La capitale guinéenne, Conakry, présente un visage peu reluisant en cette période de saison pluvieuse. L’insalubrité et les caniveaux bouchés constituent le quotidien des citoyens. Le marché de Sonfonia gare, dans la commune de Ratoma, est le symbole de cette cohabitation populations-ordures, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
Ce marché, situé aux abords de la route Le Prince, envahi par des étalagistes, est saturé d’ordures, rendant le passage difficile pour les conducteurs d’engins roulants et les piétons. La route est presque complètement bloquée par les déchets au grand dam des usagers.
C’est le cas de madame Alama Condé, vendeuse aux bords de la route, qui ne cache pas sa colère tout en expliquant que ce n’est pas la première fois qu’elle se faisait interroger par les médias sur la question : « vraiment, ça me fait très mal quand je vois ces tas d’ordures entassés au bord des routes de la ville de Conakry. Ce n’est pas ma première fois de débattre de ce sujet avec les journalistes. On en parle à tout moment dans les radios ; mais, le gouvernement ne s’intéresse pas aux problèmes de sa population, donc je ne parlerai plus de sujet, parce que l’autorité ne le tient pas en compte », se révolte-t-elle.
Selon Alama Condé, elles sont obligées de revendre et d’aspirer cet air pollué qui est nuisible pour la santé, puisque c’est dans çà qu’elles parviennent à subvenir à leurs besoins. Pour terminer, elle demande l’implication totale du gouvernement pour trouver solution à ce problème.
De son côté, Diallo Abdoulaye, chauffeur de taxi, se dit déçu et inquiet de l’insalubrité qui règne dans la ville : « tout le monde déplore le fait de voir toutes les routes de la ville bondées d’ordures. Je prie les autorités d’assainir toute la ville de Conakry, car la propreté d’une ville est égale à la santé de ses populations », dit-il.
Par ailleurs, Sékou Keita, directeur général du groupe scolaire Mariam Yansané à Lambayi, estime que le gouvernement et la population devraient tous se donner les mains afin de trouver la solution aux ordures qui jonchent Conakry, dit-il, ajoutant que le gouvernement seul ne pourrait résoudre ce problème : « c’est un sujet qui préoccupe et inquiète tout le monde. Voyez l’état de la ville, elle est complètement voilée de saletés. Je dirai que le gouvernement et la population doivent tous travailler ensemble pour freiner l’insalubrité dans notre pays, particulièrement à Conakry », affirme-t-il. Pour monsieur Sékou Keita, le dépôt des ordures au bord de la route serait dû au manque de dépotoirs dans les quartiers.
Pour sa part, le directeur d’une PME de ramassage d’ordures de Sonfonia Gare, Mamadou Saliou Dalaba Diallo, explique pourquoi ces ordures sont abondantes aux abords des routes. Selon lui, les raisons sont dues à la saturation des décharges. Monsieur Diallo estime que son rôle est de « faire la collecte et le pré collecte des ordures ; puis, les déposer au point de regroupement. Mais, du point de regroupement à la décharge, c’est le gouvernorat qui est chargé de résoudre ce problème, à travers son service de transfert de déchets publics », explique-t-il. Mamadou Saliou Dalaba Diallo a aussi dit que la population guinéenne ne sait pas encore gérer les ordures « parce qu’elle se débarrasse des déchets n’importe comment », soutient notre interlocuteur.
Enfin, Mamadou Saliou explique que si le transfert des ordures s’effectue normalement, on ne trouvera pas d’ordures aux bords des routes : « je demande à l’Etat guinéen de trouver une nouvelle décharge d’ordures, parce que celle de Hamdallaye est saturée ; et, aux citoyens, de garder les déchets chez eux jusqu’à l’arrivée des PME », conseille-t-il.
Fatoumata Diallo pour Guineematin.com
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