Marché central de Boké : les prix des denrées alimentaires grimpent

DenréesDu début de l’année 2016 à nos jours, les prix des denrées de premières nécessités ne font qu’augmenter sur le marché guinéen et particulièrement au marché central de Boké, a constaté la rédaction locale de Guineematin.com sur place. Et, pour bon nombre de personnes rencontrées par notre correspondant, la montée sans fin de la devise étrangère (le dollar, l’euro et le franc CFA) est la principale cause de cette flambée des prix.

D’après les renseignements obtenus ce vendredi 1er avril 2016 d’un cambiste en exercice au marché central de Boké, un dollar s’échange actuellement entre 8 700 et 8 800 GNF ; un euro entre 9 300 et 9 400 GNF et le billet de 5 000 FCFA entre 72 et 75 000 GNF.

Dans la matinée de ce vendredi, le correspondant local de Guineematin.com a fait un tour au marché central de Boké où il a rencontré quelques operateurs économiques et certains responsables locaux pour mieux s’informer des réalités du marché.

Monsieur Sadou Diallo tient une boutique : « nous revendons ici des marchandises comme le sucre, le riz, l’huile végétale, l’oignon, etc. A mon avis, la flambée des prix au marché est due à l’augmentation de la TVA et surtout à la montée de la devise. Actuellement, quand nous écoulons certaines marchandises, si nous repartons à Conakry pour en acheter encore, nous sommes obligés d’augmenter sur le prix habituel pour gagner la marchandise. Par exemple, l’huile végétale qu’on a achetée le mois passé à 175 000 francs est aujourd’hui à 195 000 francs. Dans ces conditions, nous serons aussi obligés, à notre tour, de cumuler tous les frais et ajouter nos intérêts, c’est ce qui fait de plus en plus monter les prix ».

Aminata Diassy « Wessou » est marchande détaillante de divers produits locaux tels que l’arachide, le fonio, le mais, etc. Elle a étalé une longue liste de problèmes que les femmes rencontrent actuellement à Boké : « nous souffrons énormément depuis le mois passé (février). Tout est devenu cher au marché. Nous avons l’habitude de prendre le kilogramme de haricot à 2 000 francs pour revendre à 2 500 francs. Mais, maintenant, nous prenons à 3 000 francs pour chercher 500 francs d’intérêts ; le kilogramme de fonio est parti de 4 000 francs à 6 000 francs ; quand au riz, ça a augmenté de 500 à 1 000 francs par kilo, selon les variétés. Avant, on envoyait 15 000 francs au marché comme dépense ; mais, aujourd’hui, si tu n’as pas 25 000 francs, tu n’auras rien de consistant. Le poisson est devenu très cher. Avec tous ces problèmes, la clientèle est assez réduite de nos jours. Si tu nous vois tous les jours assises devant nos paniers, tu vas penser que ça va. Mais, nous vivons de dettes en dettes. Nous sommes obligées de nous endetter parce que beaucoup de femmes sont des veuves ou des femmes dont le mari est retraité ou malade. Alors, ce sont elles qui assurent la dépense à la maison. En tout cas, si la conjoncture actuelle ne change pas, nous sommes inquiètes. Je demande l’Etat de tout faire pour descendre les prix pour soulager le panier de la ménagère », a-t-elle supplié.

Quand à monsieur Alpha Oumar Barry, il reconnait que la vie est devenue chère, les prix ont grimpé, mais les gens ne travaillent pas et parfois méchants entre eux. Selon lui, l’exode rural est aussi l’un des grands facteurs de cette cherté de la vie dans les centres urbains. « Les prix ont grimpé c’est vrai mais franchement les gens sont paresseux ; tout le monde veut vivre en ville et abandonner les travaux champêtres pour faire le commerce. Ce n’est pas possible ! Et puis, si vous remarquez, les produits locaux cultivés ici à Boké sont plus chers que ceux importés. Quand vous prenez par exemples la pomme de terre, le fonio, le riz du pays, l’acajou, le manioc, etc. tous ces produits sont cultivés ici, mais intouchables. A qui la faute ? Bien que l’Etat a sa part de responsabilité, mais d’autre part nous ne nous aimons pas aussi », a-t-il reproché.

Ci-dessous, guineematin.com vous livre la variation des prix (de Janvier à Mars 2016) de quelques denrées alimentaires que notre correspondant local a pu récapituler au marché central de Boké :

Un sac de 50 kg de riz blanc est monté de 190 000 à 210 000 francs guinéens ; un sac de 50 kg du riz importé « Bengladesh » est parti de 235 000 à 250 000 francs guinéens ; un sac de 50 kg du riz du pays a varié de 250 000 à 275 000 francs guinéens ; un sac de sucre qui était à 295 000 francs guinéens se négocie aujourd’hui à 325 000 francs guinéens ; un bidon de 20 litres d’huile végétale qui était à 185 000 GNF se vend aujourd’hui à 215 000 GNF ; un sac de farine a augmenté de 242 000 à 270 000 francs guinéens ; un sac de 50 kg de pomme de terre qui était à 145.000 est vendu à 175 000 francs guinéens ; un sac d’oignons qui était à 125 000 FG  est aujourd’hui à 155 000 GNF.

Une seule baisse constatée au marché, le bidon d’huile de palme qui coûtait récemment 200 000 est actuellement vendu à 180 000 francs guinéens.

De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 622 671 242 / 656 464 286

 

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