Energie Solaire : le Maroc à l’avant garde de l’industrie des énergies propres et renouvelables

MarocLe Roi Mohammed 6 met en service la Centrale Solaire ‘’Noor -1’’ d’OUARZAZATE  doté d’une capacité de production  de 160 MW.

Un modèle à méditer pour d’autres pays africains comme le notre, engagés dans la bataille énergétique.

Une Centrale solaire de type mono-turbine avec une technologie thermo solaire rendue fonctionnelle, le geste accompli en début février 2016 à Ouarzazate par le Roi Mohammed 6 du Maroc peu paraitre anodin, mais il dégage, aux yeux des tous les observateurs avertis, une symbolique extrêmement importante qui fait du Royaume Chérifien, l’un des tous premiers pays de la planète à se mettre en phase avec les engagements de la COP 21 de Paris-2015 pour la protection de l’environnement et la réduction des gaz à effet de serre  à l’échelon planétaire. En procédant à la mise en service de la Centrale Solaire Noor 1 dotée d’une capacité de production de 160 MW, le Roi Mohammed 6 a confirmé la détermination du Maroc de diversifier son Bouquet énergétique national conformément aux engagements pris par Sa Majesté lors de la COP 21 de Paris en mettant un accent particulier sur le potentiel des Energies propres à source renouvelable dans le mix électrique national. Une vision qui cadre avec le choix stratégique de la transition énergétique du Royaume ne disposant pas d’énergies fossiles (pétrole) de satisfaire ses besoins énergétiques à hauteur de 42% en énergie renouvelable, comme le solaire et l’éolien.

Projet vert et propre, la centrale Noor ‘’lumière en arabe’’ permettra d’éviter, selon les spécialistes « le rejet de 240.000 tonnes de CO2  par an. Et à terme, le complexe intégrant Noor 2,3 et Noor 4,  permettra au Maroc de réduire de 32%  ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 honorant ainsi l’engagement pris à  la COP 21 de Paris en 2015 ».

En effet, La Centrale Noor-1 qui capte le rayonnement solaire pour produire 160 MW a nécessité 30 mois de travaux effectués par 2.000 employés dont 85% de compétences marocaines relevant des secteurs des PME, du BTP, de la métallurgie et du câblage.

Ce mégaprojet qui s’étend sur plus de 3 milles hectares prévoit l’installation de 3 autres centrales solaires (Noor 2, 3 et 4). Une fois achevé, le complexe Solaire produira 580 MW… de quoi couvrir les besoins en électricité d’un million de foyers au Maroc.

Piloté par l’Agence Marocaine de l’Energie Solaire, ce projet ‘’ novateur’’ a bénéficié de l’appui financier, technique et technologique de l’Agence Française de Développement, de la BAD, de la Banque Mondiale, de la BEI, de la KFW et de l’Union Européenne.

Lancé à Ouarzazate par le Roi Mohammed 6,  le complexe Solaire Noor qui coûtera 622 millions d’euros est programmé également dans les villes marocaines de Laâyoune, Boujdour, Midelt, et Tata.

Outre son impacte en couverte énergétique,  sa mise en œuvre contribue au développement  socio économique et culturel des régions avec le désenclavement des villes et villages, l’émergence de nouveaux produits touristiques assortie d’activités créatrices de revenus pour les populations.

Maroc 2Un modèle de projet qui doit inspirer la Guinée et d’autres pays africains

Capter les rayons du soleil pour fournir de l’électricité à partir de l’énergie propre à la source intarissable, l’approche fondée sur le recours à la technologie du thermo solaire avec des capteurs cylindro-paraboliques développée par le Maroc doit inspirer les pays en voie de développement tels que la Guinée confrontés aux récurrents problèmes de couverture des déficits énergétiques.

En effet, le soleil, source intarissable d’énergie qui illumine en toutes saisons,  toutes les régions du continent est un combustible accessible et bon marché. En Guinée, pour des contrées éloignées comme (Siguiri, Mandiana, Kérouané, Beyla, Yomou, Tougué, Lélouma, Koubia, Koundara, Gaoual, Dinguiraye, Mali, Telemilé…) et des localités innaccessibles à l’image de (Niagassola, Siguirini, Youkounkoun, Yombiro, Womey, Koyama, Balaki, Daramagnaki, Sangaréah, Kassa, Benty, Bangouya, Sagalé, Bantignel …) des centrales similaires à celles de Noor 1 (160 MW) construites et exploitées en partenariat avec le Royaume chérifien serait d’un apport déterminant pour le développement accéléré et intégré de l’économie nationale et  particulièrement, de celle de l’arrière pays.

Une technologie à porté de main, des investissements rentables pour un développement durable, des installations moins coûteuses à entretenir pour des projets novateurs compatibles avec les engagements de la COP 21 … la Guinée, pays  résolument engagé dans la bataille de résorption de la fracture énergétique devrait s’en inspirer. Un complexe de centrales solaires essaimant le pays appuyé par des sites éoliens comblerait sensiblement le grand déficit de couverture énergétique du pays.

A titre d’exemple, le Maroc exploite déjà 800 MW issus de son parc éolien et projette de développer et d’ajouter a son complexe, des installations capables de produire 550 autres MW d’électricité obtenues à partir simplement de la force du vent (l’éolien).

Des projets modèles conçus et montés sous le prisme de la coopération tripartite et calibrés pour répondre aux exigences de la COP 21 trouveraient, à n’en pas douter, des ‘’preneurs’’ type P-P-P ou une oreille attentive auprès des bailleurs tels que la Banque Mondiale, la BAD, la BEI, les agences de développement internationales, les partenaires du système des Nations Unies ou des agences de protection de l’environnement.

La perspective annoncée et espérée d’une Guinée ‘’Pays Emergent’’ passe par l’exploitation à grande échelle de nos ressources solaires et des autres sources d’énergies renouvelables comme l’éolien pour venir en appoint, si non en complément, aux capacités de production des projets de barrages hydro énergétiques de Kaleta et bientôt de Souapity.

Ne dit-on pas que Gouverner, c’est prévoir ? Or une certitude se dégage, de l’avis de tous les analystes avertis et des spécialistes de la prospective : le développement durable pour une croissance saine et partagée n’aura pour source pérenne, accessible et bon marché que dans l’énergie propre et renouvelable notamment le solaire et l’éolien.

Ibrahima Ahmed Barry, journaliste Consultant

Facebook Comments Box