Conakry Express comme si vous étiez : le calvaire et le bonheur…

train, Conakry ExpressL’engouement que connait le train Conakry Express, est une réalité qui se passe tous les jours ouvrable de l’embarcation, à Kagbélén (Dubréka), jusqu’à la destination au niveau de petit bateau (Kaloum), a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A 17 heures, à la station du train Conakry-express, c’est une foule immense qui se bouscule pour monter, chacun se bat de son côté pour tenter de  se  trouver, disent-ils, la meilleure place.

A la montée, des brouhahas, des chaussures qui tombent, des  pertes d’argent et autres petits objets de valeurs, notamment des téléphones  sont enregistrés. En dépit de toutes ces difficultés pour monter, c’est un ouf de soulagement une fois dans le train d’après les passagers rencontrés par Guineematin.com à travers notre reporter.

Zézé Enéma Guilavogui, journaliste, est un habitué du train : « les matins, du lundi au vendredi, chaque fois  que j’ai un programme à Coléah ou en ville, j’attends le train. La venue de ce train a été une bonne chose pour les gens de Conakry et périphéries. Cela fait des mois que j’ai arrêté de me plaindre ou être  confronté aux interminables bouchons de Conakry et crises de véhicules.  En plus, le coût du transport est nettement réduit », a-t-il dit.

Par ailleurs, Zézé estime que la seule chose qu’il déplore est la surcharge. « Les contrôleurs et billettistes ne tiennent pas compte de la capacité du train. Pour eux, l’essentiel est d’avoir plus de passagers», a-t-il signalé.

Fanta Camara, marchande à Madina,  loge à Cosa « Ce train de passagers est devenu depuis quelques années, le moyen de transport le moins cher du pays, car d’un quai à un autre, le prix est seulement à 500 GNF par arrêt contre 1 000 GNF dans les  autobus et 1 500 GNF dans les taxis, évidement par tronçon ».

Selon elle, le seul problème est au niveau de l’embarcation, « c’est la loi du plus fort. J’ai fait même un faux pas une fois et j’ai failli perdre mon pied qui a été coincé à la montée. C’est ça que je trouve comme difficulté, sinon pour le reste, c’est de la classe. Contrairement aux taxis et autres véhicules de transport circulant à Conakry, dans Conakry-express, il y a la climatisation et la télévision. Une fois même, tellement que j’étais concentrée à la télé, j’ai dépassé là où je devrais descendre sans me rendre compte’’, confie-t-elle.

Mohamed Bah est comptable dans une banque privée de la place : «  Je quitte la cité Enco 5 pour la ville, du lundi au vendredi. Mais, franchement, ce train m’arrange beaucoup aujourd’hui. Avant, pour le transport seulement, je  prélevais 294 000 GNF  de mon salaire ; soit 10 500 GNF par jour. Aujourd’hui, cette dépense est vraiment revenue à  la baisse, grâce à Conakry-express. Le problème, les matins, il y a un retard, c’est comme si on privilégiait ceux de Madina. C’est pourquoi, je préfère m’embarquer le soir que les matins  pour éviter trop de retard», dit-il.

De son côté, Younoussa Camara, technicien et contrôleur du train Conakry-express, en décrivant le train, a expliqué qu’il a « deux locomotives dont un cabinet d’alimentation ; 13 voitures climatisées de 118 places chacune avec deux douches pour chacune aussi ; une armoire électrique plus des écrans téléviseurs ».

Abordant les difficultés rencontrées, il rappelle l’absence d’un chemin de fer spécialement destiné à ce train,  l’envahissement des rails par des ordures, le refus de certains passagers de respecter le règlement intérieur du train.  Notamment à ne pas marcher pendant que le train roule ou s’arrêter à côté de l’armoire électrique, etc.

Parlant de la sanction réservée aux passagers qui tenteront de frauder, il confie qu’ ‘’une fois pris en fraude, ils  seront obligés de doubler le prix des tickets du départ Kagbélén (Dubréka) jusqu’au point de chute, sis au petit bateau (Kaloum), soit un montant total de 18.000 GNF’’, a dit Monsieur Camara.

Yacine Sylla pour Guineematin.com

Tel : (+224) 628 71 71 56

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