Comme nous l’annoncions précédemment, le Premier ministre, Mamady Youla, a conféré ce jeudi 12 Mai 2016, avec la presse nationale et étrangère, dans un réceptif hôtelier de Conakry, a constaté Guineematin.com, à travers deux de ses reporters. Seulement, cette rencontre a plus ressemblé à un bonus de rattrapage que le conférencier s’est offert pour apporter des précisions et défendre certains points qu’il aurait mal exposé ou qui sont passés inaperçus à l’occasion de son exposé la semaine dernière devant les députés.
En tous les cas, nous avons perdu assez de temps pour n’avoir aucune nouveauté ou presque et surtout sans avoir bénéficié de la possibilité de poser des questions qui nous semblent importantes de la gouvernance du pays, étant entendu que son long et insipide exposé n’avait d’intérêt que pour Mamady Youla qui voulait dire et répéter le résumé mal concocté de sa déclaration de politique générale qui lui tient tant à cœur.
Parmi les confrères qui ont eu la chance de poser leurs questions au Premier ministre, il y a celle par exemple qui a concerné le dialogue social et politique dont le Premier ministre devait être l’animateur principal, si les choses se passaient dans le respect de nos lois constitutionnelles ; et, surtout, si nos gouvernants se préoccupaient de comment apporter les solutions aux préoccupations majeures des citoyens pour éviter des troubles dans le pays…
Alors, si la réponse du Premier ministre sur le dialogue politique servait juste à « tuer un peu le temps » pour faire semblant de n’avoir pas refusé de répondre, celle qui portait sur le dialogue social a plutôt jeté un pavé dans la marre ! « A aucun moment, le gouvernement n’a dit, au moment où on négociait, qu’il s’engageait à baisser le prix du carburant. Le gouvernement avait plutôt dit, à l’époque, que les conditions ne permettaient pas à ce moment là de prendre la décision de baisser le prix du carburant. Rien ne pouvait justifier pour le gouvernement de s’engager, sauf à se lancer dans une fuite en avant, surtout qu’on n’avait pas encore rétabli la coopération entre le FMI et la Banque Mondiale. On n’avait pas voulu prendre une décision irresponsable et démagogique », a dit avec une certaine insistance le Premier ministre, pas forcément fair-play devant les caméras des journalistes, dans l’après-midi de ce jeudi 12 mai 2016.
Répondant à une question d’un confrère, relative à la signature en 2014, de l’accord-cadre de Simandou entre la Guinée et Rio Tinto, portant sur 20 milliards de dollars US, Mamady Youla a accusé la chute des prix du fer sur le marché mondial : « les marchés des matières premières sont cycliques. Mais, le projet de l’envergure de Rio Tinto est de plusieurs décennies. Donc, on ne va pas s’arrêter. Mais, à un moment donné, les cours ont chuté, passant de 187 dollars, la tonne, en février 2011, à 39 dollars en décembre 2015. Mais, il y a un ensemble de facteurs liés à la réalisation de ce projet. Sans occulter l’épidémie d’Ebola qui fait que les gens ont quitté la région de la Guinée Forestière. Donc, l’accord-cadre est toujours en vigueur, c’est un acquis. Même s’il y a un certain nombre de difficultés liées à sa mise en œuvre », a argumenté Youla.
Pour le reste, le Premier ministre n’a pas accepté de recevoir les autres questions, notamment sur les violations répétées des droits de l’Homme, l’insécurité qui augmente, les détournements des deniers publics dont son gouvernement est accusé, la justice « à double vitesse », qualifiée de partisane par les opposantes qui ont d’ailleurs été empêchées récemment de manifester…
Bref, beaucoup de confrères sont restés sur leur faim et sont rentrés avec le regret d’avoir perdu assez de temps pour rien ou presque…
Alpha Mamadou Diallo et Nouhou Baldé étaient à la conférence de presse du PM pour Guieematin.com
