RPG : les dessous d’une crise à plusieurs tentacules

MandjanLibre Opinion : Le parti présidentiel, le RPG en l’occurrence, enregistre des remous, depuis la mise en place du nouveau gouvernement sous la coupole de Mamady Youla, le tout nouveau Premier Ministre. Trois fois hélas ! Cette crise est plus profonde que l’homme de la rue ne l’imagine, quand bien même il n’y a, à en croire nos sources proches de la grogne, aucune tentative de déstabilisation du Professeur Alpha Condé dans son fauteuil présidentiel.

Par contre, insistent nos sources, c’est la guerre pour la succession en 2020 qui est enclenchée, tant et si bien que certains caciques du RPG ne partageraient pas les différentes stratégies que leur champion envisagerait en perspective des joutes électorales de 2020.

Premièrement : La modification de la Constitution devant permettre au Professeur Alpha Condé de briguer un troisième mandat. De sources concordantes, certains cadres du parti estimeraient que cette stratégie ne milite pas en faveur de leur ascension après avoir consenti d’énormes sacrifices durant plusieurs décennies, alors qu’à leurs yeux, leur Champion à tendance à confisquer le pouvoir à son seul profit, avec à la clé une gestion clanique qui exclurait les vrais Rpgistes, en faisant bien-entendu la part belle à ceux qu’ils considèrent comme leurs bourreaux d’antan, parmi lesquels figure le Général Bouréma Condé, ancien sous-préfet de Banankoro et actuel Ministre de l’Administration du Territoire.

Clamant que la politique est loin d’être une religion dont on récolte les effets bénéfiques dans l’autre Monde, les caciques du RPG estiment qu’après moult réflexions sur le mode de gestion de leur leader pendant quelques années, un troisième mandat de celui-ci friserait la gourmandise et l’égoïsme au détriment d’autres cadres à même de porter et de maintenir allumé le flambeau du parti après les deux mandats constitutionnels du Professeur-Président. C’est justement pour cette raison que les frondeurs exigent la tenue urgente du Congrès du parti afin que le successeur d’Alpha Condé soit déjà positionné. Et, ce successeur doit absolument avoir dans ses veines « le sang originel » du parti.

Deuxièmement : On soupçonne le Professeur-Président de vouloir positionner son fils unique pour assurer sa succession. Là-dessus, c’est encore un niet catégorique qu’opposent certains hiérarques du parti, au motif « qu’ils ne peuvent pas planter l’arbre et d’autres en récoltent les fruits ». Ils vont jusqu’à se poser la question de savoir où était le fils du Président lorsque des militants du RPG tombaient sur le champ du combat.

Troisièmement : Les thuriféraires d’hier du Professeur Alpha Condé s’opposeraient également au positionnement d’un quelconque allié, fut-il l’actuel Haut Représentant du Chef de l’Etat, pour briguer la candidature du parti en 2020. Or, de forts soupçons pèseraient sur le Professeur Alpha Condé de vouloir jouer ce jeu, au cas où il échouerait avec les deux premières stratégies.

Bref, dire que le nouveau gouvernement ne comporte presque pas de cadres du parti ne constitue que la face émergée du l’iceberg. La crise est d’autant plus sérieuse et profonde que le Professeur-Président se doit absolument d’en trouver urgemment des solutions idoines avant qu’elle ne prenne d’autres proportions ingérables. Que Dieu sauve la Guinée et les Guinéens. Amen !

Mandian SIDIBE depuis Dakar
Contact: 00221 77 347 25 38

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