Prix du carburant : Faya Milimono dénonce l’accord, montre des failles et exige la baisse…

carburant« La question que je me pose est celle de savoir de quel droit et en vertu de quelle loi un syndicat représentant moins de 2% de la population peut signer un accord pour fixer le prix d’un produit consommé directement ou indirectement par 100% de la population ? », s’interroge Docteur Faya Milimono, président du parti Bloc Libéral, la deuxième force de l’opposition guinéenne.

Guineematin.com vous propose, ci-dessous, cette réaction à chaud le protocole d’accord entre le Gouvernement et l’inter-centrale CNTG/USTG.

Dr. Faya Milimono, président du Bloc Libéral«2.1. De la révision du prix du carburant à la pompe 

Les parties conviennent de maintenir le prix du litre de carburant à son niveau actuel. Par ailleurs, elles conviennent que, si le prix du baril venait à augmenter, le prix à la pompe en Guinée continuera à être maintenu au prix de 8000 GNF jusqu’en Décembre 2016.
Cependant, si le prix du baril se maintient à 57 Dollars, le Gouvernement, le Patronat et le Syndicat conviendront du prix du litre à appliquer à la pompe dans les 90 jours.
 »

Tel est l’accord signé par l’inter-centrale CNTG/USTG et le gouvernement guinéen sur le prix du carburant à la pompe.

Sur ce dossier de la baisse du prix du carburant à la pompe, je commence par dire que le syndicat a perdu une très bonne occasion de se taire. Car, la question que je me pose est celle de savoir « de quel droit et en vertu de quelle loi un syndicat représentant moins de 2% de la population peut signer un accord pour fixer le prix d’un produit consommé directement ou indirectement par 100% de la population ? ». Pire, je considère que cet élément de l’accord sonne comme un satisfecit à la mal gouvernance entretenue par les gouvernements pléthoriques du Président Alpha CONDE depuis 2011. C’est pourquoi, au nom du Bloc Libéral et pour la justice sociale que le parti a le devoir sacré d’exiger, je déclare cet élément de l’accord nul et de nul effet. Autrement dit, la lutte doit continuer jusqu’à l’obtention de la diminution du prix du carburant à la pompe, proportionnellement au prix du baril sur le marché international.

Ce qu’il faut dire et répéter est que, dans l’histoire de notre jeune nation,  jamais un régime n’a reçu autant de fonds que celui de Monsieur Alpha CONDE. Mais, durant 5 ans, celui-ci a gouverné le pays sans programme de base avec une gestion calamiteuse. Des  crimes économiques organisés et des pillages de ressources avec la complicité des dignitaires et des clans que lui-même aura mis en place se sont commis sous les yeux de TOUT LE MONDE. Parmi les facteurs qui ont mis l’économie guinéenne à plat aujourd’hui, il faut citer, entre autres :

  • Les contrats de gré à gré engloutissant des milliards de surfacturation dans le domaine des travaux publics et sous la bannière des fêtes tournantes d’indépendance, des chantiers non encore achevés alors que les comptes publics sont au rouge ;
  • Une campagne présidentielle vorace des comptes publics, des billets distribués pour acheter des voix et des milliards engagés pour la propagande du « progrès en marche ». Conakry et le reste du pays sont encore inondés de panneaux propagandistes. Le « Coup OK », devenu le Coup chaos a engendre le coup sec de l’économie guinéenne ;
  • L’endettement du trésor public auprès de la Banque Centrale pour plus de 1800 milliards de GNF avec pour conséquence la dépréciation de la monnaie par rapport aux devises étrangères, l’accroissement de la pauvreté et la diminution du pouvoir d’achat des populations ;
  • Les violations répétées de la Constitution et des lois qui ont fini par convaincre tout investisseur que la Guinée, loin d’être une République, est devenue une jungle qu’il faut éviter pour le moment ;
  • L’instabilité créée par le « seul projet » de Monsieur Alpha CONDE de tuer l’opposition. Or il ignore que la démocratie se construit avec l’opposition. Etc.

Je promets que, dans les jours à venir, le Bloc Libéral et ses partis alliés, soumettront une proposition complète de sortie de cette crise multidimensionnelle. En attendant cette proposition, je suggère de :

  • Réduire le nombre actuel de Ministres à 20, car la Guinée n’a pas besoin de pléthore de membres du gouvernement; la Guinée a besoin de Ministres compétents et capables de conduire les actions gouvernementales au bénéfice du peuple ;
  • Supprimer la pléthore de conseillers à la présidence et à la primature qui font office de Ministres ;
  • Nommer un véritable Président de la Cour des Comptes, assigner Monsieur Mohamed DIARE en résidence surveillé et auditer l’ensemble des comptes publics pour les cinq dernières années;
  • Réduire considérablement le train de vie de la Présidence et des membres du gouvernement en supprimant l’achat de voitures de luxe pour les commis de l’Etat et des tickets de carburants, en diminuant les voyages du Président à l’extérieur et en réduisant le budget de souveraineté, le train de vie des ministres et des directeurs nationaux, etc.
  • Entreprendre des réformes courageuses avec effets immédiats pour assainir la pagaille économique actuelle instaurée par le régime de Monsieur Alpha CONDE.

Je termine en invitant les militants et les sympathisants du Bloc Libéral, les plateformes de la société civile, les organisations de jeunes et de femmes, les enseignants contractuels, les organisations paysannes, les partis politiques d’opposition et toutes les personnes éprises de justice à poursuivre la lutte jusqu’à bouter définitivement la mal gouvernance en dehors de nos frontières, pour le bonheur de tous.

 

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