Pourquoi nos médecins tuent dans les hôpitaux ? Dr. Falivogui dénonce le ministère de la Santé

Hôpital LabéC’est à la radio Espace Fouta, dans son édition de midi de ce vendredi 15 janvier 2016, que le Directeur Adjoint de l’hôpital régional de Labé a laissé éclater sa colère : « s’il y a 24 qui sont admis à un test de recrutement, avant la fin de l’année, vous retrouverez 300 en classe. Vous avez des élèves à l’école secondaire de la santé qui ne peuvent pas écrire une phrase. On a demandé à un élève de la 3ème année d’écrire l’eau, il a écrit ‘’leou’’… », a notamment dénoncé Dr. Diarra Falivogui, a appris Guineematin.com à travers un de ses correspondants basés à Labé. 

Tout d’abord, Dr. Diarra Falivogui a expliqué que la pédiatrie de l’hôpital régional de Labé est dirigée par un médecin non spécialisé par la faute du ministère de la santé.

Selon le Directeur Général Adjoint de l’hôpital régional de Labé, Dr. Diarra Falivogui, la présence de Dr. Issa Baïlo Keïta à la tête de la pédiatrie constitue une entorse au plan de carrière.

«La gestion du personnel de la santé pose énormément de problèmes. L’hôpital régional de Labé n’a pas de pédiatres aujourd’hui. Le pédiatre qui était là a été muté sans être remplacé. Comment le département s’est alors organisé à muter se pédiatre sans le remplacer ? Nous avons combien de pédiatres dans le pays. C’est un ancien directeur préfectoral de la santé qui est actuellement chef du service de la pédiatrie de Labé. Non respect du plan de carrières. Il n’est pas fait pour la pédiatrie. Nous avons encadré un jeune qui est venu pour sa thèse de mémoire. C’est ce dernier qui appui le directeur préfectoral de la santé dans la gestion de la pédiatrie», déplore le Directeur Général Adjoint de l’hôpital régional de Labé.

Dr. Diarra Falivogui a par ailleurs dénoncé les conditions de recrutement des élèves de la santé : « s’il y a 24 qui sont admis à un test de recrutement, avant la fin de l’année, vous retrouverez 300 en classe. Vous avez des élèves à l’école secondaire de la santé qui ne peuvent pas écrire une phrase. On a demandé à un élève de la 3ème année d’écrire l’eau, il a écrit ‘’leou’’. Il y d’autres, quand tu dictes, ils ne peuvent même pas prendre notes, parce qu’ils ne peuvent pas écrire. Si on prend les gens qui vendent les bananes ou du charbon pour les installer comment voulez-vous qu’on ait des résultats. Si tu ne peux pas assimiler la théorie, comment être un bon praticien ».

Le Directeur Général Adjoint de l’hôpital régional de Labé reconnait que c’est une mauvaise gouvernance qui est à l’origine des maux dont souffre le monde sanitaire guinéen : « qu’est-ce que le ministre peut-il faire à lui seul, s’il est entouré des gens qui ont déjà créé cette situation ? S’il veut changer, ils vont l’isoler. Il est obligé de suivre l’équipe qu’il a trouvé en place s’il veut intégrer le groupe ».

Comme pour dire qu’il y a beaucoup de chose à revoir dans le système de santé guinéen : « bref, il faut revoir la gouvernance au niveau de notre système de santé ».

C’est le coup de gueule de ce médecin qui est depuis longtemps confiné à jouer les seconds rôles à l’hôpital régional de Labé.

Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com
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