Le DPE Pita à Guineematin : « On a besoin de plus de 200 enseignants »

Roger Mansaré, DPE de PitaComme dans la plupart de nos préfectures, celle de Pita est aujourd’hui confrontée à un manque criard d’enseignants. C’est du moins ce qu’à confié le Directeur Préfectorale de l’Education de Pita, monsieur Roger Mansaré, au cours d’un entretien qu’il a accordé à l’envoyé spécial de Guineematin.com, dans son bureau, ce mardi 1er décembre 2015.

Guineematin.com : Monsieur Mansaré, comment fonctionne aujourd’hui la DPE de Pita ?

Roger Mansaré, DPE de Pita : la DPE de Pita fonctionne dans les règles de l’art, malgré les quelques faibles moyens que nous avons. Nous nous battons quand même pour gérer l’éducation de Pita à la satisfaction de la population, de l’Inspection Régionale de l’Education (IRE), du ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation.

Guineematin.com : Aujourd’hui, qui dit gestion de l’éducation en Guinée, dit également difficultés. Quelles sont les difficultés rencontrées par la DPE de Pita ?

DPE Pita (2)Roger Mansaré, DPE de Pita : D’abord, nous avons des difficultés d’ordre infrastructurelle. Vous remarquez que nous travaillons dans les anciens locaux du Centre de Formation Continue (CFC) de Pita, suite aux actes de vandalisme que Pita a connu il y a quelques années. Et, pour la circonstance, la DPE a été recasée ici. L’autre difficulté est celle liée au manque d’enseignants que nous sommes entrain de régler progressivement. S’il faut parler encore de difficultés, c’est peut-être les difficultés liées au faible niveau de formation de certains enseignants, dont le niveau mérite d’être un peu rehaussé. C’est aussi une autre difficulté que nous avons ici à Pita.

Guineematin.com : Quels sont vos besoins en école aujourd’hui ?

Roger Mansaré, DPE de Pita : En matière d’école, on peut dire qu’on n’en a pas trop besoin. Mais plutôt, on a besoin d’enseignants. Beaucoup d’écoles ont été construites. On est entrain de les ouvrir petit à petit. Mais, à ce niveau, j’ose vous dire qu’on n’a pas ce besoin criard d’écoles. Mais, plutôt, le besoin se fait sentir au niveau des enseignants et par la grâce de Dieu, nous pensons que dans les jours et semaines à venir, ce problème sera résolu.

Guineematin.com : Vous avez besoin de combien d’enseignants pour combler ce déficit ?

Roger Mansaré, DPE de Pita : Au niveau du secondaire, on a besoin d’un peu plus de 40 enseignants, toute options confondues. Au niveau élémentaire, on a besoin d’un peu plus de 200 enseignants. Parce que beaucoup d’écoles ont été déjà construites et plus on construit, plus le besoin en enseignant se fait sentir. Donc, globalement, on a besoin d’un peu plus de 200 enseignants, tout cycle confondu, je vais parler de l’élémentaire et du secondaire.

Guineematin.com : Parlant de ce recrutement, j’ai appris ici que vous avez organisé, il y a quelques jours, un test de recrutement. Où est-ce que l’on en est aujourd’hui ?

Roger Mansaré, DPE de Pita : Bon, ce test a été organisé avant-hier, dimanche 29 novembre 2015. Il a été organisé à l’école primaire privée Williams Makolley et l’école primaire de Pita 3 a été également un des sites retenus. Au niveau de l’école primaire Makolley, cette école a été retenue pour recevoir les enseignants de l’élémentaire et de l’autre côté, à Pita 3, ceux du secondaire.

Au niveau du secondaire, les candidats ont compétit dans les différentes spécialités. Mais, je m’en vais vous dire que pour une question d’organisation, trois disciplines ont été retenues pour les enseignants de l’élémentaire : la Dictée et questions, le calcul et la culture générale.

Au niveau du secondaire, il y a eu des épreuves selon les spécialités et la culture générale. La culture générale a été un sujet de tronc commun pour les deux niveaux (élémentaire et secondaire). J’ose vous dire que tout s’est passé dans des très bonnes conditions et les candidats sont venus de tous les horizons, de toutes les sous-préfectures et DSE (Direction Sous-préfectorale de l’Education). Ils ont été reçus et installés, un par banc et des surveillants ont été choisis à cet effet. Les correcteurs ont été choisis parmi les cadres de la DPE. Actuellement, la correction est en cours et nous pensons que dans les 48 heures, ils auront fini avec cette correction.

