Les vœux du BL pour 2016 : « l’espoir est encore loin d’être permis »…

BL, Bloc LibéralDans son message de vœux du nouvel an, la célébration de la fin d’Ebola est attaquée par le BL : « ce manque de vision qui fait qu’au lieu d’organiser des prières pour des victimes, au lieu de réfléchir aux programmes à mettre en place pour aider et soulager la peine des orphelins, des veuves et des veufs, au lieu d’engager la réflexion sur l’avenir de notre système de santé, le gouvernement du Président Alpha Condé a choisi d’organiser des mamayas au prix de milliards et au son des musiciens dont certains avaient perdu la voix quand leur propre gouvernement fermait les frontières avec la Guinée. Ceci pour dire que l’espoir est encore loin d’être permis ».

Chers militants et sympathisants du Bloc Libéral

Chers compatriotes,

Nous vivons aujourd’hui le dernier jour de l’année 2015. Comme il est de coutume, c’est l’occasion de faire un bilan, mais aussi et surtout, d’émettre et de souhaiter des vœux les meilleurs à toutes les personnes qui nous sont chères.

Pour notre parti, le Bloc Libéral, l’année qui finit aura été marquée par la réalisation, entre autres, de cinq activités majeures : 1) l’achèvement du premier tour de la Guinée pour l’implantation du parti (les étapes de la Forêt et de la Haute Guinée, en janvier et février, 2015), 2) l’organisation, au siège du parti, de la journée internationale de la femme (le 8 mars, 2015), 3) l’organisation, à Taady Club, du premier congrès du parti (les 24, 25 et 26 juillet, 2015), 4) la participation du parti à la présidentielle du 11 octobre 2015, et 5) l’organisation, au siège du parti, de l’atelier bilan de notre participation à la présidentielle du 11 octobre 2015. Le succès obtenu dans l’accomplissement de ces activités a clairement affirmé la position du Bloc Libéral comme quatrième force politique guinéenne, en moins de trois ans d’existence. C’est l’occasion de vous remercier, vous les responsables du parti aux différents niveaux, les militants et les  sympathisants pour votre engagement militant. C’est aussi l’occasion de remercier également tous ceux et toutes celles qui nous ont accompagné dans cette lutte tout au long de l’année.

Chers militants et sympathisants du Bloc Libéral,

En décidant, à l’issue de notre premier congrès, de nous lancer dans la bataille pour la présidentielle en 2015, nous avions un objectif clair et noble. En effet, le dessein de notre parti  n’était pas seulement de remplacer un homme mais surtout de changer un système qui a fait défaut ; un système fait de mensonge, de division, d’ethnocentrisme, de régionalisme, de corruption, de démagogie, d’injustices, d’inégalités, de violations des droits et de limitation des libertés. Ce système qui ne sait que produire des chômeurs, des frustrés et qui aggrave la misère des Guinéens.

Face aux maux qu’engendre ce système, nous avions proposé aux Guinéens un projet présidentiel qui s’articulait sur 17 priorités clés à savoir : 1) engager des reformes rigoureuses de l’administration publique et des institutions, 2) mettre en œuvre une véritable politique de décentralisation, 3) vaincre le chômage massif, surtout celui des jeunes, 4) impulser un système éducatif académique et professionnel qui garantisse la réussite de tous, 5) mettre en place un système de santé qui assure un meilleur accès aux soins de qualités pour tous., etc.

Pour promouvoir ce projet présidentiel, vous avez été très nombreux à passer de longues journées et des nuits blanches à taper aux portes et à parler à nos compatriotes. C’est pourquoi nous ne vous remercierons jamais assez ; vous, personnes physiques et morales, qui aviez, de près ou de loin, contribué physiquement, moralement, matériellement et financièrement à la réussite de notre participation à la présidentielle du 11 octobre, 2015. Nous remercions également les militants et les responsables de tous les partis politiques de la Coalition des partis politiques pour la rupture (CPR), à savoir : FPDD, CADRE, PGSD, PRG, PRD, UMPG, PUR. Nous remercions les observateurs nationaux et étrangers qui se sont déployés dans le but d’œuvrer à la qualification du processus électorale.

