Plainte du maire de Kindia : le préfet et la secrétaire générale de la commune à la barre

Abdoulaye Bah, président de la délégation spéciale de Kindia

TPI KindiaLe procès entre  le préfet  et le président de la délégation spéciale de  Kindia dans l’affaire de l’épave du camion de la commune urbaine de Kindia a repris ce mercredi 20 juillet 16 au tribunal de première instance, a constaté sur place Guineematin.com à travers son correspondant  local.

C’est aux environs de  10 heures 15’ que le président du tribunal a ouvert le procès entre le préfet de Kindia, monsieur Mohamed Dine Camara, et le président de la délégation spéciale, monsieur Abdoulaye Bah, dans une salle d’audience pleine à craquer.

L’origine du conflit entre le maire et le préfet

Comme nous l’avait déjà mentionné Guineematin.com dans nos articles précédents, c’est au mois de mars dernier que la commune urbaine a décidé de revendre les épaves des deux camions de la mairie. Le prix de chacun a été fixé à dix millions et les deux ont donc été vendus à vingt millions de francs guinéens (20 000 000 GNF), le 22 mars 2016, à un certain Sakho de Dubréka.

L’origine de la plainte du maire contre le préfet

Après la vente de ces deux vieux camions, sans trop comprendre le fond, le préfet avait alors accusé l’exécutif communal de vol. Il a menacé de les faire arrêter. Et, c’est en réaction à cet « affront » que monsieur Abdoulaye Bah, le patron de la mairie, a décidé d’attaquer le numéro un de la préfecture de Kindia. Il a fait formuler une plainte et accusé le préfet et la secrétaire générale de la commune (Mame Josphine Doré) de diffamation, abus d’autorité, faux et usage de faux…

Evolution de la procédure judiciaire

Après l’enregistrement de la plainte, le tribunal a fixé le premier jugement au 29 juin dernier. Mais, les deux prévenus (préfet, et SG de la Commune) n’avaient pas répondu présent au tribunal. Le juge avait donc renvoyé l’affaire à ce mercredi 20 juillet 2016.

Le préfet et la SG de la commune à la barre

Contrairement  au à la semaine surpassée, la journée de ce mercredi a été marquée par la présence des deux prévenus de cette affaire. La première phase de cette journée a été consacrée à la comparution du préfet, monsieur Mohamed Dine et la secrétaire générale de la Commune, Mame Joséphine Doré.

A la barre, le préfet de Kindia a relaté ce qu’il dit savoir de cette affaire qui fait actuellement grand bruit à Kindia : « c’était un vendredi du mois de mars dernier, à 13 heures 25’, au moment où je m’apprêtais à aller à la prière que j’ai reçu le coup de fil de madame la secrétaire générale de la commune urbaine de Kindia. Elle a dit avoir aperçu  des individus dans la cour de la commune qui étaient entrain de démonter les pièces des deux camions qui sont stationnés. Sur le coup, j’ai  donné l’ordre au commandant de la gendarmerie territoriale d’empêcher la sortie de ces deux camions de la cour de la commune avant mon retour de la prière. Et, c’est ce qui fut fait. A 15 heures 30’, après ma rencontre avec les responsables de la jeunesse, je me suis rendu sur les lieux avec certains cadres de la jeunesse pour  voir l’état des fait », a narré le préfet de Kindia.

Sur l’affaire de sa descente musclée avec les gendarmes sur les lieux, Mohamed  Dine Camara a dit qu’il n’était pas avec les gendarmes et qu’il a donné instruction parce qu’il est le premier garant des biens de l’Etat dans toute la préfecture de Kindia.

Pour sa part, Mame Joséphine Doré a essayé d’expliquer au tribunal les motivations de son appel au préfet de Kindia : « j’avais appelé le préfet parce que je n’étais pas du tout informée de la vente des deux camions par la commune urbaine », a précisé la secrétaire générale de la commune urbaine.

Abdoulaye Bah, président de la délégation spéciale de Kindia
Abdoulaye Bah, président de la délégation spéciale de Kindia

C’est alors que le plaignant et président de la délégation spéciale de Kindia, Abdoulaye Bah, a pris la parole pour d’abord dire que la secrétaire générale de la commune était au courant de toutes les démarches de cette affaire, avant d’expliquer les motivations du dépôt de sa plainte au TPI de Kindia. « Nous avons d’abord organisé une rencontre avec les conseillers municipaux pour voir comment entamer des démarches pour sauver l’unique camion qui s’occupe de la propriété au niveau de la commune urbaine. Et, le jour de la réunion, sur les 8 conseillers qui étaient présents, 6 ont voté pour la vente avec constitution d’une commission de vente des épaves des camions. Et, c’est Mame elle-même  qui avait compté les gens. Donc,  j’étais très étonné du renversement de dernière minute jusqu’à ce qu’on parle du cas de vol des camions », a dit le maire de Kindia.

Par consensus entre les deux parties, le président du tribunal a renvoyé l’audience au mercredi 07 septembre prochain.

A la sortie l’avocat de la partie civile, les deux avocats ont livré leurs impressions à la presse locale. Maître Salifou Béavogui de la partie civile et maître Bomboly Mara de la défense ont tous salué la démarche du tribunal.

« Je suis très content de la démarche du TPI de Kindia et je crois que voir les administrateurs territoriaux répondre à l’appel de la justice c’est une bonne chose pour le pays », a expliqué maître Salifou Béavogui.

Quant à l’avocat de la partie civile, maître Bomby Mara, il se dit très confiant aux démarches du TPI de Kindia : «  je crois que le tribunal de Kindia jouera pleinement son rôle dans cette affaire », a dénoncé cet avocat de la défense.

A suivre !

De Kindia, Sékou Komoya Kaba pour Guineematin.com

Tél. : 656 23  81 81

 

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