Crise de leadership à Horoya : le quotidien national se meurt !

Horoya, JournalLe premier journal papier de la Guinée, le quotidien national Horoya, est aujourd’hui en perte de vitesse. Une situation liée à plusieurs facteurs qui empêchent la bonne marche de ce journal, qui était très chers aux régimes précédents, a appris Guineematin.com, de sources très introduites dans cette structure.

Le quotidien Horoya, n’en est plus vraiment un. Le journal ne parait que « trois à quatre fois » par mois, selon un employé du Journal, qui s’est exprimé au téléphone de Guineematin.com sous anonymat, mais qui n’y va pas d’une main morte. « Actuellement, rien ne marche à Horoya. Mais, sachez qu’il y a deux facteurs qui expliquent cela. D’abord, c’est la direction où on note un manque de leadership. On a l’impression qu’il y a deux groupes opposés qui sont là. Apparemment, Alhassane Souaré, le Directeur Général, a son propre camp, tout comme son adjoint, Sehkouna Kéita. Pratiquement, depuis la fin de l’élection présidentielle du 11 octobre 2015, le journal ne parait que 3 ou 4 fois par mois. Parfois, on peut passer toute une semaine sans parution », soutient d’emblée notre interlocuteur.

Par ailleurs, notre source ajoute que le deuxième problème qui fait que Horoya est entrain de se mourir, c’est bien le ministère de la communication qui accorde peu d’importance au journal. « Le ministre actuel (Rachid N’Diaye, ndlr) ne se soucie pas lui aussi de Horoya, c’est mon constat. Le manque de moyens est tout aussi réel. Le matériel logistique nécessaire n’existe pas : dictaphones, ordinateurs, appareils photos. Il faut aussi dire qu’il n’y a pas de chaises dans les bureaux, rien n’attire les travailleurs », lance-t-il, très amer, avant d’ajouter que « s’il y a une bonne volonté, un leadership et une bonne organisation Horoya peut vivre de lui-même, surtout avec toute la publicité que les services de l’Etat envoient », estime notre interlocuteur.

Horoya, JournalA la question de savoir quel impact cet état de fait est entrain d’avoir sur les employés, notre source est sans équivoque : « cela a démobilisé tout le monde. Surtout les jeunes, qui ont envie de travailler avec toute l’énergie qui les anime. Mais, ils sont obligés d’aller voir ailleurs. On ne peut pas rester dans cette inertie qui ne dit pas son nom. Nous avons vraiment envie de travailler, il y a à Horoya des jeunes très dynamiques et certains sont très bons. Mais, malheureusement, il n’y a pas d’initiatives allant dans ce sens », regrette-t-il.

En outre, le journal Horoya n’a pas une politique visant à assurer la relève, car toutes les formations sont destinées uniquement aux chefs qui ont tous plus de cinquante ans, se plaint un jeune journaliste contacté par Guineematin.com ce matin.

Joint au téléphone dans la journée de ce mardi 12 juillet 2016 (12H 30), le directeur général de Horoya, Alhassane Souaré, a tout bonnement répondu qu’il devait se référer à ses supérieurs avant de dire quoi que ce soit sur la question.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

 

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