La préfecture de Boké a enregistré durant ce mois de mars dernier, plusieurs cas d’accidents de circulation qui ont coûté la vie à une vingtaine de personnes sur la nationale Boké-Conakry. Face à cette situation inquiétante, monsieur Mohamed Lamine Doumbouya, le préfet de Boké, a convoqué hier, mardi 5 avril 2016, à la maison des jeunes de Boké, les conducteurs d’engins roulants, notamment des taxi-motos pour leur donner des nouvelles consignes de sécurité, a constaté Guineematin.com à travers son correspondant local qui a assisté à la rencontre.
L’entretien a duré deux heures (de 17H à 19H) dans la salle des spectacles de la maison des jeunes de Boké, devant le substitut du procureur, les responsables syndicaux, les membres de la délégation spéciale de la commune urbaine, les représentants de la police et de la gendarmerie, les notables et les conducteurs.
D’entrée, monsieur Mohamed Lamine Doumbouya a évoqué les causes principales des accidents et a fustigé le comportement des conducteurs qui ne respectent aucune norme du code de la route. Selon le préfet, les accidents sont souvent causés par l’excès de vitesse, le refus des conducteurs de taxi-motos d’utiliser les rétroviseurs, les surcharges des personnes et des bagages, le refus du port des chaussures fermées, le fait de conduire en communiquant au téléphone et surtout la non maîtrise de la conduite par plusieurs détenteurs d’engins roulants.
Après avoir énuméré toutes ces infractions routières et avant de demander à son secrétaire général chargé de l’administration de lire la nouvelle réglementation de la circulation routière, monsieur Mohamed Lamine Doumbouya a haussé le ton contre toute personne qui outrepasserait les dispositions qui s’imposent dans cette réglementation. « Désormais, si on prend quelqu’un, il n’y aura pas d’intervention ; ni du préfet, ni du gouverneur, ni du maire, ni du Sotikemo ! Aucune personnalité influente ne pourra intervenir pour un conducteur en infraction. Si on te prend on te met directement à la disposition de la justice », a-t-il menacé.
Guineematin.com vous propose, ci-dessous, la réglementation de la circulation routière à Boké, lue devant le public par le secrétaire général chargé des affaires administratives et président du comité de suivi, Elhadj Lansiné Diakité :
Réglementation de la circulation routière :
1) La détention obligatoire du permis de conduire
2) Le port obligatoire du casque par le conducteur
3) Le port obligatoire du gilet conforme au numéro d’immatriculation syndicale
4) L’interdiction de la surcharge (plus de deux personnes)
5) L’interdiction de bagages excédentaires de nature à gêner la circulation
6) Le port obligatoire des chaussures fermées
7) L’utilisation obligatoire des rétroviseurs
8) L’utilisation obligatoire des planchers sur toutes les motos
9) L’interdiction à tout motard d’éteindre son engin à la descente d’une côte (point mort)
10) Le respect obligatoire du code de route
11) L’utilisation obligatoire de la ceinture de sécurité pour les automobilistes
12) L’interdiction du téléphone au volant ou à moto.
pénalités :
Tout contrevenant à la réglementation ci-dessus est soumis aux pénalités suivantes :
1) Surcharges :
- Tout conducteur de taxi-moto pris en surcharge doit être frappé d’une amande de 40 000 francs et d’une semaine d’immobilisation de l’engin à la fourrière ;
- Les passagers en surcharge (3 ; 4 ;…) 5000 francs pour chacun. Cette mesure est valable pour les cas de cortège politique ou mariage.
2) L’absence des documents administratifs comme le permis et autres infractions, se référer au carnet de contravention de la police.
Suggestions et recommandation
1) L’implantation des panneaux de signalisation aux différents carrefours ;
2) La démarcation obligatoire des taxi-motos par la peinture des ailes, du réservoir en jaune ainsi que la fixation des plaques d’immatriculation syndicale ;
3) La recomposition du bureau des syndicats des transports et de l’Union des taxi-motos ;
4) Le recensement de tous les propriétaires de taxi-motos ;
5) Le recensement de tous les taxi-motos dans un registre syndical ;
6) La distinction des gilets des chefs de ligne et ceux des conducteurs de taxi-motos ;
7) L’invitation des autorités scolaires, écoles professionnelles et universitaires à une large diffusion de la réglementation à l’intention des utilisateurs de taxi-motos dans leurs établissements ;
8) La sensibilisation de la population sur la réglementation par les autorités communales, les conseils de quartier et les médias publics et privés ;
9) Le déplacement de la brigade de douane de Koulifanya au carrefour Sangaredi à Hamdallaye ;
10) La recommandation à l’Union des taxi-motos à assurer la formation des conducteurs en collaboration avec les services de sécurité routière ;
11) L’interdiction de l’intervention de toute personne influente en faveur des contrevenants ;
12) La diffusion du présent procès verbal aux autorités régionales, préfectorales, aux services de défenses et de sécurité, aux autorités sous-préfectorales, communales et communautaires ;
13) L’intervention aux radios publiques et privées des syndicats pour la sensibilisation sur la sécurité routière ;
14) La mise en place d’une commission de suivi des dispositions du présent procès verbal.
De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com
