11 blessés par balles à la Cimenterie : l’auteur des tirs et des victimes se prononcent

Thierno Amadou Diouldé BarrLa tension post électorale, ajoutée à l’insécurité ambiante engendrent des suspicions et des dégâts dans nos quartiers. Dans la journée du mercredi 14 octobre 2015, un citoyen de la Cimenterie a usé de son fusil de chasse, calibre 12, pour tirer sur onze personnes, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters qui a rencontré les victimes et l’auteur des tirs hier, jeudi.

Parmi les témoignages recueillis sur place, Docteur Keita Amadou Lamarana, médecin chef et fondateur du centre DD de Bailobaya, est celui qui a soigné les blessés. Il a accepté de se confier à Guineematin.com :

Docteur Keita Amadou Lamarana, médecin chef et fondateur du centre DD de Bailobaya, Cimenterie « j’ai reçu 11 personnes, blessées de manière soudaine. Il parait que les jeunes se sont massés devant la cour de monsieur Kouyaté qui, peut être par peur, a ouvert le feu avec un fusil de calibre 12, blessant 11 personnes. Heureusement, aucun n’est mort ! Seulement, un jeune était  grièvement blessé au niveau de la jambe gauche. Nous avons administré les premiers soins. Et, à cause des manifestations, on ne pouvait pas les transporter vers des structures appropriées pour leur prise en charge. Et, nous-mêmes, nous étions en manque de matériels de travail, c’est pourquoi nous n’avons pas pu extraire les balles de leurs corps. Nous avons seulement administré les premiers soins. Et, nous avons demandé  aux blessés légers de rentrer à la maison pour une prise de charge ultérieure », a notamment expliqué Docteur Kéïta.

Profitant du micro de Guineematin.com, le patron du centre DD de Baïlobaya a souhaité donner un conseil à nos compatriotes. « Je lance un appel aux citoyens Guinéens, qu’ils soient de la mouvance ou de l’opposition, que chacun garde le calme afin de sauver l’atmosphère de sérénité dans le pays, parce que personne n’a à gagner dans les troubles », a dit Docteur Amadou Lamara Keïta.

Rentré chez lui, après les premiers soins, Abdourahmane Sow dit porter toujours les balles dans son corps. « Je faisais du thé avec les amis quand j’ai vu des policiers rentrer dans le quartier. Subitement, j’ai vu un homme à l’étage nous tirer déçu. Et, j’ai été touché au bas ventre et à la jambe », a dit Abdourahmane. Insistant sur son innocence, le jeune blessé a réclamé justice « si elle existe »…

Amadou Diouldé BarryPour sa part, Thierno Amadou Diouldé Barry, lycéen, porte des blessures par balles à l’épaule et à son ventre. « Hier, il y avait des manifestations dans le quartier. J’étais chez un ami. Quand je rentrais chez moi, j’ai croisé cette foule. Et, j’ai vu un homme à l’étage qui m’a tiré déçu ». Monsieur Barry a profité de la présence de Guineematin.com pour demander d’abord aux jeunes de se calmer, ensuite la justice de s’exercer contre son bourreau.

Bourreau ? Monsieur Aly Kouyaté est accusé de l’être dans ce quartier populaire. Mais, c’est loin d’être son opinion. Le père de famille a expliqué être plutôt la victime des graves et répétées attaques à chacun des soubresauts politiques de notre pays. Accusé d’avoir tiré sur la foule pour blesser toutes les onze victimes, monsieur Aly Kouyaté a accepté d’ouvrir sa cour pour recevoir Guineematin.com et nous donner sa version des faits, en commençant par le lieu où il s’est arrêté pour tirer et les traces des pierres sur son domicile.

« J’ai été victime d’une agression hier. Cela fait trois jours que je ne sorts pas de chez moi à cause de l’insécurité qui plane sur notre pays. J’ai vu une foule venir vers chez moi quand j’étais à l’étage, de peur, j’ai pris mon fusil pour me défendre en tirant à l’air. Même ma fille, Koulaba Djanabe, a été touchée par les cailloux. Elle a été blessée au front. C’est la troisième fois que je suis victime de ces genres d’agression suite aux élections. On m’avais aussi attaqué en 2010 », a dit monsieur Kouyaté.

Aux autorités et à la classe politique, monsieur Kouyaté a adressé un important message : « Je demande aux autorités de sécuriser la population et leurs biens pour que la paix règne dans notre pays. Et, aux partis politiques, ils doivent sensibiliser leurs militants et ne pas les inciter à la violence ; car, c’est dans le désordre que profitent les délinquants ».

De retour de BaÏlobayah, Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

 

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