Chers compatriotes,

Le 11 octobre 2015, vous avez été très nombreux à exprimer un vote de crise témoignant de vos  inquiétudes, de vos souffrances et de vos angoisses face au régime d’Alpha Condé  qui a démontré pendant les cinq dernières années ses limites et son incapacité à adresser les vrais problèmes des Guinéens. Ces angoisses, ces souffrances, nous les connaissons au BL et nous les comprenons. Elles portent sur le chômage des jeunes, sur les inégalités sociales, l’injustice, la division ethnique, le mensonge, la dévalorisation du travail, la pauvreté croissante, la dépréciation du niveau des élèves et des étudiants, l’insécurité pour tous et la manipulation de la population à des fins politiques inavouées. C’est pourquoi, même si l’élection présidentielle de 2015 est terminée, le combat du BL pour éradiquer ces angoisses et ces souffrances ne fait que commencer.

Chers compatriotes,

Durant l’année qui vient de s’achever, comme durant les années précédentes, nombreux de nos compatriotes ont perdus la vie ou ont été blessés et/ou violées ou encore privés de leur liberté a cause de violences politiques, de la discrimination, de l’insécurité ainsi que de l’impunité érigée en système de gouvernement, qui sont devenues le quotidien des Guinéens. Que ces victimes trouvent ici l’expression de notre compassion et nos encouragements. Que les familles de ces victimes ne se sentent jamais abandonnées. Que Dieu reçoive l’âme de nos frères et sœurs disparus.

C’est justement pour que ces familles ne se sentent jamais abandonnées, que la mémoire de nos disparus ne soit jamais trahie que nous devons continuer avec courage et détermination à rejeter le système en cours dans notre pays depuis 1958 et à affirmer haut et fort la tolérance zéro en matière de préservation de la dignité humaine et de protection de nos droits et libertés.

Chers compatriotes,

La fin de 2015 a coïncidé avec la déclaration par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la fin dans notre pays de l’épidémie de la Fièvre Ebola, qui a endeuillé des milliers de nos familles et laissé des milliers d’orphelins, de veuves et de veufs. C’est l’occasion de présenter de nouveaux les condoléances à toutes les familles victimes et à l’ensemble du peuple de Guinée. Nous formulons les prières pour le repos des âmes des victimes. C’est l’occasion de rendre hommage au corps médical guinéen. C’est aussi l’occasion d’exprimer toute notre reconnaissance à la communauté internationale dont l’aide a été déterminante dans la lutte contre l’épidémie. C’est surtout l’occasion de rendre grâce à Dieu Le Tout Puissant pour sa miséricorde.

Chers compatriotes,

Si nombreux de nos compatriotes ont perdu la vie durant cette épidémie, c’est d’abord à cause de l’état d’abandon dans lequel se trouvait et se trouve encore aujourd’hui malheureusement notre système de santé. C’est aussi à cause du manque de vision qui caractérise les pouvoirs publics de notre pays face aux problèmes auxquels nos populations sont confrontées. En effet, c’est ce manque de vision qui fait qu’au lieu d’organiser des prières pour des victimes, au lieu de réfléchir aux programmes à mettre en place pour aider et soulager la peine des orphelins, des veuves et des veufs, au lieu d’engager la réflexion sur l’avenir de notre système de santé, le gouvernement du Président Alpha Condé a choisi d’organiser des mamayas au prix de milliards et au son des musiciens dont certains avaient perdu la voix quand leur propre gouvernement fermait les frontières avec la Guinée. Ceci pour dire que l’espoir est encore loin d’être permis.

