Attentats de Paris : la société civile guinéenne demande à Conakry de prendre position

Société civileCe mercredi 18 novembre 2015, des membres de la société civile guinéenne ont animé une conférence de presse à la maison commune des médias à Coléah pour marquer leur solidarité à la France suite aux différents attentats de Paris, a constaté Guineematin.

Docteur Dansa Kourouma, Président du CNOSCG a rappelé que l’objectif de cette conférence est d’interpeller l’opinion nationale, les acteurs politiques, les décideurs de notre pays sur le risque que le monde cours en interprétant les questions politiques au niveau de la stigmatisation religieuse et communautaire : « Nous estimons que les décisions politiques doivent aller de pair avec les aspirations des populations. C’est pourquoi nous posons les débats pour que la Guinée prend conscience elle-même des risques d’attaques terroristes », introduit-t-il.

«Si les terroristes étaient aussi mobilisés contre la décision de la France de faire la guerre en Syrie, ils allaient faire l’attentat  au ministère de la défense où au quartier général de la police. Pourquoi tuer les pauvres citoyens à cause des décisions politiques qu’ils ne maitrisent pas ? C’est l’une des raisons de notre manifestation. On est contre  l’injustice sociale, que des citoyens soient utilisés comme chair à canon pour des mobiles ou des causes qu’ils ne maitrisent pas », s’insurge Dansa Kourouma.

Selon lui, c’est une marque de solidarité vis-à-vis de la France qui, à sont tour, avait été solidaire vis-à-vis de la Guinée quand notre pays a été frappé par l’épidémie Ebola : « La Guinée n’avait pas de possibilité de lutter contre cette maladie. Notre système de santé s’était déclaré forfait par rapport à la riposte contre Ebola et nous avions bénéficié de l’appui de la France et des autres pays du monde. Par leur solidarité, la Guinée n’a pas été isolée, c’est Ebola qui a été isolé. Nous estimons que la solution, l’efficacité des mesures ou des réflexions contre le terrorisme ont prouvé leurs limites. Parce que ça été toujours pris sur l’angle politique ou politicien, ou sous des relations géostratégiques, des intérêts entre Etat. Nous estimons que la société civile a son mot à dire parce les victimes, les bourreaux sont les citoyens des différents pays du monde. Comme c’est des conceptions encrées dans la conviction profonde où dans la foi des êtres humains, c’est par des mesures de sensibilisation, par une maitrise des convictions profondes, sociologiques et philosophiques qui amené des hommes à se comporter ainsi. Le débat doit être ramené au niveau des parlements, des entités de la société civile, les médias, des intellectuelles qui doivent s’en saisir de la problématique du terrorisme pour que des solutions durables soient trouvées.

Par ailleurs, Dansa Kourouma a indiqué que notre pays n’est pas à l’abri des menaces terroristes : « La Guinée n’est pas à l’abri des menaces terroristes. Notre pays doit se positionner dans la dynamique mondiale de réflexion enclenchée par la société civile depuis Dakar, Bamako pour que le forum social qui s’annonce en Guinée autour des questions de conflit, de guerre de terroriste  et fondamentalisme religieux puissent être alimenté par les médias, les intellectuels, les politiques, pour que nous soyons capables de protéger notre population », recommande-t-il.

Pour lui, il y a des problématiques en Guinée qui sont aussi dangereuses  que le terrorisme, c’est notamment « le grand banditisme, l’insécurité, le désespoir, les inégalités, l’injustice. Nous devons tous être des garants de la lutte contre ces fléaux pour renforcer le niveau d’espoir de la population », conclu le président du CNOSCG.

Yacine Sylla pour Guineematin.com

Tel : (+224) 628 71 71 56

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