L’eau : une denrée devenue rare au château d’eau de l’Afrique Occidentale

eau 1La journée mondiale de l’eau est célébrée ce mardi 22 mars 2016 de par le monde. Mais le moins que l’on puisse dire est que la Guinée, notamment sa capitale Conakry, connait une crise énorme liée au manque d’eau, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les robinets sont toujours à sec en Guinée, pays qualifié de château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. De nombreux cours d’eau, qui arrosent la sous région prennent leur source en Guinée, mais nos dirigeants ne parviennent toujours pas à procurer de l’eau en quantité suffisante, mais aussi en qualité, aux citoyens de ce qu’on appelait autrefois les Rivières du Sud.

Pour se rendre compte du calvaire que connaissent nos concitoyens dans l’approvisionnement en eau, il suffit de faire un tour dans certains quartiers de la banlieue de Conakry. Il est 5 h 30 minutes ce mardi 22 mars 2016, quand madame Aissatou Lamarana Diallo se lève pour se rendre à la pompe, déjà envahie par plusieurs autres femmes. Elles sont toutes munies de bassines, de bidons et d’autres ustensiles et attendent leur tour si la pompe ne les « laisse pas en cours de route », pour parler des coupures régulières.

« Toutes les nuits c’est comme ça, nous sommes obligées de nous lever vers 4 heures. Moi je prépare du riz que je revends le matin, et l’eau ne vient que tard la nuit. Je ne dors pas tranquille quand je pense que je n’ai pas d’eau à la maison, surtout à cette période de saison sèche. On se lève la peur au ventre pour espérer trouver de l’eau», s’est plaint la bonne femme, domiciliée au quartier Koloma Soloprimo, dans la commune de Ratoma.

Dans certains quartiers, l’existence des forages rend la tâche plus facile aux nombreuses femmes. Mais elles sont obligées d’attendre que le propriétaire des lieux libère le raccord. C’est le cas de Mariam Souaré, qui habite au quartier Dar-Es-Salam, commune de Ratoma. Selon elle, c’est très tôt qu’elle se lève pour se rendre chez les voisins.

« Quelques fois on vient patienter ici à partir de 6h 15. On aligne les bidons et on attend. Le monsieur ouvre le tuyau aux environs de 7h 00 et tu attends ton tour mais quelques fois nous sommes très nombreuses et les disputes sont incessantes. C’est très dur, tous les raccords de la SEG sont coupés depuis que l’eau ne vient plus ici et cela fait des années. On paye aussi des jeunes pendant la journée pour qu’ils nous apportent de l’eau. Le bidon se vend à 500 francs guinéens », a précisé la lycéenne.

Selon des spécialistes, plusieurs maladies qui frappent les citoyens de nos jours sont causées par un manque d’eau de qualité.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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