Approche de la fête de fin de Ramadan: vendeurs et acheteurs dans la même galère

Madina à la veille de la fête  (10)A moins d’une semaine de la fête marquant la fin du mois de Ramadan, c’est le moment de faire les courses pour toutes les familles musulmanes. Mais, en Guinée, la conjoncture économique actuelle est particulièrement compliquée pour bien de familles. Guineematin.com a fait un tour au grand marché de Madina pour tâter le pouls et s’enquérir du prix de certains produits.

Ce sont les mêmes plaintes qui reviennent, aussi bien chez les vendeurs que chez les acheteurs. Tout le monde se plaint de la hausse des prix et personne ne sait plus à quel saint se vouer. Madame Noumousso Kouyaté se plaint du manque de clients : « Nous sommes au marché, mais rien ne marche, parce que les clientes se plaignent des prix. Je vends des basins dont les prix varient de 250 000 à 700 000 GNF. Ces prix dépendent de la qualité des basins. En cette période de Ramadan, comparativement à l’année écoulée,  les prix sont élevés  sur le marché. On ne voit même pas les clientes venir. Je demande aux autorités de diminuer les taxes pour que tous les prix baissent, surtout au mois de Ramadan, car c’est nous les femmes qui en souffrons », explique la vendeuse.

Non loin de là, c’est le jeune Amadou Oury Barry qui ne cache pas ses difficultés : «  j’ai  des  robes pour des petites  filles. Certaines coûtent 80 000 GNF ou  100 000 GNF, mais d’autres encore vont jusqu’à 150 000 GNF. Pour les petits garçons, ce sont les mêmes montants qu’il faut débourser pour se faire de bons habits.  Pour les grandes personnes la robe peut coûter 200 000 GNF voire plus. Seulement nos marchandises  ne s’écoulent pas comme nous le souhaitons, malgré que nous n’ayons  pas assez d’intérêt.  Nos clients disent que les prix sont élevés. ET les prix sont plus élevés par rapport à l’an passé. Je prie à ce que l’autorité diminue le prix de carburant pour sa population, pour que les prix baissent sur le marché », souhaite Amadou Oury Barry.

Aïcha Bah, vendeuse de pagnes, explique le manque d’engouement des préparatifs de la fête par la conjoncture. Pour elle « rien ne bouge. Je revends mes habits de trois pagnes à 70 000 GNF et 80 000 GNF. Pour avoir deux pagnes il faut avoir entre 20 000 et 35 000 GNF selon la qualité. Le marché est très dur», a-t-elle.

Mabinty  Soumah, venue acheter des tenues de fête pour ses enfants, est désemparée : « vraiment tous les prix sont plus que élevés, je ne sais quoi dire. Je demande au gouvernement de diminuer les prix pour nous les pauvres citoyens », préconise la cliente.

Une autre vendeuse, dont le mari est un désœuvré, tire la sonnette d’alarme et interpelle les autorités. « Le commerce d’hier n’est plus celui d’aujourd’hui. Avant on gagnait des bénéfices, maintenant c’est le contraire. Tous les prix sont élevés, du matin au soir ça ne marche pas presque. Plus les chinois augmentent leurs prix en gros, les libériens et léonais viennent ici pour acheter leurs marchandises et nous  n’avons presque pas accès dans ces boutiques en gros. Je revends des tissus dont le mètre coûte 15 000 GNF. A ce prix, les clientes demandent un rabais, mais c’est ce qui n’est pas avantageux pour moi. Nous sollicitons  auprès du gouvernement  de baisser les prix, car nos maris ne travaillent pas. Nous sommes obligés d’exercer cette pratique afin de subvenir à nos besoins et prendre soin de nos enfants », conclu Mariam Camara.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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