me demande, c’est d’avoir une vision et des ambitions pour la CAGF, comme vous le savez les hommes partent et les institutions demeurent, donc si mes reformes ou projets font unanimité, les équipes futures continueront sur cette base . Donc nous lancerons tous les chantiers et tout ce que nous n’arriverons pas à finir, celles et ceux qui viendront après le feront. La coordination doit être une institution forte qui est capable de survivre au changement qui s’impose à elle.

Il y a des Associations qui ont réussi cette mutation, pourquoi pas la CAGF ?

De Paris (France), Mouctar SALL pour Guineematin.com

 

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