« Détournement » à la Cour Constitutionnelle : qu’est-ce qui retarde le rapport définitif ?

les-membres-de-la-cour-constitutionnelle-prtent-sermentComme on le sait, il n’y a pas longtemps, un scandale avait défrayé la chronique à la Cour Constitutionnelle sur la gestion financière. Son président a été vertement accusé par certains de ses pairs de détournement de fonds. Sur ces entrefaites, l’inspecteur général de l’Etat a été sollicité pour effectuer un audit destiné à faire la part des choses.

Plus de deux mois après que cette institution spécialisée de l’Etat ait été saisie, c’est toujours l’imbroglio le plus total qui règne autour de cette affaire.

Guineematin.com a essayé d’en savoir un peu plus sur cette affaire devenue publique en contactant ceux qui ont la main à la patte !

Joint au téléphone, l’inspecteur général d’Etat, monsieur Aliou Diallo, a eu l’amabilité de recevoir un journaliste de Guineematin.com dans son bureau. Mais, notre bref entretien n’a rien apporté comme informations complémentaires ; sauf que le rapport définitif n’est pas disponible : quel scoop !

Collé une procédure qui lui interdirait une communication en amont, l’ancien ministre des Transports- qui avait même peur d’être enregistré par le journaliste- a expliqué qu’il ne doit communiquer que sur le rapport définitif. Expliquant le processus, monsieur Diallo a indiqué qu’il n’est pas normal de rendre public des accusations avant d’avoir les commentaires des personnes auditées, qui confirment ou alors contestent le contraire des accusations contenues dans le rapport provisoire. Or, la Cour Constitutionnelle n’a toujours pas livré sa part de vérité. Et, l’inspecteur général attend cela (jusqu’à quand ?) pour faire le rapport définitif.

Ainsi, Guineematin.com a cherché à se rapprocher de la Cour Constitutionnelle pour s’informer des raisons de ce (grand) retard. On a alors appris que le président, monsieur Kéléfa Sall, est absent du pays. Joint au téléphone, le vice-président, Alya Diaby, qui assure l’intérim, a refusé la moindre collaboration : il ne veut ni nous recevoir, ni répondre à nos questions au téléphone. Monsieur Diaby s’est emmuré derrière « le devoir de réserve » auquel il est astreint.

Or, si d’un côté et de l’autre on ne se décide pas à sortir de son silence, l’opinion nationale qui s’intéresse à l’affaire ne saura jamais exactement ce qui s’est passé à la Cour Constitutionnelle. Et, on est prompt à reprocher les journalistes de ne pas aller aux sources d’informations !

Bref, aujourd’hui, l’opinion publique est en droit de réclamer à l’inspecteur général de l’Etat de rendre publique sa conclusion, au lieu d’attendre indéfiniment des réactions qui ne lui parviendront peut être jamais. Sinon, peut-être annoncer que cette affaire est purement et simplement classée sans suite pour éviter qu’elle ne s’apparente à une sorte de chasse à la sorcière dirigée contre quelques « brebis galeuses ».

Nous y reviendrons !

Nouhou Baldé pour Guineematin.com

 

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