Interview du préfet de Kankan : « à 50´ de l’arrivée de leur leader, l’UFR n’avait pas 50 personnes dans la salle »

Aziz Diop, KankanRécemment nommé préfet de Kankan, Aziz Diop se prononce sur l’actualité qui prévaut dans sa circonscription et accepte de s’exprimer au micro de l’envoyé spécial de Guineematin.com sur les bisbilles qui existent au sein des organisations de la société civile guinéenne dont il était membre actif avant de rejoindre l’appareil d’Etat à travers un décret qui a fait de lui un préfet. Interview exclusive… 

Guineematin.com : nous sommes le ​lundi 5 octobre 2015, qu’est ce qui est d’actualité chez vous ?

Aziz Diop : C’est d’abord les festivités liées au 57eme anniversaire qui ont été déplacés à Mamou pour permettre à la population de Mamou de fêter et d’être en symbiose avec la vision du professeur Alpha Condé. Il y a également le contexte électoral où il y a un engouement et la campagne qui a démarré dans la paix.

Guineematin.com : Monsieur le préfet, l’UFR vous accusait de perturber leur meeting à Kankan, qu’en est-il ?

Aziz Diop : Vraiment demandez à l’UFR comment un simple préfet qui n’a ni militant derrière, rien que des citoyens, peut perturber un meeting. Ce que je sais, c’est que le secrétaire fédéral (de l’UFR Ndlr) a eu du mal à mobiliser les citoyens pour défendre les idéaux de l’UFR. A 50 minutes de l’arrivée de leur leader, il n’y avait même pas 50 personnes dans la salle. Ils ont préféré rentrer dans le quartier.

Et on dit maintenant que c’est le préfet. Le préfet ne donne ni récépissé, n’a aucune influence par rapport au contexte de cette campagne.

Guineematin.com : comment gérez-vous le meeting ?

Aziz Diop : c’est le maire qui donne le récépissé et je n’ai aucune influence sur le maire. Il y a un programme préétabli par Monsieur le maire et on laisse dérouler. Nous prenons des mesures pour protéger les leaders et les manifestants.

Guineematin.com : comment êtes vous parti de la société civile pour devenir préfet ?

Aziz Diop : j’ai fait mon temps à la société civile, j’ai rendu service à mon pays via la société civile. Je partage la même vision de développement que le Professeur Alpha Condé, il a eu besoin de moi à Kankan, je me suis mis à son service.

Guineematin.com : avant de quitter la société civile, il y avait cette histoire de détournement qui minait l’organisation on ne vous entend pas là-dessus alors que d’autres vous accusent d’être à l’origine d’actes de corruption.

Aziz Diop : c’est vous la presse qui le dites. Aucun leader de la société civile, je les défie un a un qui ose s’arrêter comme ce que je fais là et dire que j’ai détourné un franc.

Guineematin.com : Que dites vous des déclarations de Salamana Diallo ?

Aziz Diop : Salamana, je ne réponds pas à un Salamana.

Guineematin.com : Mais il est de la société civile quand même !

Aziz Diop : Non, franchement, nous ne sommes pas de la même personnalité. Quand on utilise des personnalités de troisième, quatrième main pour accuser par ce qu’ils n’ont rien à perdre, moi je n’en ai rien à cirer.

Guineematin.com : je voudrais que nous parlions de l’audit qui avait été demandé, est ce qu’il est arrivé à terme pour crédibiliser la société civile ?

Aziz Diop : ceux qui ont accusé, c’est eux qui ont intérêt à ce que l’audit soit publié, ce n’est pas Aziz Diop. Mois je suis là, préfet, je suis prêt à répondre à tout.

Guineematin.com : aujourd’hui vous êtes préfet, quel regard portez-vous sur la société civile ?

Aziz Diop : Elle doit pouvoir jouer son rôle. Je crois que les gens ont tiré des balles sur leurs pieds pour décrédibiliser la société civile juste pour se débarrasser d’Aziz Diop, mais je crois que l’histoire jugera.

Guineematin.com : vous voulez parler de qui, de Dansa Kourouma peut être ?

Aziz Diop : Non pas du tout, Dansa Kourouma est un jeune que j’ai formé. Je suis fier de lui, Mouctar Diallo que j’ai formé je suis fier de lui aussi.

Guineematin.com : de Sanoh alors ?

Aziz Diop : non, pas du tout, Sanoh est quelqu’un que je connais.

Guineematin.com : de qui alors parlez-vous ?

Aziz Diop : franchement allez à l’intérieur voir les sympathisants de l’UFDG ils vous diront pourquoi ils ont intérêt à ternir l’image d’Aziz Diop.

Guineematin.com : et Salamana Diallo ?

Aziz Diop : non pas Salamana, ce n’est la peine de parler de lui, il n’apporte rien au pays.

Guineematin.com : que dites vous alors de la crise qui existe entre le CONSC et la PECUD ?

Aziz Diop : il n’ y pas de crise en tant que tel ? Quoiqu’on dise, le CNOCS est la société civile de référence. Est-ce que ce n’est pas une façon aussi de terrasser le CNOSC en mentant effrontément sur la place publique que tel a détourné pour tenir l’image du CNOSC et donner la voie à d’autres ? C’est pourquoi ça ne marchera pas.

Guineematin.com : laquelle des deux plateformes préfériez-vous ? Voulez vous qu’on continue avec le CONSC qui a quand même fait la fierté de la société civile à un temps, ou qu’on reparte avec une nouvelle.

Aziz Diop : On ne peut pas repartir du nouveau, ce n’est pas possible. Il faut que le CNOSC soit renforcé.

Guineematin.com : est-ce qu’à Kankan ici vous aidez les organisations de la société civile à accéder aux financements ?

Aziz Diop : je fais beaucoup de plaidoyers, je connais ce dont vous parlez. Beaucoup ont crié en se disant qu’en se débarrassant d’Aziz Diop, la voie serait libre pour accéder aux sources de financement mais c’est le contraire qui s’est produit. Les partenaires ne font lus confiance. Je fais des efforts énormes ici pour que les ONG de la place soient encouragées.

Guineematin.com : est ce que vous pensez que nous pouvons aller à l’élection le 11 octobre ?

Aziz Diop : ceux qui ont peur, c’est eux qui demandent à ce qu’on décale, sinon à Kankan ici tous les citoyens ont reçu leurs cartes d’électeur.

Guineematin.com : rien n’étant impossible, qu’est ce qui pourrait emmener à un échec du RPG ici à Kankan ?

Aziz Diop : sauf une calamité naturelle telle une inondation où toute la ville soit submergée, peut permettre à ce que le professeur Alpha Condé échoue à Kankan.

Guineematin.com : qu’est ce qui vous fait dire ça ?

Aziz Diop : moi je suis observateur comme vous, parce que dans mon rôle de neutralité. Hier j’ai vu la ville, tout était en jaune. Dans tous les quartiers, les secteurs, les jeunes et les femmes étaient en jaune. Cela dénote qu’à défaut d’une inondation, ce que je ne souhaite pas, ou que la vie s’arrête, le professeur Alpha Condé passera.

Guineematin.com : votre message aux habitants de Kankan et à nos lecteurs ?

Aziz Diop : la population de Kankan donne la leçon à tout le monde que la terre de Nabaya c’est pour tout le monde. A vos lecteurs, de faire attention à la diffamation dans ce pays.

Entretien réalisé à Kankan par Thierno Amadou Camara, envoyé spécial de Guineematin.com

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