« Ville morte ne veut pas dire sortir dans la rue ou empêcher les autres », dit Alpha Boubacar de l’UFDG

Alpha Boubacar Bah, membre du bureau exécutif de l'UFDG

Alpha Boubacar Bah, UFDGAprès l’interview du porte parole de la Gendarmerie nationale, le commandant Mamadou Alpha Barry, Guineematin.com a reçu, dans la soirée d’hier, mardi 29 mars 2016, monsieur Alpha Boubacar Bah, de la cellule de communication de l’UFDG. Il a été question des deux journées « ville morte » d’aujourd’hui et de demain, 31 mars, appelées par l’opposition guinéenne pour demander une baisse du prix du carburant à la pompe.

En attendant la version vidéo, nous vous proposons, ci-dessous, le décryptage de cet entretien :

Guineematin.com : Alpha Boubacar Bah, comment se préparent les deux journées « ville morte » des 30 et 31 mars 2016 ?

Alpha Boubacar Bah : Comme d’habitude nous avons fait un communiqué dans lequel nous avons demandé aux populations guinéennes, toutes obédiences politiques confondues,  de n’exercer aucune activité demain mercredi et après demain jeudi. C’est pour bien entendu pour protester contre le refus  du gouvernement de baisser le prix du carburant comme l’ont fait d’autres pays de la sous-région.

Guineematin.com : C’est la première fois que vous appelez à une action de vos militants depuis l’exclusion du premier vice-président et fondateur de l’UFDG, Bah Oury. Ne pensez-vous pas que cela pourrait avoir des conséquences  sur la mobilisation ?

Alpha Boubacar Bah : On l’a dit et répété, l’ancien vice-président est exclu et c’est du has been, comme on le dit en Anglais. Nous ne pensons plus à lui pour entreprendre telle ou telle décision. Et, d’ailleurs, qu’est-ce qu’il représente pour empêcher une ville morte ou une manifestation de notre parti.

Guineematin.com : On le dit très populaire sur l’axe !

Alpha Boubacar Bah : S’il était populaire, il l’aurait prouvé. Je ne veux vraiment pas qu’on polémique sur cette question. Cela ne nous préoccupe pas du tout.

Guinematin.com : On a eu un entretien avec le porte-parole de la Gendarmerie nationale qui prévoit une sécurisation des grands carrefours. Est-ce que vos militants vont rester à la maison ou est-ce qu’il y a un risque qu’ils sortent et qu’il y ait des affrontements ?

Alpha Boubacar Bah : L’appel que nous lançons  est que toutes les populations guinéennes respectent ce mot d’ordre en restant à la maison. Ville morte ne veut pas dire sortir dans la rue ou empêcher les autres qui veulent aller vaquer à leurs affaires ou qui ne respectent pas le mot d’ordre de l’opposition. Nous comptons sur le civisme de nos militants pour que ces deux journées soient vraiment des villes mortes.

Guineematin.com : Vous pouvez ne pas être entendu, c’est un gros risque ! Vous allez faire quoi au cas où les citoyens refusaient de respecter votre mot d’ordre de ville morte ?

Alpha Boubacar Bah : On est en politique ! On ne peut pas prétendre avoir tout le monde. Mais, il y a l’UFDG, il y a l’opposition et la mouvance. Et, chaque parti a ses militants et sympathisants. Nous estimons que cette fois encore tout comme par le passé, nos militants vont répondre et respecter le mot d’ordre. Je suis sûr que nous ne serons pas déçus, même si tous les guinéens ne vont pas forcément partager nos points de vue. Mais, le combat que nous menons est social et c’est pour tous les guinéens que nous le menons.

Guineematin.com : Meri Alpha Boubacar d’avoir répondu à  nos questions

Alpha Boubacar Bah : C’est à moi de vous remercier.

Interview décryptée par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

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