Procès de Tamsir : l’ONG ‘’Ne touches pas à ma sœur’’ se fait entendre

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ONG contre le violAprès la mobilisation organisée hier, lundi 11 janvier 2016 au tribunal de première instance de Kaloum par des jeunes élèves pour soutenir le rappeur Tamsir, accusé de viol, Guineematin.com a joint au téléphone madame Mariama Ciré Sylla, membre du Collectif « Ne touches pas ma sœur » qui avait initié une marche contre les violences faites aux femmes, notamment contre le viol, il y a quelques semaines.

Tout d’abord Mariam Sylla a dit sa surprise d’apprendre cette attitude des jeunes manifestants, mais surtout le fait qu’on permette à l’accusé de faire passer des messages allant dans le sens de mobiliser d’autres personnes pour perturber la procédure judiciaire.

« On est un peu surpris. Nous voyons que malgré la décision des ONG de bâtir le paver pour que la justice soit faite et à ce que l’accusé soit amené à la justice, on s’est vraiment mis à l’idée que la justice allait faire son travail. On voit que l’accusé mobilise des gens qui par contre essayent d’entraver la justice. D’abord, un peu plutôt, il y a quelques jours, il a chanté une chanson dans la quelle il demandait pardon aux femmes et aux sœurs de Guinée, pas la victime. Ça aussi, on s’est demandé comment quelqu’un qui est en prison peut avoir accès à un studio pour faire une chanson ? C’est la question qu’on s’est posé. Il n’y a pas encore très longtemps, il a fait une publication sur Facebook qui indiquait qu’il avait une entrevue avec les jeunes. C’est ce qui avait donné lieu à une manifestation qui a conduit à reporter cette entrevue. C’est-à-dire que  son message a conduit à une manifestation qui a entravé la démarche normale de la procédure judiciaire qui est celle qui est en marche aujourd’hui pour faire toute la lumière sur cette affaire qui a suscité beaucoup d’indignation dans notre société », a expliqué madame Sylla.

A la question de savoir ce que son ONG demande aujourd’hui, madame Mariama Ciré souhaite que la justice envoie un message très clair à l’accusé. « Nous demandons à la justice de ne pas fléchir, de rester imperturbable dans sa démarche, mais aussi de se rapprocher de l’avocat de l’accusé en lui envoyant un message très clair, qu’il doit arrêter d’entraver la démarche de la justice pour s’assurer de l’impartialité dans le travail ; s’assurer que ce monsieur ne puisse pas faire des chansons, se connecter sur internet, envoyer des messages qui conduisent à des manifestations qui nécessitent à ce que les forces de sécurité viennent contenir la foule, tout cela dans le but d’influencer la marche normale de la justice. Il faut que le message soit très clair et que des punitions soient mises en place si le respect de la justice et de son impartialité n’est pas faite de la part de l’accusé. Donc, on demande à la justice comme l’engagement avait été fait lors de notre marche de rester imperturbable sur le dossier », a-t-elle exigé.

Autre chose qui a choqué les responsables et membres de cette ONG, c’est la publication d’un texte par Tamsir pour dire qu’il sera transféré vers le tribunal des enfants pour être jugé, contrairement à ce que disaient les différents rapports de police. « J’ai vu aussi qu’il allait être transféré au tribunal des enfants alors que les rapports de police indiquent bien qu’il a 23 ans. Donc, il faut vraiment beaucoup de vigilance pour ne pas que la justice soit affectée par une pression qui est juste une instrumentalisation de l’accusé qui veut pousser sa famille, ses amis pour mettre de la pression sur la justice. C’est ce qu’on ne veut pas. Dès qu’il a été saisi, notre volonté, c’était de le ramener en Guinée pour le juger. Comme cela a été concrétisé, nous les ONG, nous avons voulu nous mettre en retrait pour laisser la justice faire son travail. C’est ce que nous demandons à toutes les parties prenantes », a-t-elle dit.

Mamadou Alpha Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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