L’opposition dénonce le retrait de ses propositions : « l’Assemblée nationale fait honte »

Assemblée Nationale 2016Comme nous l’annoncions précédemment, la plénière de l’assemblée nationale se poursuit ce mercredi 15 juin 2016. Actuellement, les députés sont sur la phase des questions-réponses, après l’exposé relatif à la modification du calendrier de la seconde partie de la session, a constaté Guineematin.com à travers un d ses reporters.

Tour à tour, les députés du groupe parlementaire libéral-démocrate ont pris la parole pour dénoncer le projet de chronogramme.

Pour Aliou Condé, le secrétaire général de l’UFDG, « c’est inacceptable que les seules propositions de l’opposition soient écartées. Même quand on veut construire le pays et qu’on fait des propositions, on dit de passer au vote. Le vote est une forme de dictature, nous ne l’accepterons pas. Nous avons le pays en partage », a-t-il lancé dans ton amère.

Pour l’uninominal de Pita, Mamadou Diouldé Sow, on ne peut pas construire une nation comme ça. « Nous ne sommes pas d’accord avec votre chronogramme et ce qui est dit ici ne tient pas la route », a-t-il lancé.

Le leader du PGRP, Elhadj Alpha Ibrahima Sila Bah, se dit « contre le changement de chronogramme ».

Alpha Mamadou Baldé, député uninominal de l’UFDG à Tougué déplore que les députés soient « incapables de voter un règlement intérieur. Aujourd’hui, notre Assemblée nationale fait honte à cause du mauvais leadership que nous avons ».

Le député uninominal de Mali, Amadou Wora Diallo, relève que « les citoyens disent qu’on ne s’entend que lorsqu’il s’agit de partager des intérêts. Le bilan n’est pas à la hauteur des attentes. Il faut se soustraire de la dépendance de l’exécutif. A quand la programmation du code électoral, alors qu’on a des échéances en vues ».

Pour le troisième vice-président de l’Assemblée nationale, Elhadj Abdoulaye Diouma Diallo, « les deux textes amendés visent à améliorer le code électoral et la loi sur la CENI. Il n’y a rien de partisan. Il s’agit de discuter des insuffisances et combler les lacunes. Tout le monde sait dans ce pays que cette CENI est incapable puisque ses membres travaillent selon leur positionnement politique ».

Le président du groupe libéral-démocrate, Dr Fodé Oussou Fofana, réitère la position de son groupe. « Je voudrais juste dire par rapport à ce programme et au niveau du bureau et en conférence des présidents, nous nous sommes opposés. Il n’y a eu aucun argument pour leur retrait. Ça a été voté sans notre accord. Je tiens à le dire, vous êtes élu président de l’Assemblée nationale pour cinq ans ». Et, demain, dit-il, « on parlera de son histoire et de votre histoire aussi. Logiquement, un député doit agir en âme et conscience. Voter ce chronogramme, nous ne sommes pas d’accord ».

Vu l’orientation et le tollé du débat, le président de l’Assemblée nationale, Claude Kory Kondiano, revient à la charge et précise : « malheureusement, dans tous les parlements, on finit par le vote. Vous avez fait ce que l’honorable Alpha Mamadou a demandé. Celui d’élever les débats ».

Kalémadou Yansané, le vice-président de l’UFDG, à son tour, explique qu’en 2015, « 15 députés ont effectué pendant 15 jours une mission au Palais Bourbon, jusqu’ici, il n’y a eu aucun compte-rendu. Cette mission a coûté cent mille dollars. De même, nous avons fait une mission à Siguiri, Dinguiraye… jusqu’ici, nous n’avons pas fait de compte-rendu. Vous avez 4 V/P ; donc, vous n’êtes pas obligé de présider toutes les réunions ». Et, de s’interroger sur ce qu’a fait l’Assemblée nationale. « Quel est le seul acte que l’Assemblée nationale a fait depuis son installation ? », demande l’honorable Kalémodou Yansané.

Et au leader et unique député du RDIG, Jean Marc Telliano, de s’adresser au président du parlement : « Vous êtes assis dans votre fauteuil parce qu’il y a la paix. Les mauvaises élections ont été toujours sources de troubles. J’aimerai que vous preniez de la hauteur… Il faudrait que le président de l’Assemblée nationale soit à la hauteur et revoir le programme », a-t-il demandé. Pour l’honorable Jean Marc Telliano, même si l’exécutif veut nommer les présidents des quartiers et de districts, « je ne vois aucune raison que les propositions de l’opposition ne soient pas inscrites au programme. J’aimerai que nous mettions la Guinée devant nous. Puisque la Guinée, ce n’est plus la loi, c’est le consensus ».

Mamadou Dian Diallo de l’UFDG dit ne pas comprendre « qu’une conférence de présidents annule une décision de plénière. Ce chronogramme n’est pas objectif. Vous nous dites de programmer l’élection du bureau, quel bureau ? ».

De son côté, Aboubacar Sylla, président de l’UFC et porte parole de l’opposition républicaine pense que « le retrait de certains textes va poser d’autres problèmes. Tout cela sera inscrit sur votre passif. Qu’on ne soit pas en mesure d’avoir un règlement intérieur depuis trois ans. Il n’est pas évident que notre groupe parlementaire accepte d’intégrer le nouveau bureau… Il n’est pas question pour nous d’accepter de l’aumône pour des postes ni dans le bureau, ni dans les commissions », lance t-il. De même que le retrait des textes portant sur le code électoral et sur la CENI. C’est vrai qu’il faut les mettre en harmonie avec le code des collectivités locales. Ces textes peuvent être adoptés un à un, souligne t-il. « Ce document est d’ailleurs au niveau du ministère de l’Administration du territoire. Nous avons le sentiment qu’il y a une obstruction », a dit le président de la commission éducation.

Mamadou Aliou Bah, l’uninominal de l’UFDG à Ratoma est déçu de l’Assemblée nationale : « que nous sommes là, nous ne faisons que voter des conventions et des accords pour faire endetter le pays que nous allons payer ou nos enfants. Je suis déçu… ».

Les députés de la majorité présidentielle attendent impatiemment leur tour de parole et les débats promettent…

En direct de l’Assemblée nationale, Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél. : +224 628 089 845

 

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