A l’occasion d’un échange téléphonique avec Guineematin.com dans l’après-midi de ce mercredi 21 octobre 2015, le président du groupe organisé des Hommes d’affaires de Guinée (GOHA) a réitéré son appel aux commerçants à « rester calme et de continuer à se faire recenser ».
« Il faut que les uns et les autres comprennent que nous sommes déjà très avancés dans le recensement de toutes les victimes de pillage. Que ça soit à Conakry ou dans les autres villes de l’intérieur du pays comme N’zérékoré et Koundara », a rassuré monsieur Mohamed Abdallah Chérif.
Le dédommagement des victimes des pillages a toujours figuré dans les revendications et accords politiques. Mais, cela n’a jamais été appliqué.
Rien qu’entre 2012 et 2013, le GOHA a recensé 442 opérateurs économiques victimes pour un montant total de 46 milliards sept cent quarante et quelques millions de francs guinéens.
Bref, des centaines de chefs de familles qui voient leurs vies changer ainsi de riches employeurs à des pauvres endettés. Simplement, parce que des acteurs politiques opposés se fâchent et surtout que les forces de sécurité, sensées assurer la protection de leurs biens, n’ont pas joué leur rôle, s’ils n’ont pas fait le contraire, en se rendant complices des pillages…
L’élection contestée du président de la République le 11 octobre 2015 est une autre source d’inquiétude qui pousse les commerçants à maintenir la suspension de leurs activités. Non seulement les commerçants réclament des dédommagements à l’Etat. Mais, ils craignent que d’autres mouvements politiques éclatent et débordent de nouveau dans les marchés…
D’ailleurs, le gouvernement craint lui-même les conséquences de cette élection du président de la République contestée par l’opposition. C’est l’explication donnée dans un communiqué pour motiver la prolongation des vacances scolaires une nouvelle fois et jusqu’au 9 novembre prochain.
A rappeler que le chef de l’opposition et candidat de l’UFDG, Elhadj Cellou Dalein Diallo, arrivé deuxième selon les résultats provisoires de la CENI, a promis de contester ces résultats dans la rue et non devant la Cour Constitutionnelle qu’il a taxé d’être une « institution inféodée au pouvoir ».
A suivre
Nouhou Baldé pour Guineematin.com
