« Le Président Alpha Condé a abandonné le parti… », dénonce le député de Siguiri, Sékou Savané

Sékou Savané, ancien député uninominal de Siguiri

Sékou Savané, député uninominal de Siguiri« Ce que moi je ne veux pas, on a tenu des promesses à Siguiri : on va faire des routes, un pont entre Mandiana et Siguiri, l’adduction d’eau, le goudron un peu partout, …Si on n’arrive pas à réaliser les promesses, il ne faut pas quand même opposer les gens pour être tranquille. On peut être tranquille sans opposer les gens. C’est ça le problème à Siguiri », a notamment dénoncé le député uninominal du RPG à Siguiri, lors d’un entretien avec Guineematin.

« Quand la loi n’est pas respectée, quand la loi est piétinée, vous pensez que les gens vont accepter ? », interroge le député de Siguiri.

Visiblement très en colère contre le mutisme de l’administration face aux comportements du collectif qui soutient l’actuel président de la délégation spéciale de Siguiri, Aboubacar Sidiki Traoré, l’honorable Sékou Savané, sort de sa réserve et accuse…

Mohamed Dioubaté, un jeune de Siguiri, vous accuse d’alimenter la violence à Siguiri contre l’actuel président de la délégation spéciale. Quelle est votre réaction ?

Mais, Savané est à Conakry et non à Siguiri. Les informations nous sont parvenues ici même. Le jeune en question qui m’accuse c’est lui et son groupe qui sont sortis le jeudi et le vendredi insulter tous les membres du comité directeur, l’Honorable Sékou Savané et tous responsables du parti à Siguiri par ce qu’on ne veut pas d’Aboubacar Sidiki Traoré à la tête de la mairie de Siguiri. Même le préfet n’a pas échappé. Ils l’ont insulté père et mère. Mais ce que je ne comprends ne pas, vous les journalistes, vous nous interviewer sans aller sur le terrain pour vérifier et trouver la vérité, c’est grave. Vous allez entendre la vérité et le mensonge sans trancher. C’est ce qui me choque moi.

Le collectif vous accuse de gestion opaque des redevances minières. Qu’est ce que vous répondez ?

Encore vous les journalistes, je vous en veux encore. Les 0.4% ont été donnés par le Général Lansana Conté à la population de Siguiri. Il y a un mécanisme de prélèvement et de gestion de ce montant. Allez-y au ministère de l’Administration du territoire et demandez si Savané est impliqué dans cette gestion. A l’époque, c’est le préfet, le secrétaire général et les présidents de CRD. Quand Alpha Condé est venu au pouvoir, c’est devenu les élus locaux tout court.  On a installé un comité présidé par feu Mamady Magassouba, Kirikiba (Maire de Siguiri) est devenu président, chargé des finances, Feu Nanamoudou Doumbouya devenu plus tard maire de Siguiri) et les maire de Kintinya (décédé également) et de Siguirinin. Est-ce qu’il ya le nom de Savané dans tout ça ? Nulle part. Vous pouvez aller au département vérifier.

On se pose alors la question de ce qui vous oppose réellement à Sidikiba Traoré, le Président de la délégation spéciale de Siguiri ?

Il n’ya rien entre nous. S’il ya quelque chose entre moi et quelqu’un, c’est avec le Président de la République. Ce n’est pas quelqu’un d’autre. C’est lui. Quand Nanamoudou Doumbouya est décédé, il était question de le remplacer. Il y avait un Vice-maire en vie en la personne de Yamoussa Sylla. Puisque le défunt lui-même était Vice-maire et remplaçait à son tour Mamady Magassouba. Ce dernier avait remplacé Mohamed Chérif Kéïta. Dès après le décès de Cherif, Magassouba,Kirikiba, alors Vice-maire l’a remplacé sans problème. Comment voulez-vous qu’après le décès du titulaire que son adjoint ne le remplace pas et on demande d’organiser des élections. Quand le problème a été posé par le préfet Sékou Diallo, on l’a dit qu’il ya l’adjoint en vie et c’est lui qui doit le remplacer. Le préfet me dit non, il faut convaincre Traoré qui n’est pas d’accord. Voyez-vous la faiblesse de l’administration centrale. Convaincre face à la loi. J’ai dit d’accord, j’ai appelé Traoré chez moi et lui ai qu’il n’est pas dans les normes et c’est Yamoussa Sylla qui est dans les normes et de ne pas manifester. Il a dit d’accord. Mais dès qu’il est sorti, le préfet Sékou Diallo et son secrétaire général chargé des collectivités l’ont poussé à refuser pour exiger des élections. C’est comme ça que le mot élection est sorti. C’est de la bouche de Traoré. Les élections sont finalement passées entre les membres du conseil communal dominé par des éléments du PUP. Ils ont piétiné la loi en acceptant les élections.

Alors, qu’est ce qu’est ce qui justifie les violences récurrentes à Siguiri ?

Vous posez cette question au Président de la République. Quand la loi n’est pas respectée, quand la loi est piétinée, vous pensez que les gens vont accepter ? La question a été portée à la connaissance du gouvernement. Alhassane Condé (ministre au moment des faits) est venu à Siguiri et il savait que Yamoussa Sylla était là et en vie, ils n’ont pas accepté. Le Président de la République savait que Yamoussa est en vie et est Vice-maire, il n’a pas accepté. Vous pensez que quand on refuse la loi, tu crois ça va marcher ? C’est la violence qui va continuer en ce moment.

En votre qualité de député uninominal de Siguiri, quelle solution vous préconiser pour régler ce problème de violence ?

Savané n’a pas de solution. C’est le Président de la République qui a la solution. Ce que moi je ne veux pas, on a tenu des promesses à Siguiri : on va faire des routes, un pont entre Mandiana et Siguiri, l’adduction d’eau, le goudron un peu partout, …Si on n’arrive pas à réaliser les promesses, il ne faut pas quand même opposer les gens pour être tranquille. On peut être tranquille sans opposer les gens. C’est ça le problème à Siguiri. Vous n’avez pas voulu parler de l’accord politique du 20 août 2015. Maintenant, mois je vais l’ajouter. C’est lui qui a demandé aux partis de faire leurs listes pour les délégations spéciales. Il était question de faire la liste pour les 8 circonscriptions électorales. On a fait la liste et c’est le Bureau politique national qui a falsifié pour mettre le nom de Traoré (l’actuel président de la délégation spéciale de Siguiri). C’est le BPN qui a installé une commission et c’est elle qui a falsifié les listes de Siguiri. Quand on a constaté que la liste est falsifiée, les jeunes du Rpg ont manifesté pour fermer la commune. Ils sont arrêtés et déférés à Kankan pour être jugés et condamnés. Maintenant, le collectif sort, on insulte les responsables du parti, les députés, le préfet (mère et père), ils ne sont pas inquiétés ni rien. Ça c’est dans quel pays ? Tu n’oses pas les faire arrêter, ni les toucher. Si tu les touches, tu auras touché le Président de la république. Le Président à abandonné le parti pour faire face au collectif.

Vous accusez donc le Président de la République de soutenir le collectif contre vous?

Ne me parlez pas d’accusation. Je suis devant le micro. Il va entendre ce que j’ai dit ! Où est votre problème ? Je ne parle pas dans les coulisses mais dans le micro d’un journaliste. Et c’est tout.

Interview réalisée le vendredi 27 mai 2016 par Abdallah Baldé pour Guineematin.com

 

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