Katougouma (Boké) : plusieurs grévistes blessés et deux d’entre eux arrêtés

Comme on l’annonçait dans la matinée de ce vendredi 17 juin 2016, la grève déclenchée par les conducteurs de l’UMS de Boké continue, mais elle risque de tourner à une autre allure. Selon Abdoulaye Camara, un des grévistes, qui a joint Guineematin.com au téléphone, la zone de Katougouma est fortement militarisée depuis la nuit dernière. « Il y a  deux pickups de la gendarmes qui sont arrivés hier nuit à 2H du matin. Ils nous ont dit qu’ils sont venus pour les négociations. Nous leurs avons dit que ce n’est pas possible avant le matin. Mais, on a quand même levé le barrage. Le matin, ils nous ont dit maintenant que les négociations ne se feront qu’à Boké ville. Depuis, ils tirent des gaz lacrymogènes et même des balles réelles. Il y a certains de nos collègues qui sont gravement blessés et ils ont arrêtés deux (2) d’entre nous pour les déférer à Boké », a-t-il expliqué.

A en croire monsieur Abdoulaye Camara, le gréviste interlocuteur de Guineematin.com, le PDG de l’UMS a dit à la radio que les conducteurs sont payés à sept millions de francs guinéens (7 000 000 GNF). Or, le plus payé touche actuellement trois millions deux cent mille (3 200 000 GNF). En plus, les grévistes disent en avoir marre des licenciements arbitraires ; « dès qu’ils (les employeurs) sachent que toi tu défends la cause des travailleurs, ils te licencient automatiquement, sans avertissement, ni de cause valable. Et puis, il n’y a pas ce qu’on n’a pas fait pour que les natifs de Boké soit employés, impossible ! Ils n’y a presque des étrangers… », a informé monsieur Camara Abdoulaye, en partance pour les pourparlers à la préfecture de Boké.

Contrairement aux accusations des travailleurs en grève, monsieur Thierno Saidou Tall, l’un des responsables dont on demande le départ, également joint au téléphone par Guineematin.com, dit que la source du mouvement est que certains travailleurs ont bouclé leurs contrats et que la société n’est pas prête à renouveler par faute de compétences de ces derniers. D’ailleurs, c’est une grève que monsieur Tall  qualifie de « sauvage ». « C’est une grève sauvage, d’autant plus qu’il n’y a pas eu de préavis, il n’y a pas de syndicat reconnu pour le moment. Donc, ils se sont levés, ils ont tout arrêté parce qu’il y a des travailleurs qui sont arrivés en fin de contrat et on n’a pas renouvelé. Pourtant, on ne peut pas garder un incompétent. Si c’est une revendication corporative, on peut comprendre, mais ici les textes sont clairs. C’est donc la source de leur soulèvement, tout ce qu’ils ont greffé sur ça est venu après. Nous nous sommes prêts pour la table ronde, mais ils n’ont pas accepté le contact avec nous, ils exigent la présence du patron ou du Président de la République », a-t-il répliqué.

Mamadou Diouldé Diallo pour guineematin.com

Tél. : 622 671 242

 

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