Guineematin.com : Souvent, quand on organise des tests de recrutement en Guinée, certains dénoncent souvent l’affairisme, la sélection des retenus par affinité. On prend des gens qui n’ont pas mérité. Est-ce que vous pouvez rassurer les candidats à ce test qu’il y aura une transparence dans votre organisation ?

Roger Mansaré, DPE de Pita : Votre question vaut son pesant d’or. Il y a eu une réunion préliminaire qui a été tenue à la DPE. Réunion au cours de la quelle, j’ai demandé à mes cadres d’organiser ce test en ne tenant pas compte de certaines affinités. D’organiser ce test sur lequel nous allons recruter des cadres valables, des enseignants capables de rehausser le niveau de formation de nos enfants. Donc, d’éviter toute affinité pour qu’au bout du compte, que les résultats ne soient pas contestés par les candidats. A ce niveau, tout a été mis en œuvre pour que tout se passe dans des très bonnes conditions à la DPE de Pita. Les sujets qui ont été choisis on été choisis par une équipe restreinte pour éviter toute fuite et à ce niveau ; je crois, qu’on peut se frotter les mains.

Guineematin.com : Vous recrutez des contractuels et certainement vous en avez d’autres déjà sur le terrain. Comment vous parvenez à les payer surtout quand on sait que très souvent les salaires retardent à la fonction publique ?

Roger Mansaré, DPE de Pita : Merci. Il y a deux catégories de contractuels, monsieur Baldé. Il y a les contractuels communautaires qui sont recrutés par les communautés et payés par les communautés. Il y a aussi les contractuels de l’Etat, comme on le dit, des contractuels payés par l’Etat. Au niveau des communautés, ça c’est une organisation interne qui permet toujours de faire fonctionner nos écoles. C’est une initiative prise par les communautés pour éviter cette divagation de nos enfants. Voilà un peu comment les choses se passent. A ce niveau également, toutes les dispositions sont prises pour que les salaires ne retardent pas au niveau des contractuels communautaires.

Guineematin.com : Dans vos effectifs, vous avez aussi des CPMF (Conseillers Pédagogiques Maîtres Formateurs). Par exemple cette année, l’ISSEG (l’Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée) qui a formé des CPMF dont beaucoup d’enseignants de Pita avaient participé à cette formation. Est-ce qu’ils ont été recasés depuis leur retour ?

Roger Mansaré, DPE de Pita : D’abord, je m’en vais vous dire que nous sommes très fiers des CPMF qui sont venus de l’ISSEG. Pita a été valablement représentée à cette formation et le meilleur de cette promotion est venu de Pita.

Guineematin.com : Vous parlez de monsieur Sall ?

Roger Mansaré, DPE de Pita : De monsieur Sall. Il était venu de Pita. Donc, c’est un honneur pour ma zone géo-scolaire. Pour parler de ces CPMF qui nous viennent, il y a eu déjà un entretien avec la DPE au cours duquel nous leur avons dit pour le moment de repartir dans leurs écoles d’origine, appuyer les enseignants qui sont là-bas. Quand le besoin se fera sentir, on leur fera appel pour les formations qui pourront avoir lieu. Donc, voilà un peu comment est-ce que nous avons l’intention d’utiliser ces CPMF qui se sont mises entièrement à la disposition de la DPE de Pita.

Guineematin.com : Un dernier mot ?

Roger Mansaré, DPE de Pita : Le dernier mot, c’est de dire merci à Guineematin.com d’être venu jusqu’ici nous donner la parole. Et, je vais lancer un appel à tous les enseignants de Pita par rapport à la formation des enfants. Ces enfants sont les nôtres, c’est l’avenir de demain. Demain appartient à ces enfants. Donc, il n’est pas question de badiner avec la formation de ces jeunes élèves qui sont innocents. C’est pourquoi, je lance cet appel à tous les enseignants de Pita et en même temps, je profite de l’occasion pour remercier les associations des parents d’élèves qui sont les partenaires avec lesquels nous travaillons.

Pour terminer, je m’en vais remercier le ministre de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Docteur Ibrahima Kourouma, qui s’est vraiment investi et qui continue à s’investir pour le rayonnement de notre système éducatif, au niveau Pré-universitaire. Il a été l’artisan de plusieurs innovations que nous sommes entrain de connaître. Aujourd’hui, dans la phase actuelle des choses, nous pensons que l’école guinéenne a retrouvé sa boussole et qu’au bout du compte, nous aurons des cadres compétitifs sur le marché de l’emploi.

Merci monsieur Mansaré

Roger Mansaré, DPE de Pita : Merci à vous.

Interview réalisée à Pita par Mamadou Alpha Baldé, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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