Pas de collation pour les correcteurs de Boké: le DPE sur les rumeurs de détournement

Siné Magassouba, Coordinateur préfectoral du RPG et DPE de Boké
Siné Magassouba, Coordinateur préfectoral du RPG et DPE de Boké
Siné Magassouba, Coordinateur préfectoral du RPG et DPE de Boké

A Boké, la correction des épreuves de l’examen d’entrée en 7ème Année est terminée depuis le mardi 28 juin 2016. Mais, les frais de collation des douze (12) secrétaires et des trente neuf (39) correcteurs n’ont pas été versés aux ayants droit, a appris Guineematin.com à travers un des correcteurs sous réserve d’anonymat.

« Nous avons terminé la correction, on nous a payé ; mais, nous avons constaté une réduction de vingt cinq mille francs (25 000 GNF) sur la prime habituelle. Autre chose, nous n’avons reçu aucun franc de notre collation. Et puis, ce qui fait mal est qu’on ne nous a donné aucune information », a dénoncé un correcteur qui a joint Guineematin.com au téléphone hier, jeudi 30 juin 2016.

Selon notre informateur, « les gens ne sont pas contents ! C’est la frustration et la déception ! Ça murmure beaucoup ; mais ; personne n’ose parler au DPE », a-t-il renchérit.

Pourtant, une source très proche du patron de l’éducation à Boké a révélé à Guineematin.com que chaque correcteur devait bénéficier de 17 000 GNF par jour pour sa collation (restauration). Tandis qu’il était initialement prévu 20 jours de correction pour 39 correcteurs. Donc, il y a finalement un montant total non perçu de treize millions deux cent soixante mille (13 260 000 GNF). Quand à la part des membres du secrétariat qui n’ont pas aussi perçu leur collation, nous ne savons pour l’instant pas la valeur équivalente par faute d’interlocuteur de ce côté.

Ainsi, pour mieux s’informer de cette affaire, Guineematin.com a joint au téléphone le Directeur préfectoral de l’éducation de Boké, monsieur Siné Magassouba qui ne trouve pas facile cette affaire. « L’affaire de collation est devenue compliquée », dit-il. Mais, le DPE n’a accepté de nous communiquer les chiffres détaillés.

Selon monsieur Siné Magassouba, le non payement des frais de collation aux correcteurs se justifie par la prise en charge des missionnaires, des superviseurs, des malades et la couverture médiatique de l’examen. « Tout au long du processus, nous recevions des missionnaires pour lesquels nous prenions en charge les logements à l’hôtel ! Nous avons eu trois (3) superviseurs préfectoraux venus de Conakry et trois (3) superviseurs régionaux dont nous prenons en charge les logements et tout ce qui s’en suit. Donc, nous avons pris la collation des douze (12) membres du secrétariat et celle des trente neuf (39) correcteurs pour faire face à ces problèmes. Et puis, pour la couverture médiatique de l’entrée en 7eme, nous avons payé une somme d’un million de francs guinéens (1 000 000 GNF) pour que les images sortent à la télévision nationale ».

En plus de ce qui précède, le DPE ajoute qu’avant-hier, mercredi 29 juin 2016, un professeur de Français, nommé Taboundy Keita, en service au collège de Bintimodia, a subi un accident de circulation où il a perdu trois de ses dents et eu une double fracture ouverte au niveau de la jambe. Ce dernier aurait été envoyé à l’hôpital de la CBG de Kamsar où on lui a demandé de payer une caution de cinq millions (5 000 000 GNF) pour être pris en charge par les soignants.

A en croire monsieur Siné  Magassouba, c’est lui qui a payé ce montant pour sauver la vie de son enseignant ; mais tiré de la collation des correcteurs. « Sachant que l’enseignant n’a nulle part où enlever cinq millions, j’ai profité d’une visite avec le superviseur venu de Conakry pour aller payer les frais de soins de ce professeur qui saignait jusqu’alors aux urgences, au nom de l’éducation », a-t-il précisé.

Enfin, monsieur Siné  Magassouba a dit que les correcteurs ont été payés derrière lui ! Ce serait alors la raison pour laquelle ils n’ont pas été avertis du prélèvement. Mais, d’autre part, il estime que ceux qui murmurent dans les coulisses ne sont pas honnêtes, sinon ils seraient venus lui demander des explications…. « S’ils étaient honnêtes, ils allaient venir me voir, on en discute. Je n’ai aucun intérêt à priver quelqu’un de son droit. Mais, on était obligé de passer par là pour surmonter les dépenses », a-t-il conclu.

Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 622 671 242 / 656 464 286

 

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