Le mois saint de Ramadan tire vers son dernier virage. Dans 24 heures, les fidèles musulmans vont commencer les prières nocturnes, pendant les 10 derniers jours du mois saint de Ramadan. Pour comprendre un peu plus le sens et l’intérêt que ces prières nocturnes comportent pour le fidèle musulman, Guineematin.com a rencontré le chroniqueur islamique, Mamadou Dian Dieng, imam et directeur des programmes à la radio Bonheur Fm.
Guineematin.com : Bonjour Monsieur Mamadou Djan Dieng et merci de nous recevoir chez vous. Nous tendons vers la fin du mois de Ramadan, dites-nous ce que représentent ces 10 derniers jours du mois de Ramadan ?
Monsieur Mamadou Djan Dieng : c’est à nous de vous remercier. Au nom d’Allah le Clément et le Miséricordieux. Nous les musulmans, nous sommes une communauté qui a un modèle. Le meilleur modèle, c’est le prophète (Paix et Salut sur Lui) qui a apporté son message à la communauté. Donc, nous allons juste vous dire que les dix (10) derniers jours du mois de Ramadan sont très importants pour le musulman, du fait que pour le prophète Mohammad (PSL) c’était un moment fort de l’islam. Quand les dix derniers jours arrivaient, le Prophète Mohamed (Paix et salut sur lui) passait la nuit dans l’adoration. Il réveillait sa famille, il redoublait d’efforts pour serrer son pagne. Et, cette version a été rapportée par Boukhary. Le prophète était déjà très engagé et assidu dans tous les actes d’adoration, et pendant le mois de Ramadan, il était encore plus assidu. Le musulman qui imite le prophète, dans tous ses faits et gestes, s’engage aussi, pendant ces dix derniers jours, à redoubler d’efforts pour les grands mérites qu’on retrouve dans ces dix derniers jours. Dans ces dix derniers jours, il y a une nuit qui est recherché, la nuit du destin qu’on appelle Laylatoul ghadr, qui se trouve parmi les nombres impairs de ces dix derniers jours. Le messager Mohamed (PSL) a demandé aux musulmans de rechercher cette nuit là. C’est une nuit dont les mérites étaient déjà relatés par le coran, dans la sourate Al ghadr, où Dieu a dit « la nuit du destin est meilleure que mille mois ». Tous les actes d’adoration que le musulman effectue cette nuit sont plus méritoires que ce que quelqu’un ferait pendant mille mois d’adoration. Cette nuit est importante, parce que le musulman s’attend à un grand bénéfice. Ce qui fait que tous les musulmans se préparent actuellement à célébrer ces dix derniers jours avec la ferveur, avec l’espoir que ces dix derniers jours, leurs péchés seront effacés, leurs invocations seront acceptées. Et qu’ils sortiront de ces dix derniers jours, si non de ce mois de Ramadan, purifié par Dieu. Et Aïcha, l’épouse du prophète (PSL) a décrit notre prophète comme étant le modèle pendant le mois de Ramadan. Elle dit donc que le prophète ne dormait pas ; ainsi, il restait éveillé dans d’adoration. Parmi ses actes, il y a d’abord la révision du coran, il faut se souvenir que l’ange Gabriel venait faire réviser le prophète Mohamed (PSL) le saint coran, pendant chaque mois de Ramadan. Et pendant ces dix derniers jours le prophète était dans ces pratiques, ce qui fait qu’il multipliait les efforts dans la prière, dans la prosternation, dans la récitation du coran et dans les invocations. Le prophète réveillait les membres de sa famille, les travailleurs, pour qu’ils puissent profiter des mérites qui sont dans ces dix derniers jours du mois de Ramadan. Le prophète (PSL) s’abstenait d’avoir des relations avec ses épouses pendant ces dix dernières nuits. Il faisait également la retraite spirituelle pendant ces dix derniers jours. Gloire à Dieu, cette pratique existe toujours, car la plupart des musulmans d’aujourd’hui plient bagages pour aller élire domicile à la mosquée, pour se libérer de toutes les contraintes qui pourraient affecter la foi, pour aller chercher le pardon d’Allah. Donc, l’un des meilleurs actes que le musulman peut poser, c’est d’aller à la retraite spirituelle, c’est à dire aller à la mosquée pour se consacrer entièrement à Allah, dans l’espoir de ne pas rater le jour qui est enfoui dans les dix derniers jours. Pendant ces dix derniers jours, on fait la démarcation entre les pieux et les pervers, on fait la dérivation entre ceux qui sont agrées par Allah et ceux qui sont rejetés. On fait la différence entre ceux qui sont courageux, à ceux qui sont des paresseux, autrement entre ceux qui préfèrent la vie dernière, à ceux qui veulent la vie d’ici-bas. Si le musulman évite les interdits, comme cela a été prescrit dans le coran et dans la sunna du Prophète (PSL), Allah va pardonner entièrement ses péchés, au point qu’à la fin du mois, il en sort comme s’il venait de naître. Et pendant ces dix derniers jours, c’est le temps fort du mois de Ramadan, le musulman ne lésine pas sur les actes de bienfaisance. Le prophète(PSL) ne faisait pas que prier, ne faisait pas que lire le coran, il faisait l’aumône, il donnait. Mais, pendant les dix derniers jours, il donnait encore plus, le musulman peut encore faire l’aumône, le musulman peut encore faire du bien à tous ceux qui ont besoin d’être assisté. Les avantages de ces dix dernières nuits sont énormes, mais la visée principale, c’est de pouvoir exploiter la nuit du destin.
