Édito de Apha Kabinet Doumbouya, DG de l’AGP : Durant les quatre premiers mois de 2016, le panier de la ménagère a enregistré une baisse de qualité. Le citoyen ressent un certain affaiblissement de son pouvoir d’achat et son inquiétude pour le lendemain va crescendo.
A écouter les complaintes dans les foyers ou sur d’autres espaces de libre expression, c’est la désolation, «ça ne va pas!» clame tout le monde, avec parfois une apparente rancœur à l’endroit du système de gouvernance qui en appelle au changement.
Toutefois, l’alerte des effets douloureux liés au changement sociopolitique et économique inspiré par les nouvelles autorités du pays, n’est pas un fait insolite dans la conscience populaire. Le Président de la République ne rate aucune occasion pour galvaniser l’esprit de ses compatriotes par rapport aux sacrifices ultimes à consentir en vue d’une amélioration future des conditions de vie des guinéens.
Mais, ce que la population n’arrive plus à cerner, c’est l’attention du pouvoir central à son endroit. Beaucoup croient voir une distance entre le gouvernement et les difficultés auxquelles les citoyens sont exposés ces derniers temps. Le déficit de communication entre le sommet et la base, donne le sentiment à bien des citoyens que le Chef de l’Etat lui-même semble indifférent à ce que le peuple endure actuellement.
A travers les commentaires proférés çà et là, les observateurs évoquent comme éléments symptomatiques ‘’les mesures surprenantes’’ dans divers domaines de la vie publique et trouvent impopulaires ces batteries de décisions prises à l’intervalle de quelques semaines seulement : il s’agit, entre autres, des taxes sur la téléphonie et à la douane ; les compteurs à prépaiement ; le déguerpissement des emprises de la voirie ; la retenue sur salaire etc.
Pendant ce temps, certains déplorent le ralentissement des activités dans l’administration publique, dû à un manque de budget de fonctionnement par endroit, et qui paralyse la volonté des travailleurs à servir efficacement. Du jour au lendemain, c’est la léthargie qui prend poids, faute de moyens de fonctionnement. Les absences répétées des travailleurs sont légions, soit ils disent qu’il n’y a rien à faire au bureau, soit qu’ils n’ont pas de frais de transport pour se déplacer. Pire, le climat de mendicité constaté devant les services, amenant les cadres à fuir leurs bureaux avant l’heure.
Apparemment le pays va mal. Sans donner raison aux sceptiques, il faut s’interroger sur le fait de savoir si le Chef de l’Etat est bien informé sur les réalités actuelles du pays. Cela relève, de prime à bord, de la mission des acteurs potentiels comme les représentants des institutions de la République, en l’occurrence le Conseil Economique et Social, l’Assemblée Nationale et le Gouvernement, pour ne citer que ceux-là. Habituellement, le slogan autour du Président est ‘’Tout va bien Chef’’, un semblant de vérité qui, à la longue provoque des crises sociales obligeant l’Etat de jouer aux pompiers.
Alpha Kabinet Doumbouya