Koulé : Cellou accuse le président Condé d’avoir négocié l’exil de Dadis avec les autres chefs d’Etat

campagneAprès Kissidougou avant-hier dimanche, le Président de l’UFDG et sa suite continuent leur tournée de sensibilisation des militants dans la région forestière, une région considérée comme un véritable enjeu pour ces élections du 11 octobre prochain. C’est ainsi que dans la journée d’hier lundi 21 septembre, Cellou Dalein Diallo a été reçu par les populations de Yindé Millimo, de Badala, Guékédou, Kondé Badou, Panziazou, Bofossou, Sérédou et Koulé, a constaté Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

De partout, le chef de file de l’opposition a parlé de l’unité nationale, du développement agricole, de l’élevage avant de dénoncer la « politique divisionniste d’Alpha Condé »

campagneArrivée à Koulé, village natal du capitaine Moussa Dadis Camara aux environs de 23 heures, la population a réitéré leur soutien aux idéaux de l’UFDG et de son leader avant de dénoncer « l’injustice » dont ils sont victimes ces dernières années.

Prenant la parole après ses alliés, Jean Marc Teliano et le doyen Charles Pascal Tolno, Cellou Dalein Diallo s’est tout d’abord félicité de la grande mobilisation des militants : « Vous m’avez adopté, vous avez décidé de me confier votre chères Guinée, je l’assumerais avec responsabilité et un sens élevé de solidarité avec notre peuple. Je connais votre préoccupation. C’est vrai, il y a beaucoup qui ne mangent pas à leur faim, mais nous souffrons beaucoup d’injustice et de stigmatisation. Vous pouvez ne pas dîner, mais lorsque vous êtes victimes d’arbitraire, d’injustice et que vous n’avez aucun recours pour réparer les préjudices qu’on vous fait subir injustement, vous ne dormirez pas. Vous pouvez dormir avec la faim, mais avec l’injustice, si vous êtes un homme digne, vous ne pouvez pas et la Guinée souffre d’injustice et de stigmatisation. Nous appartenons à ce pays, personne d’entre nous n’a choisi d’être guinéen, c’est une volonté de Dieu », a-t-il introduit.

campagneRevenant sur les violences politiques enregistrées dans la région ces dernières années, le président de l’UFDG enchaîne : « Ici à Koulé, une violence sauvage s’est abattue sur les populations. Jamais la justice n’a été rendue. A Zogota, en pleine nuit, des paisibles citoyens ont été assassinés par ceux là même qui étaient chargés de leur sécurité. Il n’y a pas eu de justice, l’impunité a été garantie aux assassins, aux auteurs et aux commanditaires des crimes. A Galapaye, à Womey, à Saoro… combien ont été blessés dans leurs dignités ? Combien ont été emprisonnés, alors qu’ils n’ont aucun recours même s’ils exerçaient un droit octroyé par la constitution et les lois de la République ? Leurs droits ont été violés, ils n’avaient pas de recours parce qu’il n’y a pas d’Etat. L’UFDG va vous apporter cet Etat qui garantira votre sécurité et celle de vos biens », a-t-il promis.

Poursuivant son intervention, Cellou Dalein Diallo a dénoncé la politisation de l’administration au service du RPG : « Aujourd’hui, nous n’avons pas d’Etat et de justice, voyez les préfets, les gouverneurs, leur mission c’est d’installer le RPG et de faire sa propagande. Ce n’est pas le rôle d’un préfet. Le préfet doit être neutre et tenir la balance égale entre les partis politiques. Il doit être au service du citoyen, mais ne pas être au service d’un parti politique fut-il le pouvoir. Les policiers, les gendarmes, les enseignants, les médecins… ils sont tous obligés aujourd’hui d’être au RPG, sinon ils n’ont pas droit à une promotion quelconque dans l’administration. C’est injuste.  Je vais, lorsque je serais investi président de la République, créer une administration dépolitisée, chacun aura la liberté d’adhérer au parti de son choix et ça n’affectera jamais, ni sa carrière, ni son parcours administratif. Il ne sera jugé qu’en fonction de son rendement et de la manière dont il a accompli sa mission, c’est-à-dire être au service des citoyens et de son peuple. J’aurais la force de le faire, parce je serais élu par la région forestière toute entière. Lorsqu’on a la forêt derrière soit, on est fort », rassure-t-il.

campagneSur la question du retour de leur fils en exil, le capitaine Moussa Dadis Camara, le candidat de l’UFDG parle d’un exil « arbitraire » avant d’accuser Alpha Condé d’en être le responsable ! « Dadis Camara a décidé de me soutenir et je sens que ce soutien est là aujourd’hui. Je serais digne de votre confiance. Il a été victime de l’arbitraire. C’est un citoyen guinéen, il n’est pas condamné. Il n’y a pas une loi qui condamne un citoyen à l’exil, ni dans le droit international, ni dans le droit communautaire. Seul Alpha Condé, champion de l’arbitraire en Afrique de l’Ouest a décidé que Dadis reste dehors. Il a négocié avec tous les chefs d’Etat de la sous-région pour qu’il ne rentre pas, vous savez pourquoi ? Il a peur, mais lorsqu’il voit cette mobilisation, il n’a pas échappé parce que l’unité d’action entre Dadis Camara et Cellou Dalein Diallo va provoquer inévitablement le 11 octobre. Et, il rentrera quand il voudra et comme il voudra en Guinée. Un pays ne rejette pas son fils d’ailleurs, c’est du jamais vu dans le monde », a-t-il insisté.

Mamadou Alpha Baldé, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

Facebook Comments Box