Viol sur une vieille à Sanoyah (Coyah) : « quand je l’ai vu abuser de ma mère… »

La victime de viol
La victime de viol
La victime

Ces derniers temps, la Guinée enregistre de nombreux cas de viols à Conakry et à l’intérieur du pays. Le dernier en date concerne une femme âgée  de 70 ans, violée par un jeune d’une vingtaine d’années, le mercredi 6 juillet 2016, jour de la fête du Ramadan, aux environs de 12 heures, à Sanoyah, dans la préfecture de Coyah, a appris Guineematin.com de sources proches de la victime.

La victime du viol, trouvée à son domicile ce mardi 12 juillet 2016 par Guineematin.com est une diminuée mentale. Le jour de la fête de Ramadan, elle est sortie de la maison à l’insu de son fils, BD, handicapé physique, qui vit avec elle à Sanoyah. « Après la prière, je me suis rendu chez les voisins pour leur souhaiter bonne fête. C’est en ce moment-là que ma fille est venue m’informer que ma mère est sortie. Je me suis précipité alors pour aller à sa recherche, parce qu’elle a une dépression mentale. Entre temps, j’ai vu un jeune, nommé Bella Traoré, abuser de ma mère. Quand je l’ai vu sur ma mère, je me suis subitement jeté  sur lui. Mais, malheureusement, il m’a fait tomber, et on s’est battu. Grâce aux cris de ma fille, des personnes qui étaient de passage me sont venues en aide et nous avons finalement pu le maîtriser », a notamment expliqué, encore très ému et révolté, Boubacar Diallo, le fils de la victime, qui a reçu Guineematin.com, ce mardi, à Sanoyah.

Malheureusement, les démarches n’ont pas été faciles vers les autorités sécuritaires et judiciaires. Le pauvre fils de la victime dit avoir déjà été contraint de payer un total de 250 mille francs guinéens pour faire interpeller- dans l’espoir de faire juger- l’auteur du viol sur sa chère maman.

BDA en croire BD, c’est après plusieurs démarches que le capitaine Mamadou Benthè Bah, commandant Adjoint BTGN (brigade territoriale gendarmerie nationale) de Sanoyah, leur a demandé d’envoyer à leur poste le présumé coupable. A ce niveau, le fils de la victime dit avoir payé 150 mille francs guinéens aux gendarmes pour que ces derniers défèrent le présumé violeur à Coyah. Après la confirmation du viol par un médecin légiste, Bella Traoré a donc été conduit à la justice de paix de Coyah.

Mais, ce n’est pas tout ! Egalement, à Coyah, le pauvre BD- qui a toujours du mal à dormir avec les images du viol sur sa mère dont il a été le malheureux témoin- dit avoir été de nouveau obligé de payer :  « la justice de Coyah nous a demandé trois cent mille francs guinéens (300 000 GNF). Mais,  je n’avais que cent mille francs. On a plaidé et ils ont accepté ça pour le moment. Quand on a payé, ils nous ont dit de garder l’écoute et que le procès se tiendra ultérieurement… », a rapporté le fils de la victime.

C’est à l’issue de ces tractations avec la gendarmerie et la justice qu’un proche de BD a joint au téléphone un journaliste de Guineematin.com, disant craindre la libération du présumé violeur sans jugement.

Pour sa part, la victime dit avoir été surprise par le violeur : « j’étais de passage quand il s’est jeté sur moi. Et, aujourd’hui, tout ce que je demande, c’est que ce bandit soit puni à la hauteur de son crime… ».

Guineematin.com a vainement cherché à joindre le poste de gendarmerie de Sanoyah et la justice de paix de Coyah pour s’informer du fondement de ces montants réclamés aux citoyens. Mais, joint au téléphone dans la soirée de ce mardi 12 juillet 2016, le porte parole de la gendarmerie nationale a dit qu’il n’est pas normal de réclamer de l’argent à un citoyen victime qui est venu demander de l’aide à un poste de gendarmerie. « Ils ne doivent payer aucun franc ! C’est le rôle des gendarmes de transporter la personne sans demander de l’argent à la famille de la victime », a dit le commandant Mamadou Alpha Barry.

Pour sa part, le procureur général, près la cour d’Appel de Conakry, monsieur Moundjour Chérif, également joint au téléphone dans la soirée de ce mardi 12 juillet 2016, a nié toute possibilité pour une justice de paix de réclamer de l’argent à une victime. « Les citoyens aussi doivent faire attention à ne pas être victimes des trafiquants qui, quelques fois, peuvent demander de l’argent alors qu’ils n’ont aucun lien avec la justice », a précisé le procureur général.

Et, après vérification auprès de la justice de Coyah, monsieur Mounjour Chérif, le Procureur Général, a confirmé à Guineematin.com que le présumé violeur a bel et bien été placé sous mandat de dépôt et attend d’être jugé…

Très souvent, les citoyens Guinéens se plaignent des juges qui rendent des jugements en fonction de l’influence des uns et des autres ou qui réclament de l’argent aux parties en conflit.

Mamadou Alpha Baldé avec la collaboration de Fatoumata Djouldé Dallo pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

 

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