Guineematin.com : Vous vous êtes beaucoup étendu sur les bienfaits de ces dix derniers jours. Qu’est-ce que Dieu réserve à celui qui refuse de célébrer cette nuit du Destin ?
Monsieur Mamadou Djan Dieng : On ne peut pas dire qu’il y a une sanction pénale votée contre celui qui ne profite pas de cette nuit. Mais, le messager d’Allah (PSL) était un jour avec ses compagnons, l’ange Gabriel est venu à lui. Il lui (prophète Mohamed PSL) dit de dire amine, le prophète a dit amine, il lui dit de dire amine encore une deuxième fois, il dit amine, il lui dit de dire amine une troisième fois, le prophète dit amine. Puisqu’il avait formulé une invocation, l’invocation, c’était quoi ? C’était que soit banni celui qui reste en vie jusqu’à à ce que ses parents, donc son papa et sa maman, atteignent la vieillesse et qu’il ne soit pas bienfaisant à leur égard jusqu’à ce qu’ils meurent, sans qu’il n’ait trouvé le paradis auprès d’eux. Que celui là soit privé de bien. Il a dit au prophète (PSL) de dire amine, le prophète a dit amine. Deuxième invocation, que celui qui est bien portant, qui n’est pas en voyage, que Ramadan trouve qui ne fait pas l’effort pour trouver le pardon avant la fin du mois de Ramadan, que celui là soit privé de bien, et le prophète a dit amine. Donc, c’est à propos de ce mois de Ramadan que le musulman doit faire l’effort. Si quelqu’un néglige les avantages, les mérites qui sont dans les dix derniers jours et que ces nuits là passent, sans que celui ci ne soit pardonné, sans qu’il ne se réconcilie avec ses proches, par rapport à sa conduite antérieure, par apport à sa conduite future, le musulman là aura raté un grand bien. Et, on a peur qu’il ne tombe sur l’invocation de l’ange, qui dit que soit privé de bien celui qui voit le Ramadan et n’en tire aucun profit. Donc, ce qu’on peut dire du risque, c’est de ne tirer aucun profit des dix dernières jours en gros et de sortir du mois de Ramadan avec des péchés. Même si ce n’est pas une sanction pénale qu’on applique ici, mais à l’au-delà c’est un grand regret, là où le regret ne servira à rien.
Guineematin.com: vous avez parlé l’aumône, donnez-nous plus de précisions sur ce devoir religieux ?
Monsieur Mamadou Djan Dieng : voilà, il y a deux types d’aumône à ce niveau! Pendant le mois de Ramadan, le musulman fait du bien. C’est notamment donner des cadeaux aux amis, aux voisins, donner ce qu’on peut, pour se rapprocher d’Allah, çà c’est une aumône. Mais, l’aumône de la fin de Ramadan qu’on appelle Zakat fitr, celle-là est une obligation imposée à tous les musulmans, qu’ils soient des grandes personnes ou des enfants. Tous les hommes s’acquittent de cette aumône là, qui s’appelle « Sah », environ 2 kilogrammes et poussière de la nourriture de la localité qu’on donne avant d’aller célébrer la fête de la fin du jeûne de Ramadan. Cette Zakat là est différente de ce que l’on peut donner de manière volontaire aux gens pendant les dix derniers jours du Ramadan.
Guineematin.com: est-ce que vous avez un dernier mot ?
Monsieur Mamadou Djan Dieng : Mon dernier mot, c’est d’abord de souhaiter que ce mois soit pour tous les musulmans une délivrance, l’ouverture vers plus de miséricorde, vers plus de paix. Donc, nous souhaitons que les musulmans multiplient les efforts pendant ces dix dernières nuits, afin de mériter le pardon , afin de mériter la félicité, afin de pouvoir encore mieux se ressourcer, pour mieux adorer Dieu.
Guineematin.com: Merci monsieur Dieng
Monsieur Mamadou Djan Dieng : C’est à moi de vous remercier. C’est l’occasion pour moi de souhaiter à tous les journalistes, à tous les musulmans une heureuse fin du mois de Ramadan.
Entretien réalisé et décrypté par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
Tél.: (00224) 621 09 08 18
