Parlement : des pratiques budgétaires malsaines encouragées par nos députés

le président de l'Assemblée nationale, Claude Kory KondianoLa République de Guinée est sortie de la transition le 28 septembre 2013, date de la tenue des élections législatives. Depuis le 14 janvier 2014, le pays est doté d’un parlement issu des urnes et représentant toutes les sensibilités politiques. Mais, nos députés de toutes les mouvances semblent se préoccuper plus à s’enrichir qu’à penser au bas peuple.

Comme toutes les institutions, l’Assemblée Nationale est dotée d’un budget autonome et fait d’ailleurs figure de favori dans les différentes lois de finances de l’Etat…

Dans la loi de finances initiales 2014, le budget du Parlement était de 32 milliards 94 millions. Un budget proposé par le défunt CNT (conseil national de transition). Ce budget a été modifié la même année pour être portée à 88 milliards 6 millions par nos élus !

En 2015, la loi de finances initiales fixait à 87 milliards 890 millions contre 95 milliards dans la loi des finances rectificative de la même année, a appris Guineematin.com des sources bien informées.

Et, cette année (2016), malgré la baisse du budget de l’Etat à plus de mille cinq cent (1 500) milliards, celui du parlement est en hausse de plus de trente (30) milliards !

L’apartheid salariale à l’Assemblée nationale

En même temps, le traitement des salaires affiche 9 milliards 475 millions (LFI 2014) contre 18 milliards 18 millions (1ère modification) avant de s’établir à 27 milliards 494 millions (LFR) au cours de la même année.

En 2015, ces salaires ont gardé le même niveau, soit 27 milliards 494 millions de francs guinéens.

En 2016, la loi de finances initiale prévoit au titre des salaires, 58 milliards 210 millions de francs. Seul paradoxe, le traitement salarial du personnel parlementaire est resté en l’état. Soit 440 mille pour les plantons, 650 mille pour certaines secrétaires (B), 750 mille pour la catégorie des assistants (Hiérarchie B et A). Les primes connaissent la même stagnation que les salaires.

Le traitement des cadres subirait le même sort. Aucune augmentation depuis le départ d’Elhadj Aboubacar Somparé, président du Parlement qu’il dirigé de 2002 à 2008.

Le traitement des députés lui est passé d’un million 200 mille en 2008 à plus de 15 millions en 2014. Les primes de sessions, elles, sont parties de 50 mille en 2008 à 500 mille en 2014. Les primes par plénière sont portées à un million contre 50 mille sous l’ère Somparé. De même que les travaux en commission et inter-commission qui sont primés par séance à 500 mille et 700 mille par député contre 20 mille en 2008. Ceci, sans compter les primes de communication, de logement, de couverture sociale, et autres. Seuls les députés en ont le droit dans notre pays. Le personnel, lui, est contenté de 50 mille de prime par jour pendant la session.

Le plus révoltant est que le Président de l’Assemblée actuelle passe son temps à dire qu’il a réglé le problème du personnel auquel il a promis, depuis 2014, une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Mais, jusqu’à présent, c’est promesses de Claude Kory Kondiano restent des simples déclarations en l’air, disent de nombreux employés parlementaires qui ont parlé à Guineematin.com ces derniers mois.

Pourtant, selon le député et leader du RDIG, Jean Marc Telliano, l’actuel chef du perchoir a partout des immeubles en seulement deux (2) ans… Est-ce comme cela que nous parviendrons à apporter le changement pour le bonheur et l’avenir de nos compatriotes ?

Nouhou Baldé

 

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