Grève des greffiers: « j’ai échoué dans ma négociation », dit Ibrahima Beavogui

JusticeAprès l’échec de la tentative de médiation entre les émissaires du ministre de la justice et les greffiers, la grève se poursuit. Les greffiers demandent une cessation des activités dans tous les tribunaux et cours du pays jusqu’à la prise en compte effective de leur revendication, a appris Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Selon M’Bemba Camara, un des greffiers grévistes, cette rencontre entre eux et les émissaires du ministre de la justice, garde des sceaux, étaient une manière de dénoncer les conditions de vie peu enviables dans lesquelles ils vivent : « on ne peut pas être diplômé et être dans la hiérarchie B. Donc, un des points de revendication est qu’il faudrait que nous soyons dans la hiérarchie A. Deuxièmement, nous travaillons avec les magistrats qui sont aussi diplômés comme nous. Donc, ils ne peuvent pas bénéficier d’un meilleur traitement que nous. Alors, il faut qu’il y ait une amélioration de notre traitement », a-t-il exigé.

Parlant des raisons pour lesquelles ils ont boudé la salle de négociations avec les émissaires du ministère de la justice, M’Bemba Camara jette l’anathème sur Ibrahima Béavogui et indique que la grève reste toujours maintenue. « Ils ne nous disent pas ce qui se passe exactement, ils sont là pour nous amadouer. Et, ça, nous ne sommes pas d’accord. Il faut que le ministre vienne nous rencontrer ; sinon, la grève reste toujours maintenue », a-t-il averti.

Interrogé par Guineematin.com, Monsieur Ibrahima Béavogui, l’émissaire du ministre de la justice reconnaît avoir échoué dans sa tentative de négociations, mais rejette lui aussi la responsabilité sur les greffiers. « Il y a deux d’entre-deux qui ont été désobligeants vis-à-vis de moi, je ne peux pas continuer. J’ai dit aux greffiers que le ministre de la justice tient compte de leurs revendications légitimes et que le principe de leur statut est acquis. Ce principe étant acquis, il faut aller dans les conditions d’applicabilité. Ils ne comprennent pas cela. Donc, je me suis retiré », s’est-il défendu.

S’agissant de l’attitude de monsieur Ibrahima Béavogui, accusé par les greffiers grévistes de s’être pris comme un maître qui ne donne que des ordres  sans écouter, l’émissaire de Me Cheick Sacko dit l’assumer : « C’est leur affaire ! Je l’assume ! J’ai très bien fait de donner des ordres quand les gens sont indisciplinés. Donc, je l’assume. Moi, je suis là comme un négociateur. J’ai échoué dans ma négociation. Si le négociateur ne peut pas, il s’en va », a conclu Ibrahima Béavogui.

Rappelons qu’il y a un total de 150 greffiers sur toute l’étendue du territoire national. Et, ce sont tous qui sont en grève à partir de ce lundi 09 mai 2016.

De retour de la cour d’appel de Conakry, Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com 

Tel. (00224) 621 09 08 18 

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