Baïdy Aribot, une position qui dérange ?

Baïdy Aribot, UFRPrévue à partir du 4 août prochain, la reprise des manifestations de l’opposition dite républicaine suscite de la tension et des commentaires dans la classe politique. Interrogé récemment sur la question par nos confrères de la radio Espace, dans l’émission « Espace Expression », le député de Kaloum et secrétaire exécutif de l’Union des forces républicaines (UFR) n’y va pas par quatre chemins. Comme beaucoup de ses compatriotes, Baïdy Aribot se dit préoccupé par l’escalade verbale entre certains états-majors politiques. Selon lui, cela n’augure rien de bon pour la quiétude sociale.

Cependant, le député est catégorique : les marches et les meetings sont des droits constitutionnels, et l’opposition est libre d’en organiser tout comme les autres entités politiques du pays. D’autant plus, soutient Baïdy Aribot, que c’est le non-respect des accords politiques du 20 août 2015 par le gouvernement que les opposants invoquent pour justifier leur décision. Des accords pourtant signés par toutes les parties en présence des représentants de la communauté internationale. Et si certains points ne peuvent pas être appliqués pour telle ou telle raison, ajoutera-t-il, le gouvernement n’avait qu’à réunir toutes les parties pour expliquer la situation, afin qu’ensemble ils trouvent une solution. Mais, il ne faut pas attendre que l’opposition menace de marcher pour appeler à nouveau au dialogue.

Néanmoins, le député a tenu à préciser que les manifs doivent se dérouler dans un cadre légal et les organisateurs, aux côtés des services de sécurité, doivent encadrer les manifestants pour éviter les débordements et autres violences. Surtout, indiquera le parlementaire, ne pas empêcher les autres de vaquer tranquillement à leurs affaires.

Cette position du député Baïdy Aribot devrait, en principe, être approuvée par tout  bon démocrate, en dehors des clivages politiques. Mais, apparemment, il y en a qui ne voient pas les choses de cette façon. Pour eux, en tant que responsable d’un parti qui a un ministre dans le gouvernement et dont le président est le Haut représentant du chef de l’Etat, Baïdy Aribot a ainsi fait un faux bond au pouvoir. A un moment où certains faucons du RPG arc-en-ciel incitent plutôt à l’affrontement entre militants des deux bords  en préconisant des contre-manifestations.

Des accusations que le député de Kaloum balaie d’un revers de la main. Il soutient avoir toujours suggéré aux uns et aux autres le dialogue.

Il faut dire que depuis un certain temps, c’est une constance : sur tous les sujets (troisième mandat, gouvernance, tensions autour du choix du « Kountigui » de la Basse Guinée, etc.), le député de Kaloum exprime haut et fort des convictions qui ne sont pas toujours du goût de certains caciques du pouvoir.

Madjou Bah   

 

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