Issa Sy, handicapée : « je refuse que mon handicap soit un fardeau pour les autres »

 

Issa Sy, handicapéeAgée de 28 ans, Issa Sy est étudiante en licence 1, option Pharmacie, à l’université Kofi Annan de Guinée. Née avec un handicap physique, Issa Sy  forge son destin et refuse que celui-ci lui impose des limites. Après treize ans d’études dans sa préfecture natale, Dinguiraye, cette jeune fille se retrouve dans la capitale guinéenne pour sa première année universitaire, après avoir décroché son baccalauréat au lycée El hadj Oumar Tall de Dinguiraye.

Handicapée des pieds et des mains, Sy se sert  de ces deux moignons qui lui servent de bras pour écrire. Pour monter les escaliers de sa faculté afin de rejoindre sa salle de classe,  l’étudiante se draine avec ces deux jambes ramollies jusqu’au quatrième étage pour rejoindre ces camarades.

Dans cette salle Guineematin.com est allée à la rencontre de cette courageuse jeune fille qui, au-delà des barrières que lui  impose son handicape, se bat pour ne rien envier aux autres. Même si elle croit au destin, elle refuse cependant que celui –ci lui impose des limites.

« Le destin de Dieu est inévitable. Comme ce n’est pas une maladie, je peux travailler sans que cela ne me fatigue. Je suis venu au monde comme ça et je l’accepte comme tel. C’est à certains moments que je comprends que je suis handicapée. »

Issa SyComment arrive-t-elle elle à s’en sortir? : « Par la grâce de Dieu j’arrive à faire beaucoup de choses. A la maison je fais le linge, la vaisselle, je prépare à manger » dévoile-t-elle. Tenez-vous bien qu’elle est capable de piler et de faire beaucoup d’autres travaux ménagers.

S’agissant de ses études, Issa Sy nous confie que « depuis la première année, je mettais mon ardoise sur les jambes pour écrire, et jusqu’à maintenant c’est ce que je fais. Mais ici à l’université je rencontre un peu de problèmes, parce que les leçons son vite dictées, ce qui m’oblige d’emprunter les cahiers de mes amis souvent pour me mettre à jour. C’est pourquoi je demande aux bonnes volontés de m’aider à avoir un ordinateur pour que je puisse être au même niveau que mes camarades de classe », lance-t-elle.

Par jour elle débourse 15.000 GNF pour se rendre à la faculté. Vue les difficultés de déplacements dans la capitale, elle s’est attachée le service d’un moto-taxi, c’est pourquoi elle demande au ministère de l’action sociale  de l’«aider à avoir une moto pour que je puisse trouver quelqu’un qui va me déposer chaque matin à l’école. En ce moment je paye 90.000 GNF par mois », a-t-elle précisé.

Issa Sy  refuse que le destin lui impose la mendicité « Depuis que j’ai compris quelque chose, je n’ai pas voulu faire le mendiant. Je sais que si les gens ont pitié de moi, mais ils ne peuvent me donner que ce qu’ils ont, je refuse que mon handicap soit un fardeau pour les autres. C’est pourquoi je me bats pour terminer mes études », laisse-t-elle entendre avec assurance.

Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com

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