Chers compatriotes,

La fin de l’année 2015 à aussi coïncidé avec la nomination d’un nouveau Premier Ministre, Monsieur Mamady Youla. Ne le connaissant pas personnellement, nous sommes de ceux qui lui ont donné la note positive sur la base des appréciations de ceux et celles de nos compatriotes qui le connaissaient. Mais puisque pour juger objectivement quelqu’un, il faut le faire sur la base de ses actes, il faut attendre d’observer Monsieur Youla dans l’action. En attendant, nous prenons acte de sa nomination.

Cependant, devons-nous faire remarquer que déjà, la toute première action que le Premier Ministre Mamady Youla a posé semble manquer d’audace, d’imagination et même d’originalité. En effet, celui qui l’a nommé avait pourtant promis que, cette fois, il mettrait en place un gouvernement restreint, composé de membres compétents et intègres. La structure du gouvernement que vient de donner Monsieur Youla va en contre-sens de cet engagement. En nombre, il n’est pas très différent des gouvernements pléthoriques que les Guinéens ont connus durant les cinq dernières années. Trente et trois départements, c’est trop !

Il vous souviendra que, durant les campagnes pour la dernière présidentielle, nous avions promis au peuple que si nous étions élus, il n’y aurait pas un gouvernement de plus de vingt ministres durant notre présidence. En effet, la combinaison des départements du secteur agro-pastoral, du secteur de l’éducation, du secteur de la santé et des affaires sociales, du secteur du plan – du budget – de l’économie et des finances, du secteur des transports et des travaux publics, du secteur de l’intérieur et de la sécurité, du secteur de la justice et de la protection des droits et libertés, du secteur des affaires étrangères – de la coopération et des Guinéens de l’étranger, etc., nous aurait permis de réduire drastiquement la taille du gouvernement. Jean Jacques Rousseau n’a-t-il pas dit que l’homme publique ne produit pas, mais il consomme ; il consomme le superflu du peuple qui devient le nécessaire du publique. Mais en Guinée, à cause de la paupérisation structurelle, le nécessaire n’existe même pas, à plus forte raison le superflu.

En plus, de même qu’on n’aurait pas besoin d’un département de la réconciliation nationale, la Guinée a nécessairement besoin d’un département de la décentralisation pour connaitre les développements véritables des pouvoirs locaux.

Chers compatriotes,

Si certains d’entre vous ont commencé à avoir l’espoir en l’avenir à cause de la réélection de Monsieur Alpha Conde, nous avons le regret de vous dire que nous observons, quant a nous la continuité dans la négativité. La principale faiblesse du « Docteur en droit » qu’est Monsieur Alpha Conde est de considérer la loi comme un simple encombrement. Sous sa présidence, la violation de la Constitution et des lois de la République sont un exercice quotidien. Jamais durant la présidence de Monsieur Alpha Conde la période de révision de la liste électorale prévue dans le code électoral n’a été respectée. Jamais durant la présidence de Monsieur Alpha Conde le calendrier constitutionnel de l’Assemblée nationale n’a été respecté. Jamais durant la présidence de Monsieur Alpha Conde, l’Article 36 de la Constitution n’a été respecté. Comme la Plateforme des ONG- Balai Citoyen de Guinée, nous réclamons avec force le respect de l’Article 36 de notre Constitution.

Chers militants et sympathisant du BL et chers compatriotes,

Nous l’avons dit et répété ! Notre pays doit cesser d’être un pays d’occasions manquées. C’est pourquoi le BL rêve d’une rupture en Guinée. Le combat pour cette rupture a déjà commencé par la mise sur pied, avec d’autres formations politiques, de la Coalition des partis politiques pour la rupture (CPR). Nous allons nous atteler à la mise en œuvre de l’agenda déjà annoncé  à la presse par la CPR.

Pour terminer, chers militants et sympathisants, et chers compatriotes, je souhaite que Dieu guide les Guinéens vers un avenir de paix, de compréhension mutuelle, de justice, de liberté, d’égalité et de prospérité.

Bonne et heureuse année 2016 !

Faya L. Millimouno

Président du Bloc Libéral

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