Le préfet de Kissidougou à Guineematin : « beaucoup reste à faire »

préfet de KissidougouComme nous l’annoncions précédemment, le préfet de Kissidougou, Sebastien Tounkara, a accordé une interview exclusive à l’envoyé spécial de Guineematin à Kissidoudou, dans la matinée de ce vendredi 13 novembre 2015. Le préfet revient sur le passage de l’épidémie d’Ebola qui a fait des dizaines de morts dans cette  zone. Il est surtout question du déroulement de l’élection du 11 octobre dernier et des relations entre l’administration publiques et les partis politiques.

Décryptage !

Guineematin.com : Monsieur le Préfet, pourriez-vous nous dire votre sentiment à l’issue de l’élection du 11 octobre 2015 ?

Sebastien Tounkara : La réponse du peuple de Guinée face à cette élection a été une très bonne chose. Ils ont montré à l’opinion nationale et internationale que actuellement la Guinée suit une très belle voie : la voie de la démocratie, la voie de la compréhension, de la stabilité entre toutes  les communautés. Tous les partis politiques ont prouvé qu’en Guinée tout va bien parce qu’après les élections, pas de bruits, pas de remous. Surtout chez moi à Kissidougou ici, tout s’est  très bien passé.

Guineematin.com : Monsieur le préfet, quelle est la situation actuelle par rapport à la lutte contre Ebola ?

Sebastien Tounkara : Au niveau de Kissidougou, la lutte a été très atroce contre Ebola. Imaginez-vous, en trois jours seulement, dans la sous-préfecture de Fermessadou, on a perdu quarante cinq (45) personnes, en trois jours seulement.  Sans parler de Banbadou et des autres sous-préfectures.  Dieu merci, grâce à la vigilance du peuple de Kissidougou, des médecins, grâce à toutes les personnes ressources, la jeunesse, les femmes, les sages tout le monde, la main dans la main, la lutte a été menée. Dieu merci, on a pu vaincre Ebola. Mais, nous continuons la sensibilisation.

Guineematin.com : Qu’en est-il du respect de l’accord du 20 août par rapport à la recomposition des communes ?

Sebastien Tounkara : A Kissidougou, tout s’est bien passé ! Le RPG, l’UFDG, le parti de monsieur Jean Marc Telliano, le parti de Monsieur Sidya, le parti de Lansana Kouyaté, la main dans la main, ils sont entrain de gérer la commune de Kissidougou. Ils sont au nombre de 12.

Guineematin.com : Et, concernant la commune de Yéndè ?

Sebastien Tounkara : Yéndè, c’est la seule commune rurale concernée. Et, ça s’est très bien passé là-bas aussi quand on a installé les gens. Pas d’histoire, pas de contestation, tout le monde est d’accord avec ce qui s’est passé à Kissdougou.

Guineematin.com : Mais, on dit que la passation de service n’est toujours pas faite à Yéndè et qu’on vous a même saisi pour cela. Qu’en est-il ?

Sebastien Tounkara : Non, c’est déjà fait, c’est déjà fait ! On attendait qu’on mette le centre d’abord en place.

Guineematin.com : Comment travaillez-vous avec les représentants des partis politiques ?

Sebastien Tounkara : Moi, j’estime que je suis le préfet de tous les partis politiques. Je dois travailler et je travaille d’ailleurs comme ça avec eux sans distinction. Il faut qu’on soit ensemble.

Guineematin.com : Je ne sais pas ce que ces responsables politiques locaux pensent de vous, mais au niveau national, les leaders disent que les préfets et les sous-préfets ont battu campane pour le RPG.

Sebastien Tounkara : En tout cas, moi, je ne l’ai pas fait ! Parce que le ministre a fait une séance spéciale à Mamou pour tous les préfets et gouverneurs pour faire passer le message de la neutralité absolue de l’administration. Et, c’est ce qui a été observé à Kissidougo.

Guineematin.com : Est-ce qu’on peut savoir les préoccupations de votre population ?

Sebastien Tounkara : Beaucoup de choses ont été déjà faites, mais ce qui reste à faire est beaucoup plus. C’est pourquoi nous saluons ici le président de la République. Nous félicitons le gouvernement, nous félicitons notre parrain, le Ministre de l’économie et des finances, Monsieur Diaré. Mais, malgré tout, nous voulons des dispensaires pour les communes rurales, nous voulons encore des hôpitaux pour le centre, nous voulons des routes, nous voulons des bitumes, nous voulons de la lumière, des infrastructures de pointe pour que toute personne qui viendrait à Kissidougou sache que la clef d’entrée dans la forêt c’est Kissoudougou.

Guineematin.com : Les lampadaires n’ont pas suffit ou bien Kissidougou n’a pas eu sa part ?

Sebastien Tounkara : Du point de vue part, Kissidougou a reçu, mais du point de vue suffisance, je dirais non. Parce que Kissidougou fait 165 mille  habitants en ville ici.

Guineematin.com : Et le bitume ?

Sebastien Tounkara : Le bitume, on devait gagner 8, 200 kilomètres. Mais, grâce à la bienveillance de Guiter, nous avons pu aller jusqu’à 9 km. Toutes les routes principales sont complètement bitumées. Mais, ce n’est pas suffisant. Il y a des années quand vous marchiez à Kissidougou, c’est la boue. Aujourd’hui, tout le monde est propre à Kissidougou.

Guineematin.com : votre message aux ressortissants de Kissidougou qui lisent Guineematin ?

Sebastien Tounkara : Aux guinéens de Kissidougou qui sont à l’extérieur de faire tout pour encourager  le président, pour qu’ensemble la main dans la main qu’on construise Kissidougou.

​Entretien réalisée à Kissidougou par Thierno Amadou Camara, envoyé spécial de Guineematin​

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