Promesses du président Condé à Tougué : « On attend de voir », dit le vice-président de Kollet

Bloc administratif de Kollet 1Située à 18 kilomètres, à l’Est de la Préfecture de Tougué, Kollet est une Commune Rurale difficilement accessible, a constaté Guineematin.com à travers son envoyé spécial. Elle est limitée au Nord par Dinguiraye et la République du Mali, à l’Ouest par la commune urbaine de Tougué, au Nord par la sous-préfecture de Koura Tongo, au Sud par le fleuve Baffing. Cette commune rurale est habitée par une population agro-pastorale. Mais, cette agriculture est loin de répondre  aux besoins des populations parce que les terres ne sont pas riches. Les populations sont très pauvres. Il n’y a pas de matériels agricoles, ni aucune autre assistance d’experts, c’est pourquoi les gens travaillent beaucoup, mais  récoltent peu.

Rencontré par l’envoyé spécial de Guineematin.com dans la soirée du samedi 05 décembre 2015, le vice-maire de Kollet a fait savoir que le budget de cette commune rurale repose sur les points essentiels suivants : la subvention de l’Etat, la taxe superficielle, les taxes des marchés, d’abattage et la location des places publiques.

A la question de savoir combien font ces recettes, le vice-maire, Aguibou Baldé a bouté en touche ! « Pratiquement, je ne peux pas dire à combien s’élève ces recettes parce que l’Etat a envoyé un receveur qui est là, c’est lui qui cumule les taxes et le maire est l’ordonnateur. Nous nous rencontrons pour faire le budget de la commune, mais les prévisions sont avec ce receveur », a-t-il dit.

Sur l’origine de la pauvreté qui ronge les populations de Kollet, le vice-maire de cette commune rurale a cité l’enclavement de la zone, le manque d’investisseurs, mais aussi l’absence de conserverie des produits agricoles, ainsi que les moyens de transport. « Les problèmes sont multiples, comme vous l’avez vu, la route que vous avez traversé d’ici Tougué, un tronçon de 18 kilomètres, tu es obligé de faire, 1 heure, 1 heure 30 minutes en moto et si c’est un véhicule, c’est 1 heure 30’, 2 heures. Alors, nous sommes enclavés. Cet enclavement constitue le point nodal du problème que rencontrent les populations de Kollet », a-t-il expliqué.

Pour le doyen Aguibou Baldé, « quand un village est désenclavé, pratiquement on peut chasser la pauvreté. Mais, s’il n’est pas désenclavé, la pauvreté demeure. D’abord, il n’y aura pas d’investisseurs et s’il n’y a pas d’investisseurs, les jeunes ne seront pas employés. C’est donc pourquoi nous sommes confrontés à ces difficultés, mais aussi nos femmes produisent de l’oignon, de la tomate, de la pomme de terre qu’elles ne peuvent pas placer sur le marché par faute de moyens de déplacement, les denrées restent là. S’il s’agit de les vendre, on ne peut le faire à des moments opportuns. Et vous savez, l’oignon puisque nous n’avons pas de conserverie, ça pourris », a-t-il expliqué.

Interrogé sur la délinquance juvénile dont la commune rurale de Kollet n’est pas épargnée, le vice-maire a indiqué. « Cet état de fait s’explique par quoi ? Puisque pratiquement, on dit que nous sommes dans un Etat de droit. Chacun est libre de dire ce qu’il veut et faire ce qu’il veut. Mais, à côté de ça, ces jeunes doivent se rendre compte que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Cette délinquance, c’est parce qu’ils n’ont pas de préoccupation. C’est pourquoi ils se livrent à cette pratique. Si quelqu’un a de quoi faire, je ne pense qu’il ne va s’attarder à aller fumer de la drogue ou boire pour trainer dans la rue », estime-t-il.

Sur ce que fait la CR pour encadrer cette jeunesse, le vice-maire a fait savoir qu’au niveau local, des dispositions sont prises, mais à côté de cela, c’est l’Etat qui doit prendre ses responsabilités. Pratiquement, il y a beaucoup de diplômés qui sont entrain de se promener ici, ils sont désœuvrés et s’attardent à des occupations dérisoires, à la course au quotidien puisqu’ils ne sont pas employés. A l’Etat de prendre ses responsabilités », a-t-il dit.

Pour le vice-maire de cette commune rurale, l’ambition de cette commune est tout d’abord le désenclavement. « Nous voulons que Kollet soit désenclavé  et que des projets soient là. Vous savez que nous avons des mines ? Si ces minerais sont exploitées, c’est sûr que nos jeunes auront un emploi et je pense que la délinquance va s’amoindrir même si elle ne disparait pas », espère-t-il.

Pour ce qui est du remplacement du bac qui lie Kollet à Kalinko par un pont, notamment sur le fleuve de Koukou Tamba, monsieur Aguibou Baldé se montre sceptique. « Sur ce bac, depuis que moi je suis né, des études sont entrain de se faire pour ce tronçon Labé-Tougué-Dinguiraye-Dabola. On a toujours prévu la construction d’un barrage à Koukou Tamba, on a toujours prévu la construction de ce pont à Koukou Tamba, mais jusqu’à présent, ça va de projet en projet. Jusqu’à présent, les travaux n’ont pas été entamés. Et on dit que les fonds sont disponibles », ragrette-t-il.

Les promesses du président Alpha Condé sur ce projet lors de son passage à Tougué sont-elles électoralistes ? « Justement, vous savez que puisqu’au moment où il est venu tenir ses promesses, c’était au seuil de des élections, nous allons attendre puisqu’il est élu maintenant, on va voir ! Pratiquement, je pense que la Guinée est unique et cette Guinée est gérée par ce Professeur là. Je pense qu’il n’y aura pas de partie pris. Il va gérer la situation comme il a promis dans les temps. Ça va se savoir après parce que quand quelqu’un tient une promesse, c’est trop tôt pour dire que ce sont des promesses électorales puisqu’il n’a pas encore été investi. Nous allons l’écouter et voir comment est-ce qu’il va gérer ses promesses au niveau de la localité. On attend de voir si ça aura lieu ou pas », fait patienter le vice-maire de la commune rurale de Kollet.

De Kollet, Mamdou Alpha Baldé, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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