Violation de la circulation à Boké : accusations mutuelles entre policiers et taxis motards…

le capitaine Samuel Koikoi Soropogui, commissaire spécial de la sécurité routièreSur convocation du préfet de Boké, monsieur Mohamed Lamine Doumbouya, une nouvelle réglementation de la circulation routière a été établie à l’intention des conducteurs d’engins roulants, notamment les détenteurs de motos-taxi, le 5 avril 2016. Mais, l’application et le respect des mesures consignées dans ce document fait défaut aujourd’hui dans la commune urbaine de Boké, a appris Guineematin.com, à travers son correspondant local.

Si les policiers reprochent aux conducteurs des motos-taxi d’être têtus pour refuser de respecter la réglementation de la circulation routière, ces derniers accusent à leur tour la police d’exagérer dans l’exercice de leur fonction de contrôle.

Dans la soirée de ce mercredi 27 avril 2016, le capitaine Samuel Koikoi Soropogui, commissaire spécial de la sécurité routière de Boké, a reçu Guineematin.com dans son bureau pour échanger sur des questions liées à cette réglementation de la circulation routière.

Dans cet entretien, le capitaine Soropogui déplore le comportement des conducteurs des taxi-motos qui refusent d’abandonner certaines mauvaises habitudes dans la circulation telles que les surcharges ; le refus du port de casque, de chaussures fermées ; l’absence des rétroviseurs ; les motos sans plaques, etc. « Nous ne sommes pas là pour faire payer de l’argent aux gens, mais plutôt pour leur sécurité. Mais vraiment les taximan là sont têtus surtout dans le cadre de la surcharge, ils refusent d’obtempérer. C’est pourquoi, maintenant quand on prend quelqu’un en infraction on saisi sa moto et on l’immobilise pendant au moins une semaine, comme on a constaté que payer 20.000 FG ne leur dit rien », a-t-il déclaré avant de fustiger l’attitude de certains responsables administratifs et religieux qui ne cessent d’intervenir pour des personnes en infraction. « C’est nous même qui ne respectons pas la loi parce que c’est comme si rien n’était dit. Dès que tu prends quelqu’un, les interventions se multiplient. Parfois ca vient des collègues des autres services, parfois des autorités supérieures même. Si ca continue comme ca ce que nous faisons sur le terrain n’aura aucun impact. Il faut qu’on laisse la police faire son travail librement », martèle le capitaine Samuel Soropogui.

Parlant du mode d’opération sur le terrain, le commissaire spécial de la sécurité routière reconnait qu’il y a des policiers brebis galeuses n’étant pas du service de contrôle, qui profitent pour rançonner clandestinement les conducteurs : « effectivement, il y’a certains policiers mal intentionnés qui profitent pour aller retirer des papiers des conducteurs et retirer de l’argent avec eux. C’est pour cela nous avons confectionné des gilets pour les policiers autorisés et j’ai dit aux conducteurs de ne donner leurs dossiers qu’à ceux qui portent ces gilets », a-t-il conclu.

Motos saisiesAprès le commissariat central, notre correspondant est parti sur le terrain où il a tendu son micro à quelques conducteurs de motos-taxi. Mais la réaction est quasiment alarmante. Tous les intervenants ont accusé la police d’un rançonnement excessif et surtout d’intimidation à l’égard du commissaire spécial de la sécurité routière le capitaine Samuel Soropogui.

En voici quelques témoignages de certains taxi-maitres qui ont souhaité garder l’anonymat par crainte d’être vengés par ces policiers : « moi, ils ont saisi ma moto aujourd’hui, pas parce que j’étais en infraction mais parce que la femme que je supportais n’était pas assise dans le sens de notre direction. Ils (les policiers) ont déposé la moto au commissariat central où elle a passé toute la journée. Il a fallu que je paye une somme de cent cinq mille francs (105 000 FG) pour regagner mon engin », a expliqué un des conducteurs de taxi ; cet autre dénonce des policiers qui se détachent dans les périphéries de la ville en choisissant des points stratégiques pour retirer de l’argent aux conducteurs qui y passent : « il y’a des policiers qui se cachent au sortir de la ville pour rançonner les gens et remplir leurs poches. Par exemple, au niveau du pont de Tamakéné, il y’a un groupe là-bas ; au niveau du carrefour Hamdallaye, il y’a un autre groupe », a-t-il signalé.

Par ailleurs, le correspondant local de Guineematin.com a fait son observation personnelle suite à laquelle il a constaté que la sortie de la police pour le contrôle n’est pas régulière : il y a des jours où ils ne sortent pas. Mais, les jours où ils sortent, ils se regroupent tous au niveau d’un seul carrefour, souvent celui de Boubouya. C’est là qu’ils restent durant toute la matinée (au plus tard, jusqu’à 11H)  où ils saisissent en un laps de temps plusieurs engins. Une fiche étant dans les mains du commissaire donne l’impression à bon nombre de conducteurs que : « chaque jour, la police se fixe un nombre d’engins à saisir et un montant à mobiliser qu’il faut à tout prix atteindre ». Face à cette situation, on se pose la question de savoir pourquoi la police se regroupe-t-elle au niveau de l’unique carrefour de Boubouya ?  Pourquoi le contrôle ne s’étend pas dans toute la journée et tous les jours ?

De Boké, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 622 671 242 / 656 464 286

 

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