Maréga (UFDG) dénonce le régime du PDG : « toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire », réagit Djéné Saran (RPG)

SéminaireAu cours des débats qui ont suivi l’exposé sur « Parlement et recherche de la vérité dans un processus de réconciliation nationale », développé par M. Folly MESSAN, le député uninominal de l’UFDG à Dinguiraye, Dr Fodé Maréga, a dénoncé la violence de l’Etat face à ses citoyens et souhaité que les charniers identifiés soient clôturés et les victimes réhabilitées, a constaté Guineematin.com à travers son envoyé spécial à Kindia.

Pour ce qui est de la violation des droits de l’Homme, c’est l’Etat qui l’a incarnée face à ses citoyens et qui a été instrumentalisée par certains, a introduit ce député et enfant de victime du Camp Boiro.

Au premier régime, rappelle Maréga, « 22 complots ont été dénombrés avec les mêmes caractéristiques de violences, de tortures, des charniers… ».

En attendant les ouvrages des historiens, « nous, on a les documents y compris des lettres de déposition passés sous la main de Siaka Touré (ancien chef du camp Boiro où des milliers de Guinéens ont péri sans jugement).

« Les charniers sont dans le pays. Le régime avait même miné la zone comme à Kindia. Ces charniers concernent les régimes de Sékou et de Lansana Conté. Nous voulons qu’ils soient clôturés », a expliqué le député.

La justice de transition ne doit pas être pécuniaire (simplement), mais de monuments pour marquer le souvenir de nos parents, indiqué-t-il.

Une déclaration qui a conduit le modérateur, M. Eucher du HCDH, de rappeler l’ordre du jour aux intervenants, sentant la tension s’installer dans la salle et au tour de la question.

En réaction aux affirmations de l’honorable Fodé Maréga, l’honorable Djéné Saran Camara (du RPG) a dit que « toutes les vérités ne sont pas bien à dire. La vérité étant la conformité de ce qu’on dit, je n’ai pas entendu dire l’influence de l’extérieur sur la Guinée. La vérité étant la vérité sociale, politique et juridique, nous savons ce que la France a joué contre notre pays ».

Cette députée de la majorité parlementaire « veut savoir les moyens qu’une commission pourrait prendre par rapport à certains témoignages ».

Un autre intervenant se demande dans ces conditions « quelle sera le rôle de la justice si toute la vérité n’est pas dite ».

De son côté, l’Honorable Thierno Abdourahmane Barry, ancien député de l’ex-majorité présidentielle (PUP), ancien préfet et actuellement député de l’UFDG, a essayé de tempérer les débats. L’Honorable Barry « insiste sur la nécessité d’aider le peuple de Guinée à atteindre son objectif de réconciliation nationale ».

Rappelant que chaque personne est l’ambassadeur de sa famille. « L’occasion est donnée à chacun et collectivement à gérer le processus de réconciliation nationale à travers, s’il le faut, le vote d’une loi » a-t-il conclu.

Le conférencier, M. Folly Messan dans sa réponse, et après avoir salué les intervenants a souligné que le rôle de la commission vérité et réconciliation est de permettre au pays de réconcilier à lui-même avec son histoire.

Toute la vérité mérite d’être dite pour que les rancueurs et rancunes soient dissipées en laissant la place à la paix et la concorde nationale en faisant triompher l’idée de nation. A ceux qui ont des griefs contre la justice, ce magistrat rappelle la responsabilité partagée. Il souligne que la justice se construit « avec les efforts de chacun dans un pays, y compris des députés qui font la loi ».

Abdallah, depuis Kindia pour Guineematin.com

Tél : +224 628 089 845

 

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