Assassinat de notre confrère Elhadj Mamadou Diallo : le cri de cœur d’une journaliste

Asmaou Barry, journaliste au groupe Le Lynx-La Lance et membre de l'ONG F2DHG
Asmaou Bah, journaliste au groupe Le Lynx-La Lance et membre de l'ONG F2DHG
Asmaou Barry, journaliste au groupe Le Lynx-La Lance et membre de l’ONG F2DHG

C’est de l’intérieur du pays qu’elle a appris le décès de notre confrère Elhadj mamadou Koula Diallo de Guinee7. Dans un entretien avec Guineematin.com, Asmaou Barry, journaliste au groupe de presse Lynx/Lance et membre de l’ONG « Femmes développement et droits humains » a dénoncé avec la dernière énergie cet assassinat et réclamé une mobilisation générale pour réclamer justice.

Guineematin.com vous propose cette réaction à chaut de notre consœur qui est actuellement en séjour à Kindia

Un journaliste tué pour avoir voulu couvrir un évènement afin d’informer le public. On nous dira que c’est le hasard. Qu’il s’est retrouvé au mauvais endroit et au mauvais moment. Mais, c’est cela aussi le métier de journalisme. Prendre des risques pour servir la population en l’informant de ce qui se passe. Je me demande quel était l’état d’âme de celui qui a pointé une arme sur un journaliste qui n’a que son stylo, son bloc note et un enregistreur à la main.   Il faut  que l’auteur de ce crime soit identifié pour être traduit en justice.

Il est temps que les journalistes se mobilisent pour dire STOP. Que ne subissons-nous pas dans ce pays où la violence est encrée dans les veines des gens ?  On nous malmène, retire nos appareils et même nous frappe. On se rappelle encore qu’un monsieur de la présidence avait giflé un journaliste au musée parce qu’il voulait une photo.

Pendant qu’on a encore la douleur de la disparition de Chérif Diallo, on ne nous dit rien d’ailleurs de ce qui c’est vraiment passé après qu’une enquête ait été ouverte. On a vécu récemment l’attaque contre Moussa Moise. De nombreux journalistes sont brutalisés lors des manifestations de rue, maintenant on nous tire à bout portant. Je sais que les autorités diront qu’une enquête sera ouverte, mais si on ne tient pas garde, cette enquête ne se refermera jamais. La famille de Elhadj ne saura jamais ce qui lui est arrivé.

L’ensemble de la société guinéenne, les ONG et particulièrement les médias et toutes les personnes éprises de justice doivent joindre les efforts pour mettre fin à l’impunité contre les exactions commises sur les journalistes. L’assassinat de ElHadj Mohamed Diallo constitue une triste occasion pour les journalistes, les avocats, les responsables politiques et bien d’autres d’examiner la question de l’impunité et les réponses possibles pour prévenir cette violence contre les journalistes.

Propos recueillis par Abdoul Karim pour Guineematin.com

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