L’axe attend l’appel de Cellou : « Si on décide de sortir, on devient très dangereux pour le pouvoir »

Cellou Dalein Diallo avec les jeunes de l'axe, ce dimanche 25 octobre 2015« Notre leader nous a demandé de rester sereins pour le moment. Nous n’avons peur de personne. Le jour où Dalein va nous demander de sortir,  nous y serons. Les vrais gars de l’Axe attendre l’appel de l’UFDG pour  sortir et exprimer leur désenchantement vis-à-vis des dérapages. Si on décide de sortir, on devient très dangereux pour le pouvoir ; et, tout le monde le sait « , a dit un des jeunes rencontré ce matin par Guineematin.com à Koloma

Suite aux violences enregistrées à Conakry et dans certaines villes de l’intérieur du pays à 48 heures de l’élection présidentielle du 11 octobre et après la publication des résultats provisoires par la CENI qui a déclaré Alpha Condé élu dès le premier tour, beaucoup de Guinéens craignaient des scènes de violences en particulier sur la route Le Prince, après la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle.

En tous les cas, pour le moment, c’est une paix précaire qui règne dans la zone où populations et forces de l’ordre continuent de s’observer en chien de faïence.

Guineematin.com s’est rendu ce matin dans la zone pour donner la parole à quelques citoyens de l’axe :

Thierno Aliou Sow, boulanger au quartier Koloma 1 : « Je suis vraiment surpris de l’attitude  que  les Guinéens  ont adopté et continuent d’adapter après la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 11 octobre par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) déclarant Alpha Condé élut dès le  1er tour. C’est vrai qu’il n’y a pas eu de réactions violentes de la part des militants et sympathisants de l’opposition, mais en depuis de tout,  le climat reste tendu. Notre leader nous a demandé de rester sereins pour le moment. Nous n’avons peur de personne. Le jour où Dalein va nous demander de sortir,  nous y serons. Les vrais gars de l’Axe attendre  l’appel de l’UFDG pour  sortir et exprimer leur désenchantement vis-à-vis des dérapages. Si on décide de sortir, on devient très dangereux pour le pouvoir ; et, tout le monde le sait ».

Ibrahima Barry, cireur au carrefour  Bambéto : « C’est mon travail qui me préoccupe actuellement. Ce n’est pas les marches ou meetings qui me font vivre. J’en ai assez de ces faux problèmes. Je n’avais pas compris que le vote  était formel. Cette élection qui vient de se passer m’a fait comprendre que notre pays n’est pas prêt pour la démocratie. Ça a été une véritable scène de théâtre, le résultat était connu.  Dans la rue, on ne me verra plus  pour manifester pour ou contre ».

Aboubacar Kanté,  pneumatique : « A quelques heures de la publication des résultats provisoire, de l’élection présidentielle,  des gendarmes ont été placés à toutes les grandes rentrées et carrefours qui se trouvent sur la route Le Prince. Ça ne nous fait pas peur. On nous a demandé de rester calmes, nous suivons  cet ordre. Le jour où on va nous demander de sortir, ce n’est pas ces gendarmes qui vont nous empêcher. Comme ils n’ont rien à faire, ils peuvent continuer à y rester. Pour le moment, nous allons continuer à nous observer  comme  s’ils ont été formés et envoyés contre nous de l’axe ».

Sous anonymat,  ce chef de gang  confie que : « Les gens qui pensent que nous allons consommer ces résultats comme ça,  se trompent.  On ne se décourage jamais. Moi, je n’ai pas peur d’affronter les militaires et  je suis  prêt  à supporter les conséquences. On ne meurt qu’une fois, non ? »…

Ahmed   Diaouné,  gardien : « J’ai vu beaucoup d’amis tomber sous les balles lors des grandes grèves de 2007 contre Lansana Conté, puis lors du massacre du stade le 28 septembre 2009. La mort n’a pas de sens chez moi.  Quand tu optes pour  vivre en ville, tu ne dois avoir peur des corps habillés, des problèmes ou de  prendre des dettes. Nous voulons que ça change, il faut oser affronter les obstacles et faire des sacrifices ».

Mariama Ciré  Sy est professeur d’Histoire dans une école privée de la place : « La police m’a déjà tiré dessus ! Vous voyez ? Ce sont les cicatrices qui sont sur mon corps encore. On n’a pas peur des uniformes, ils peuvent me tuer avec leurs armes ; mais, si j’en attrape un, il verra l’enfer. Nul ne peut manipuler l’Axe, nous nous battons pour le pays et pour la démocratie ».

Kabinet  Camara,  gestionnaire : «Les jeunes de l’Axe sont très politisés. Mais, ils vont aussi du côté du plus offrant. Que ce soit le parti au pouvoir ou les partis de l’opposition, tous font appel à eux pour manifester ou contre-manifester. Certains trouvent du plaisir en assistant aux manifs ou pour défendre ou autres ».

Yacine Sylla pour Guineematin.com

Tel : (+224) 628 71 71 56

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